Le Top 30 des plus grandes bouches en NBA : Joakim Noah (#2) !

Le 31 août 2014 à 20:05 par Bastien Fontanieu

Trente jours, trente bouches, trente perles ! Pendant tout le mois d’Août, retrouvez le classement des plus grandes gueules de la NBA et leurs créations tout au long de leur carrière. Un festival qui se basera sur la crédibilité des joueurs et permettra de décerner le trophée de meilleur parleur le 1er Septembre. Vingt-neuvième étape controversée aujourd’hui, puisque c’est Joakim Noah qui représente l’hexagone !

La plupart des lecteurs avaient le bon trio de tête, mais ne savaient pas vraiment qui placer où sur le podium. Kobe, moins crédible que Noah ? Vraiment ? Sur une carrière toute entière, non, bien évidemment. Mais aujourd’hui entre Bulls et Lakers, on sait qui devrait posséder les bragging rights, ces fameux droits à la punchline comme dirait ce bon Molière. Et malheureusement pour le Mamba, c’est certainement pas demain que ses performances devraient puer la crédibilité tant on imagine le futur bilan des californiens truster les profondeurs de la Ligue… Du coup, revenons-en à notre client du jour, le sportif préféré des français, le nom le plus adulé de ces 30 dernières années : Monsieur Noah. Difficile d’imaginer un athlète ayant plus fait parler de lui dans son sport que Joakim en France. Nicolas Anelka ou Samir Nasri en foot ? Richard Gasquet en tennis ? Franck Ribéry en pétanque ? Si la médiatisation du ballon orange laisse à désirer dans notre beau pays quand on voit la couverture actuellement consacrée au Mondial, la grande famille du basket, elle, sait tout à fait qui lapider dès la moindre sortie publique. Ce manque de devoir patriotique, cette ‘obligation’ devant la sélection nationale, ses cris perpétuels et son image ‘peu propre’ : tout est bon dans le cochon pour justifier la moindre rafale destinée envers le grand Jooks, même si la crédibilité de certains arguments pourrait valoir un bon gros carton rouge. Il suffisait d’ailleurs de voir les réactions récentes du grand public concernant sa non-participation au tournoi en Espagne ou bien celles de notre communauté devant un concours plutôt original pour comprendre que le titre de basketteur français le plus controversé de l’histoire lui avait déjà été donné. Et ce depuis belles lurettes d’ailleurs. On ne reviendra donc pas sur le débat du devoir tricolore aujourd’hui, mais nous nous pencherons sur un autre titre que les fans de l’hexagone devraient chérir plutôt que haïr : celui de bouche immense et respectée en NBA. Et quand on parle couramment français, anglais et suédois, forcément ça aide.

“Il y a zéro moyen qu’on tente de perdre des matchs exprès pour mieux se positionner en PlayOffs. C’est mort, on veut jouer chaque rencontre en espérant l’emporter. Faire ce genre de trucs, c’est vraiment pour les faibles. Et nous, on est pas des faibles.”

Pas encore la moindre minute jouée chez les pros que le géant à la tignasse unique faisait déjà parler de lui. En même temps, comment lui en vouloir : deux titres de champion en NCAA avec Florida, dont un avec le titre de meilleur joueur, la danse qui va avec devant des millions de téléspectateurs, et une entrée fracassante dans la Ligue. Cette dégaine de hippie, ces cris stridents sur le terrain, ces célébrations tout simplement épiques pour certains et vomitives pour d’autres : ce fût toujours comme ça chez Noah, c’est toujours comme ça chez Noah, et ce sera encore et toujours comme ça chez Noah. Même dans 30 ans. Une belle honnêteté mélangée à cette spontanéité naturelle, qui donne un mélange particulièrement explosif, et ce dans les deux sens du termes. Car s’il y a bien une chose que les fans de basket ont compris avec le numéro 13 des Bulls, c’est qu’il n’y a personne qui puisse se retrouver le cul entre deux chaises le concernant : Joakim, soit tu l’adores, soit tu le détestes. Un peu comme Charles Barkley à l’époque, autre grande gueule de référence et fan numéro 1 du français depuis ses premiers pas en NBA. En même temps, quand Chuck voulait mettre Jordan à terre, il y allait par tous les moyens. Alors forcément quand il voit le pivot régulièrement s’en prendre à LeBron, que ce soit sur le banc ou sur le terrain, ça lui plait. Il n’aime pas voir la nouvelle génération se faire des câlins et devenir potes, ce que repousse merveilleusement notre Joakim préféré au quotidien : non seulement il s’en prend souvent aux plus grands, mais en plus il joue rarement la carte de la pleureuse. Cerise sur le gâteau, il ne recule jamais devant un ou plusieurs arbitres, ni un caméraman. La combinaison parfaite pour intégrer le podium et se faire respecter vocalement. Car oui, on peut dire ce qu’on veut au pays des Lumières, chez l’Oncle Sam le Noah il est devenu magistral dans la parlote. Des performances régulières, variées, originales et télévisées qui lui permettent aujourd’hui de rejoindre l’élite des beaux parleurs. Et ça, vous pouvez ne pas aimer le personnage, vous ne pourrez pas l’en empêcher.

Couverture

(Source : ESPN)

Il faut également prendre en compte deux aspects très importants qui solidifient la place du bonhomme dans le haut de la pyramide orale : son soutien inébranlable envers ses coéquipiers (avocat officiel de Derrick Rose), et sa capacité à rester aussi spontané sur comme en dehors des terrains. Dans une ville comme celle de Chicago où la violence la plus terrible sévit au quotidien, Noah s’est imposé comme étant une des grandes voix à suivre en terme d’apaisement. Son boulot au sein de sa communauté en a fait un élément phare de la tentative de réconciliation dans l’Illinois, lui qui n’hésite pas à intervenir auprès des jeunes pour leur montrer qu’en bossant dur on peut aussi accomplir de grandes choses. Loin de nous l’envie de sortir les violons et omettre les efforts semblables réalisés par d’autres athlètes, mais quand Chicago parle et fait de Jooks son coeur ainsi que ses poumons, on peut y croire. Pas étonnant non plus de voir son message porter une vraie crédibilité, quand on voit l’effort qu’il donne tous les soirs sur les parquets. Merde, il faut dire ce qui est : le mec gagne à tous les niveaux. Et même si les Bulls ne sont pas encore parvenus à accrocher une septième bannière à leur plafond, la dernière saison proposée par Joakim a mis tout le monde d’accord. Orphelin de Derrick Rose et handicapé par les lacunes fréquentes de Carlos Boozer, le grand Noah s’est transformé en géant pour écraser la Ligue par son exemplarité. Défenseur de l’Année, portant tout une ville et une franchise sur son dos, le pivot a dominé son poste tout au long de l’année et montré un niveau exceptionnel dans le jeu comme dans le blabla. Vous pouvez donc continuer à le huer, le détester, affirmer comme certains qu’il n’y arrivera pas, que les Bulls ne remporteront pas de titre et que Joakim Noah est un anti-patriote, un sale type. Vous avez tout à fait le droit. On espère simplement qu’un jour, vous pourrez aussi vous dire qu’aucun autre joueur apporte aujourd’hui autant d’énergie, de défense, de soutien, de boulot quotidien, de sérieux dans un All Star Game et de crédibilité que cet homme. Non seulement vous le savez, mais en plus il s’avère que le type est Français. Allez, faites un petit effort…

Au final, la note qui lui est attribuée prend en compte sa saison fantastique l’an dernier, ses progrès chaque année depuis son arrivée en NBA, ses succès avec Florida comme les Bulls ou la France, son statut de joueur controversé sur l’hexagone, ses embrouilles annuelles avec LeBron, ses cris et célébrations épiques, mais hélas un titre après lequel il court encore… Crédibilité : 96%.

Rappel : ce classement ne représente pas l’avis de toute la rédaction, ni celui de Gary Payton, Président du Syndicat TrashTalk. Il ne concerne que les joueurs qui évolueront en NBA la saison prochaine.

#30 : Mario Chalmers (ici)

#29 : Draymond Green (ici)

#28 : Brandon Jennings (ici)

#27 : Tyson Chandler (ici)

#26 : John Wall (ici)

#25 : Carlos Boozer (ici)

#24 : Carmelo Anthony (ici)

#23 : Serge Ibaka (ici)

#22 : Rajon Rondo (ici)

#21 : Dwyane Wade (ici)

#20 : James Harden (ici)

#19 : J.R. Smith (ici)

#18 : Isaiah Thomas (ici)

#17 : David West (ici)

#16 : DeMarcus Cousins (ici)

#15 : Zach Randolph (ici)

#14 : LeBron James (ici)

#13 : Patrick Beverley (ici)

#12 : Taj Gibson (ici)

#11 : Chris Paul (ici)

#10 : Andrew Bogut (ici)

#9 : Matt Barnes (ici)

#8 : Lance Stephenson (ici)

#7 : Russell Westbrook (ici)

#6 : Nate Robinson (ici)

#5 : Damian Lillard (ici)

#4 : Paul Pierce (ici)

#3 : Kobe Bryant (ici)

Source image : ESPN


Tags : TrashTalk

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