Loose totale : Stephen Curry ponctue la soirée mouvementée du Thunder par une défaite, 114-109

Le 19 déc. 2014 à 10:11 par Benjamin

Golden State pouvait avoir peur cette nuit au moment d’affronter Oklahoma City, qui arrivait en Californie avec la plus longue série de victoires de la ligue (7) et un duo Kevin Durant/Russell Westbrook en pleine mission “remontée au classement”. D’autant que les Warriors venaient d’apprendre que leur homme en pain d’épice, Andrew Bogut, allait rester sur la touche pour un bout de temps, à cause de son genou. Ajoutez à ça une défaite à Memphis qui macérait encore dans les têtes, pas la meilleure atmosphère pour affronter les fous du Thunder.

Et comme prévu, le Thunder commençait le match en mode Game 7, avec un 30-13 en 7 minutes top chrono, servi par un Kevin Durant en mode H.O.R.S.E. et un Russell Westbrook focus comme jamais. GS réussissait quand même à éteindre un peu le feu, pour finir le quart-temps à 8 points derrière, sur un score de 40-32 qui a dû donner une érection massive à Mike D’Antoni, derrière son écran de TV.

La fiesta continuait ainsi dans le deuxième quart, mais dans l’autre sens, avec Stephen Curry qui se chauffait enfin et répondait à un Kevin Durant en mode record, puisque grâce à ses 30 points, à 10/13, dont 5/6 à trois points, en 18 minutes, KD devenait le premier joueur depuis la fusion ABA-NBA, en 1976, à marquer 30 points dans les 20 premières minutes d’un match. Malheureusement, Durant n’allait pas avoir l’occasion d’ajouter à ce total, puisque sur la dernière action avant la pause, le MVP de la saison passée se bloquait violemment la cheville suite à un contact sur un drive. Verdict, une entorse et sans doute une petite indisponibilité à prévoir. Une blessure qui venait ponctuer une première période de feu finalement remportée par GS (65-63), mais qui allait surtout gâcher un peu la fête et lancer une deuxième mi-temps un peu moins enlevée.

En effet, Golden State profitait intelligemment de cette mauvaise nouvelle pour son adversaire, pour enfin s’ordonner un peu et dicter les débats. Les hommes de Steve Kerr prenaient tout de suite 5 points d’avance, un avantage qu’ils allaient stabiliser en jouant avec beaucoup plus de fluidité qu’un Thunder livré aux exploits de Russell Westbrook, qui avait quand même le mérite d’être assez agressif pour maintenir les siens dans le match.

Et “Russ” allait faire mieux que maintenir son équipe à flot, puisque OKC prenait brièvement la tête du match (105-104 avec 3 minutes à jouer) après avoir accusé pourtant jusqu’à 8 points de retard en début de dernier quart-temps. A lui tout seul, Westbrook masquait l’absence de système et la faiblesse du banc du Thunder, pour offrir une chance à son équipe de gagner. Seul problème, en face, il y avait aussi un joueur capable de gagner un match tout seul, en la personne de Stephen Curry, mais lui était entouré. Ses coéquipiers le trouvaient parfaitement et lui permettaient de redonner une avance confortable aux siens, avant qu’Anthony Morrow n’entretienne le suspense sur un tir chanceux (112-109 à 38 secondes du gong). Golden State ne gérait pas très bien la possession suivante, mais Harrison Barnes s’en tirait avec un tir à mi-distance qui sellait l’affaire (114-109).

C’est donc plutôt logiquement que les Warriors se sont imposés face à l’effort solitaire de Russell Westbrook, qui termine avec 33 points, mais un immonde 11/30 au tir, 8 passes décisives pour 6 pertes de balles et une absence totale de maitrise de son agressivité. Il faut dire que la maitrise n’a pas forcément été le maître-mot du coté d’OKC, puisque le jeu collectif a encore été inexistant et on a seulement remarqué Scott Brooks lorsque celui-ci a fait exprès de prendre une faute technique, “à la Gregg Popovich”, en exprimant son mécontentement aux arbitres. Pour faire comme les grands, il faut déjà coacher comme eux, ce qui n’est pas vraiment le cas.

De l’autre coté, Golden State a aussi su profiter d’un gros match de Stephen Curry, qui termine à 34 points avec un joli 14/24, dont 5/12 à trois points, accompagnés de 7 rebonds (dont 4 offensifs), 9 passes décisives pour 4 turnovers, et 4 interceptions. Derrière lui, quatre joueurs terminent à 10 points ou plus (il faut souligner l’apport encore une fois énorme de Draymond Green, avec 16 points, 9 rebonds et 9 passes décisives), pour seulement deux en face, si on enlève les 63 points combinés du duo KD/Westbrook.

Le banc des Dubs a éclipsé celui du Thunder, et l’écart du ratio passes décisives/pertes de balle des deux équipes est juste ridicule. 32 assists pour 9 pertes de balles à GS, contre 17 passes décisives pour 15 pertes de balle à OKC. Pourtant, l’écart final n’est que de 5 points et rien ne dit comment aurait fini le match si Kevin Durant avait pu rester sur le terrain.

Toujours est-il que l’équipe la plus collective et ordonnée a gagné cette nuit, en s’appuyant parfaitement sur sa star, Stephen Curry, qui joue beaucoup plus en synergie avec ses coéquipiers que les deux locomotives du Thunder. Un Thunder où rien ne change. Si on ne peut que souligner la compétitivité de Russell Westbrook, qui a su à lui tout seul mettre son équipe en position de remporter un gros match dans l’une des salles les plus chaudes de la ligue, on ne peut pas passer à coté du jeu parfois absolument horrible pratiqué par le meneur d’Oklahoma City, qui n’a personne pour le tenir en laisse. Un jeu à des milliers de kilomètres de celui du MVP du soir et peut être du début de saison, Stephen Curry, qui a donné une leçon à son homologue sur la manière optimale de combiner agressivité offensive et gestion de la balle.

GS se reprend ainsi parfaitement après le petit coup dur de Memphis, tandis que Oklahoma City va devoir continuer à lutter pour retourner dans le top 8 à l’Ouest. On attend dans cette optique la durée d’indisponibilité de Kevin Durant qui ne devrait pas être trop longue, mais qui va encore obliger Scott Brooks à ajuster ses rotations pour les prochaines rencontres. On en connait un qui doit se frotter les mains à l’idée d’avoir les clés du camion en attendant que KD récupère.

Les highlights du match :

La performance magnifique de Stephen Curry :

La blessure de Kevin Durant :

Source Image : Getty Images