A Utah, tout le monde respecte le Facteur qui écoute du Jazz

Le 15 déc. 2014 à 20:10 par David Carroz

Utah Jazz

TrashTalk Service Announcement : cet article n’a d’autre but que de vous dresser le portrait d’un joueur, d’une franchise ou de tout autre acteur de la NBA en jouant sur les mots pour vous divertir, en visant un contenu ludique. La lourdeur des blagues composant cette rubrique n’ayant d’égal que la légèreté avec laquelle nous vous conseillons de la lire, nous vous remercions de votre grande mansuétude.

Bonjour chers amis. Tel le Jean-Paul Ollivier vantant la beauté de notre pays sur le Tour de France, je continue mon périple américain pour vous faire l’apologie des franchises NBA. Après une ballade dans les Rocheuses, un footing avec Rocky dans les rues de Philly et la visite de l’enclos des Daims dans le Wisconsin, direction la Louisiane pour se faire un petit morceau de Jazz… Sauf qu’aujourd’hui, après le passage de l’ouragan Katrina, le style musical a été délocalisé dans l’Utah, du moins en NBA. Me voilà donc entouré de Mormons, à Salt Lake City, bien loin des rives du Mississippi.

La ville du lac salé donc, comme les défaites de la franchise ces dernières saisons, où la communauté religieuse trouve un peu de répit. Il faut dire que depuis les visions de Joseph Smith, les Mormons ont dû pas mal bouger, persécutés. Chassés de différentes villes au Missouri , ils avaient fondé la ville de Nauvoo dans l’Illinois dont Smith devint maire, juge, commandant de la Légion avant d’annoncer sa candidature à la présidence des USA. Un entraineur-joueur-GM-Président, avec un rôle d’intendant et waterboy en quelque sorte. Bref, à la mort de leur homme à tout faire, les saints des derniers jours sont de nouveau dégagés et migrent vers l’Utah au milieu du 19ème siècle. Un désert à l’époque. Presque 150 ans plus tard, Salt Lake City est toujours aussi sexy, comme l’illustrent Jeff Hornacek, John Stockton et Jerry Sloan. Bref, un endroit accueillant. Et si les Mormons étaient responsables de tous les maux du Jazz ?

Utah Jazz

Utah Jazz, franchise la plus glamour de la ligue.
Source : jazzbasketball.wordpress.com

Une équipe qui a eu le blues ces dernières années. Il faut dire que le mode reconstruction est activé. On change tout. La Taverne du Maitre Enes Kanter (avoir un Turque, ça leur tient Okur à Utah) a stoppé le choucroute pour importer le kebab, donnant des idées de retour à Deron Williams. Carlos Boozer aussi se verrait bien servir les spécialités turques avec son look travaillé dans l’optique de tenir un tel restaurant. Les rôles seraient alors inversés par rapport à la période où le meneur nourrissait son intérieur de caviars, tentant une pâle copie de l’album original Stockton pour Malone. Karl leur avait d’ailleurs envoyé un courrier pour leur dire à quel point il trouvait malone-ette de ne pas toucher de droits d’auteur de leur part. Son ancien coéquipier se montrait lui aussi désabusé par ses successeurs. Tu m’étonnes, John.

Utah Jazz

Le rajeunissement de l’effectif est extrême à Utah, mais Gordon Hayward aura enfin l’air majeur grâce au jeune Gibson à ses côtés.
Source : AP Photo – Rick Bowmer

Depuis le passage du duo Malone-Stockton, les fans ont le mérite d’être fixés : le Jazz ne sera jamais rock’n’roll, mais beaucoup plus pick’n’roll. Pas super excitant, mais efficace. Enfin quand les joueurs qui l’exécutent ont le niveau. Car après eux, le Jazz douta et chuta. Alors pour former un effectif à leur image, Utah passe par la draft. Un peu de tanking ne fait pas de mal, surtout pour une franchise ayant déjà accueilli “Pistol” Pete Maravich et “AK47.” Sans grand succès pour l’instant. Combien de premier choix de draft pour le Jazz ? Zéro. Le zéro de la défaite. Pourtant, la franchise espérait l’an dernier. Pourvoir récupérer ainsi Jabari Parker, un Mormon. L’histoire aurait été belle. Mais il faut croire que ce n’est pas un mot inventé pour elle. À la place, ils récupèrent l’enfer de Dante, un mec shooté au l’Exum 1000.

 

Utah Jazz

Quoi, un rédacteur de TrashTalk nous voit meilleur que les Pelicans ?
Source : AP – Rick Bowmer via deseretnews.com

Alors, pour soigner tout ce beau monde, le Jazz recruta le Docteur Quin Snyder, femme médecin, mais surtout ancien assistant aux Hawks et réputé pour sa capacité à développer les jeunes joueurs. Une aubaine pour la classe biberon locale emmenée dorénavant par un Gordon Hayward qui sort de la puberté. Mais si, vous avez tous remarqué la barbe de trois jours (en fait travaillée depuis l’an dernier) et sa coupe Macklemore (celle pour faire croire que les roux sont cool). Ce côté hip-hop, forcément un peu décalé au Jazz, c’est la crise d’adolescence. On rappelle également les glorieux anciens, à l’instar de Karl Malone, pour participer à l’apprentissage de la vie à ces jeunes pousses et les endurcir. Et cela fonctionne, quand on voit comment après avoir mangé quelques coups de coude du “Mailman” à l’entrainement, notre Rudy Gobert a bouffé à son tour Pau Gasol cet été.

 

Utah Jazz

Karl Malone après avoir terrassé les Bucks, détruit les Grizzlies et surclassé les Village People.
Montage TrashTalk

Mais pour obtenir les Favors de la ligue et des bookmakers, il reste du travail. Beaucoup, surtout dans une conférence Ouest si dense avec les stars qui la peuple. Et quand on a dans son roster des joueurs avec des noms de renards de fin de soirée comme Trey Burke ou Alec Burks, le chemin vers la renommée et la gloire ne sera pas facile. Question d’image. Mais il faut garder la foi, au Jazz, il n’y a pas que des trompettes non plus, et le potentiel est important, tant qu’on cymbale pas trop. Si le groupe s’élargit avec Miles “Anthony” Davis, Duke “Wayne” Ellington, Louis “B.J.” Armstrong ou encore Steveland “Anfernee” Hardaway (une merveille), la formation pourra faire du bruit.

 

Utah Jazz

On a trouvé le cahier des schémas offensifs du Jazz.
Source : www.wisegeek.org

En attendant qu’on parle vraiment de leur franchise ou qu’elle fasse un peu plus jaser, les fans d’Utah peuvent au moins se dire qu’ils sont parmi les plus chauds de la ligue. Certes avec la mascotte la plus moche après Pierre le Pelican, mais c’était soit l’ours, soit l’ange Moroni. Ce dernier n’aurait pas dépareillé au Jazz non plus avec sa trompette. Grâce aux fans, l’EnergySolution Arena porte bien son nom, du moins pour l’énergie, on reviendra plus tard pour voir s’ils ont la solution. Parce que Bryon Russell était lui persuadé de l’avoir en 1998, et on a vu ce que cela a donné.

Les saints des derniers jours (LDS en abrégé pour Latter-day Saints, LSD en verlan et pour être aussi illuminé que Joseph Smith) vont-ils devoir attendre la fin du Monde pour voir leur équipe sur le toit de la NBA ? Difficile à dire, mais aujourd’hui ils ont déjà quitté les bas-fonds squattés par les Sixers ou encore les Wolves. Comme quoi, le Jazz, on ne le danse pas avec les loups.

Source image : www.totalprosports.com


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