Fini la sieste au Wells Fargo Center, les fans des Sixers se rendent compte que leur équipe tanke

Le 26 nov. 2014 à 10:07 par David Carroz

On avait laissé les fans des Sixers en plein repos devant un match des leurs la saison dernière. Tellement ennuyés par le triste spectacle auquel ils assistaient, le Wells Fargo Center était devenu pour certains (au moins l’un d’entre eux) un endroit cool pour finir sa nuit. Après un an pourri, les abonnés ont remis la main au portefeuille en espérant voir mieux, ou du moins des nouveaux visages prometteurs. 

Avec deux lottery picks, Philly avait de quoi offrir un peu de nouveauté et de réjouissance aux habitués. Mais en prenant Joel Embiid parti pour faire une première saison en mode Nerlens Noel ainsi que Dario Saric qui est resté en Europe, Sam Hinkie l’a mise bien profond aux fans qui commencent à faire part de leur mécontentement, comme on peut le voir dans un article de David Aldridge pour NBA.com.

Il y a deux ans, vous avez augmenté les prix quand Andrew Bynum est arrivé. Et cela n’a pas fonctionné. Nous avons acheté nos billets, et alors le trade de Jrue Holiday est arrivé. Donc on a payé l’an dernier pour ne rien voir. Et ensuite cette année, nous avons pris nos billets en pensant que nous pourrions voir deux lottery picks. Ce que je veux dire, c’est qu’on paie le même prix que les autres. Nous payons le même prix que les autres et nous regardons trois joueurs sur quinze qui pourraient jouer dans une autre franchise NBA. – Un fan frustré s’adressant au PDG des Sixers.

S’ils comprennent le processus visant à détruire pour mieux reconstruire via la draft, ils doivent tout de même supporter des joueurs n’ayant pas le niveau pour jouer dans la ligue, et la pilule commence à être difficile à avaler.

Le processus a un sens. Mais en 37 ans, c’est probablement l’une des pires équipes que j’ai regardées… pour ces gens qui ont enduré ces deux saisons, et en espérant qu’on draftera quelqu’un qui ne sera pas en Europe l’an prochain, choisissez quelqu’un qu’on puisse voir et regarder, donner quelque chose aux gens qui ont été là ces deux années. Vous dites “On construit ensemble”. Sous entendu, on essaie de tanker. Tanker est peut-être une mauvaise façon de le dire. Mais selon moi, allez droit au but.” – Un autre fan.

Il faut dire que les Sixers ont poussé le bouchon tellement loin que même les autres franchises ont failli leur faire payer leur attitude en réformant la loterie pour la draft. Si le changement n’a pas eu lieu, nul doute qu’Adam Silver se penchera sur ce fléau qu’est le tanking.  Surtout qu’on est en droit de se poser des questions sur les risques d’une telle stratégie. Entourés de chèvres et sans vétéran pour les guider, qu’apprennent réellement les jeunes joueurs à potentiel comme Michael Carter-Williams ou Nerlens Noel ? Auront-ils envie de continuer à Philadelphie une fois leurs contrats rookie arrivés à expiration ?

Pourtant, malgré la fronde, les ventes d’abonnements ont augmenté chez les Sixers. À croire que les fans ne se sont pas rendus compte de la politique de leur franchise ou de la faiblesse de l’effectif. Un côté maso à Philly ? En tout cas, il y a peu à attendre avant 2017, quand plusieurs classes de draft seront venues renforcer les rangs des hommes de Brett Brown. S’il ne craque pas d’ici là.

Source texte : NBC Sports

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