A jamais présent dans les mémoires : la vie et la mort de Benji Wilson, étoile filante de Chicago

Le 01 déc. 2014 à 20:00 par Leo

Un ancien proverbe le mentionne cruellement bien : “Les meilleurs partent toujours les premiers”. N’y dérogeant pas, le souvenir de Benjamin Wilson, plus connu sous l’éternel pseudonyme de “Benji”, demeure encore intact aujourd’hui, 30 ans tout juste après son odieux assassinat dans les rues malfamées de Chicago, un grisâtre 21 novembre 1984…

Maillon de cette excellente chaîne de documentaires réalisés par les studios d’ESPN (les 30 for 30), ce film pensé par Coodie Simmons et Chike Ozah de 2012 nous fait revivre la destinée mémorable d’un lycéen de 17 ans extrêmement doué qui, malgré une existence écourtée de la plus sombre des manières, eut le temps de marquer ses contemporains de son empreinte, celle-ci à jamais gravée dans les allées de sa ville natale et dans les esprits de tous les disciples du cuir orangé aux confins de l’Illinois et d’ailleurs. De par un florilège d’anecdotes et d’images d’archive compilées avec minutie, on s’immisce sans aucun mal dans les dédales d’un “Chitown” inquiétant duquel Wilson en personnifiait la lanterne brillante de mille feux, l’espoir d’une réussite promise pour tout un peuple en proie à l’emprise néfaste des gangs, comme prisonnier d’une violence quotidienne plus que vulgarisée.

A mesure qu’il progresse intuitivement dans le récit coloré des tribulations du héros, le spectateur saisit à quel point il tombe nez à nez avec l’évocation d’une véritable star qui s’est construite grâce aux vestiges laissés par un artiste bien connu du berceau de la house music, à savoir Isiah Thomas. Ainsi, si les exploits terrestres de Benji Wilson n’ont pas tari d’éloges sur son avenir tout tracé et prometteur en NBA, sa mort, absurde et porteuse d’une injustice sans nom, prend une place éloquente au cœur froissé de l’oeuvre. De la reconstruction cartoonesque du drame aux échos posthumes dédiés à faire vivre sa mémoire à travers les âges, la réflexion mise en relief quant au décès prématuré de Benji sublime profondément sa simple condition de basketteur talentueux pour l’élever au rang de légende inoubliable qui aura autant sensibilisé les consciences de son vivant que depuis le royaume paisible de l’au-delà…

En définitive, si d’anciennes gloires locales du lycée de Simeon telles que Derrick Rose ou autres natifs de Chicago comme Juwan Howard eurent le privilège d’arborer un fameux numéro 25 dans leur dos, ce choix, semblable à l’hommage le plus noble qui puisse être rendu à Benji Wilson, n’est aucunement le fruit du hasard. Sans plus attendre, sillonnez la route empruntée par ce soliste parti trop tôt dont le sourire ineffaçable dessine encore et toujours le ciel de la venteuse “Windy City”.

Source image : montage