Kenneth Faried gère difficilement la rentrée des classes : mal aimé, le Manimal ?

Le 18 nov. 2014 à 18:38 par Ludovic

Après un été exceptionnel qui l’a vu devenir contre toute attente un pilier de la Team USA, le jeune médaillé d’or est revenu à Denver avec des nouvelles ambitions. Son nouveau contrat de 50 millions de dollars sur 4 saisons devait le hisser à un niveau supérieur, et lui permettre de récupérer de nouvelles responsabilités.

Malheureusement, le début de saison des Denver Nuggets est catastrophique, par rapport aux belles fondations posées par Georges Karl et Masai Ujiri dans un passé proche. Le jeu rapide a laissé place à une philosophie plus à l’ancienne, plus traditionnelle, ce qui a l’air d’avoir totalement inhibé l’équipe du Colorado : 3 victoires et 7 défaites pour commencer la saison, dont une très embarrassante dimanche au Madison Square Garden face aux New York Knicks. Il ne reste plus qu’aux joueurs de Brian Shaw à perdre contre les Los Angeles Lakers, et ils se seront tapé la honte aussi bien sur la côte est que sur la côte ouest.

Kenneth Faried, presque MVP des championnats du monde dans son rôle de spécialiste du dirty work avec l’équipe nationale, est donc revenu avec un bon état d’esprit, sans doute prêt à assumer le contrat offert par les Denver Nuggets. Sauf qu’il y a problème : son jeu, qui se marie parfaitement avec des stars ou  dans un collectif bien huilé, a plus de mal à assumer un rôle de première option offensive, autour duquel les franchises aiment bâtir leurs fondations. Cela fait plusieurs années que Denver a l’habitude de cumuler des bons joueurs et de jouer sans franchise player attitré. L’an prochain, Javale McGee, Danilo Gallinari, Ty Lawson et Kenneth Faried toucheront chacun entre 11 et 13 millions de dollars la saison. Où se trouve le leader ?

On a appris, selon les fameuses sources internes de la franchise, que les dirigeants de l’organisation ne sont pas fans du Manimal. Le coach Brian Shaw est du même avis. Une solution de rechange avait même été trouvée en la personne de JJ Hickson, signé pour 16 millions de dollars sur trois saisons, l’an passé. Pourtant, l’homme aux dreadlocks est resté. La raison est simple : les fans l’adorent, sa campagne avec l’équipe nationale a été un franc succès, il ne fait pas de vagues, et n’a pas rechigné à l’idée de continuer sa carrière dans les montagnes. Mais, dans l’intimité du vestiaire, d’autres voix semblent indiquer le contraire… on en revient à notre fameuse « source » :

« Faried est un super joueur, il joue dur, mais il n’est pas très en lien avec l’organisation. Et les gens en parlent. Il dit des trucs de fou. Il pense être le patron, et les autres joueurs ont mal pris son nouveau contrat. »

ATTENTION : ce témoignage doit être pris avec d’énormes pincettes, tant il parait en total décalage avec ce qu’on peut voir. D’autant plus que dans la situation traversée par les Denver Nuggets, un coupable doit vite être trouvé. Il ne serait donc pas étonnant de voir du mouvement d’ici février chez les pépites. Les paris sont ouverts, entre le joueur et le coach, qui n’ont d’ailleurs pas toujours vécu une relation idyllique, selon le joueur :

« Avant, la saison passée, on s’est pris la tête parce que la philosophie qu’il a apporté n’était pas la mienne, et je ne voulais y obéir ou continuer à les appliquer. Je voulais faire mon truc et jouer plus de minutes. J’étais frustré. Mais la saison a continué ; c’était dommage car des mecs se sont blessés, et on a dû travailler ensemble afin de gagner autant de rencontres. »

« Ça nous a beaucoup aidé pour préparer cette année, avec moi, revenant de Team USA avec les choses que j’ai pu y faire ; il a encore plus confiance en moi et me fait jouer plus de minutes, et fait en sorte que je sois sur le terrain pour aider l’équipe et avoir un impact. »

Ces propos, récupérés par NBC la semaine passée, laissent songeurs quand on les compare aux rumeurs du jour. De plus, toutes les moyennes de Kenneth Faried sont en baisse en ce début de saison : 11,6 points, et 7,2 rebonds contre 13,7 points et 8,6 rebonds l’an passé.

Qui croire ? Le joueur, ou les sources ? S’il y a problème, la question sera également de savoir qui sera suivi par la direction de la franchise. On en revient finalement toujours au business : même si Manimal n’est pas spécialement apprécié par les hautes instances de la franchise, Brian Shaw sera sans doute le premier fusible à sauter, avant de voir un possible trade en février. Comme quoi, changer un coach et un GM pour passer un cap n’est pas toujours la meilleure solution.

Source article : Pro Basketball Talk

Source image : The Denver Post