Chef-d’oeuvre : aux JO de 1992, il y avait la Dream Team et puis “The Other Dream Team”…

Le 21 déc. 2014 à 19:18 par Leo

Dansant sur le podium des Jeux Olympiques de Barcelona en 1992 comme s’ils avaient remporté la médaille d’or, cette joyeuse équipe de Lituanie de l’époque célébrait en réalité tout autre chose : pour la première fois depuis longtemps, elle était redevenue indépendante et pouvait savourer pleinement les fruits de sa nouvelle liberté…

De par un fil conducteur ficelé avec soin, The Other Dream Team présente le triomphe d’une nation délivrée des chaînes asservissantes de l’Union Soviétique qui, pendant près d’un siècle de mépris et de souffrances innommables, l’avait maintenue en laisse en privant ses citoyens de leurs droits imprescriptibles. Or, en fondant les bases de son identité en devenir sur les vertus du basketball, un sport rassembleur perçu comme un exutoire à toute forme d’emprisonnement forcé de l’âme, ce peuple meurtri n’a jamais perdu la foi, si bien qu’au terme d’un combat idéologique et acharné de longue haleine, celui-ci est parvenu à s’extirper des griffes d’un communisme totalitaire qui finit par s’effondrer en 1991. Dès lors, personnifiant la victoire solennelle de tout un pays enfin maître de son existence, c’est toute une génération prestigieuse du basket lituanien (et non estampillée URSS…) qui débarque en Espagne avec la ferme intention de prouver au monde entier qu’elle existe, qu’elle détient à présent sa propre unicité. De l’ombre à la lumière, le spectateur entrevoit donc l’héritage laissé par les Arvydas Sabonis et les Sarunas Marciulionis, se trouvant dorénavant entre les mains du pivot alerte et très conscient de son devoir de mémoire des Toronto Raptors, autrement dit Jonas Valanciunas.

En somme, voilà 90 minutes plus qu’instructives et émouvantes, finement montées par le réalisateur Marius Markevicius, qui ne manqueront pas de vous faire réfléchir sur plusieurs thèmes existentiels. Une vraie leçon de courage !

Source image : Lou Capozzola/Film Arcade