Objectif bague : Richard Jefferson revient sur son choix des Mavericks

Le 01 oct. 2014 à 21:09 par Benoît Carlier

Il arrive un moment dans une carrière où le besoin de gagner efface tout le reste. À 34 ans, Richard Jefferson n’a plus le temps d’attendre pour décrocher une première bague de champion. Approché par de nombreuses franchises cet été, le vétéran a fait le choix de rejoindre un prétendant au titre, et peu importe s’il doit sortir du banc et toucher moins de dollars pour cela.

Et dire qu’il était passé à deux doigts de remporter le titre dès son année rookie. Alors âgé de 21 ans, le petit Richard vit une saison exceptionnelle avec les New Jersey Nets que rien n’arrête dans la Conférence Est. Mais après un parcours solide jusqu’au NBA Finals, les banlieusards de Big Apple tombent sur un os à deux têtes : les Lakers de Shaq et Kobe. Verdict, un sweep sans appel et une belle désillusion pour le produit d’Arizona. Bis repetita un an plus tard, face aux Spurs de Tim Duncan cette fois. Ces derniers infligent un 4-2 à New Jersey en finale, et plus jamais les Nets ne se hisseront jusqu’à ce stade de la compétition depuis.

De son côté, Jefferson vadrouille, de Milwaukee à Utah en passant par Golden State et San Antonio, mais jamais l’opportunité de remporter un titre ne se présentera à lui de nouveau. Aujourd’hui encore, après 13 saisons dans la Grande Ligue, c’est toujours ce même objectif qui l’a poussé à rejoindre Dallas cet été. Malgré des offres plus alléchantes, tant sur le plan financier que sportif (temps de jeu et titularisation), c’est bel et bien dans le Texas que « RJ » évoluera la saison prochaine pour un salaire dérisoire de 1,45 million de dollars.

« D’autres équipes ont essayé de me proposer plus d’argent ou l’opportunité de jouer plus, mais à ce stade je veux juste gagner. Nous avons nos chances. Bien sûr, il nous faudra un peu de chance pour que les choses aillent comme nous le souhaitons, pour que la balle rebondisse de notre côté, mais je suis persuadé que Dallas était ma meilleure chance de gagner et de gagner maintenant. »

Chez les Mavericks, Richard Jefferson retrouve une organisation similaire à celle des Spurs où il avait joué un peu plus de deux saisons entre 2009 et 2012. En effet, même si la haine réciproque envers les deux franchises n’est plus à prouver, Mark Cuban avait lui-même déclaré s’être inspiré de ses voisins dans la manière de gérer son équipe. Vu les résultats des Spurs sur la dernière décennie, on le comprend aisément.

« J’ai déjà joué à San Antonio. Il y a des similitudes entre les deux organisations, leur consistance et leur manière de concevoir le développement d’un club. C’est exactement l’endroit où je voulais jouer. »

Mais qui dit jouer pour un contender dit également plus de concurrence. Ainsi, après avoir bouclé une saison en tant que titulaire à Utah, Jefferson va retrouver un poste de remplaçant à Dallas, derrière Chandler Parsons dans la rotation de Rick Carlisle. Un changement qui ne semble pas le perturber plus que cela.

« Je pense que les gens s’inquiètent trop des égos. Par ‘allez vous être capable de sortir du banc ?’ vous me demandez finalement si mon égo va me permettre d’accepter cette situation. Ce n’est pas mon genre. Je veux juste gagner. »

Au contraire, Richard Jefferson se réjouit même à l’idée de prendre sous son aile un joueur de la trempe de Parsons pour lui communiquer ses petits secrets au poste d’ailier.

« C’est un bon joueur qui va apprendre beaucoup par lui-même. Mais j’ai moi-même appris beaucoup en côtoyant des joueurs qui évoluaient à la même position que moi alors je vais essayer de faire la même chose en l’aidant à progresser. Il peut m’apprendre beaucoup également. Je pense que c’est une relation qui nous sera bénéfique à tous les deux. »

Lancé dans une terrible course contre la montre, Richard Jefferson n’a plus beaucoup d’années devant lui s’il veut un jour soulever le Larry O’Brien Trophy. À Dallas, il retrouve un véritable outsider qui partage ce même désir ardent de victoire. The right man at the right place ?

Source : The Dallas Morning News | Image de couverture : Twitter