La vie sans George : quelle saison attendre des Pacers, plutôt surprenante ou déprimante ?

Le 02 août 2014 à 16:45 par Bastien Fontanieu

Moins de 24 heures après la blessure choquante de Paul George, les Pacers se retrouvent désormais au sol avec une saison à préparer dans quelques semaines : alors, on pleure tous ensemble ou on se redresse pour mieux se battre ?

Larry Bird avait construit son équipe autour de lui, sa star, sans avoir eu à l’acheter ou à le faire bosser comme un dingue en coulisses. PG et son ascension vers les sommets de la Ligue, sa bouille de jeune adulte encore adolescent, son potentiel époustouflant. Le destin en a malheureusement décidé autrement : c’est sans leur étoile que les Pacers devront avancer lors des prochains mois, une perspective qui s’annonce glaciale et particulièrement déprimante… ou pas. Existe-t-il encore un moyen de garder le sourire du côté d’Indianapolis, le lendemain d’une telle nouvelle ?

Allô Tom ?

Quel hasard, quel signe, de voir Derrick Rose faire un retour aussi explosif lors des premières minutes de ce match, avant de voir Paul George prendre sa place sur le trône des stars forcées à devoir quitter le terrain. Pourtant, au-delà de leur position partagée dans la très compétitive Division Centrale, ces deux hommes ont nettement plus de points communs que prévus. A commencer par leurs coéquipiers, qui devraient s’inspirer du parcours d’en face. Les fans des Bulls peuvent d’ailleurs en témoigner : oui, ils en ont chié ces 2 dernières années avec les blessures répétitives de Derrick. Mais le virage semble aujourd’hui passé, et il y a de fortes chances pour que le phénomène aperçu en 2011 fasse son grand retour -at last !- cette saison. Du coup, on s’en remet à la tête du serpent : Tom Thibodeau. Si la franchise de Chicago a su garder un niveau exemplaire de compétitivité et d’engagement, c’est avant tout grâce à son coach qui s’est ramené tous les matins au boulot sans la moindre excuse. Oui, Joakim Noah a joué un grand rôle dans cette dynamique, mais le MVP des Bulls c’est personne d’autre que le coach le plus animé de toute la NBA. On conseille donc vivement à Frank Vogel de prendre son téléphone, et organiser un petit verre avec le bourreau des Bulls, qui aura bien un peu de temps libre entre trois sessions vidéos à analyser chaque drive-and-kick de Luke Ridnour.

Ne pas changer d’identité

Même si leur fin de saison a créé davantage de doutes que de satisfactions, les Pacers doivent continuer à utiliser la même recette. Celle qui leur a permis de multiplier les invitations en PlayOffs, les présences en Finale de Conférence, et leur place de numéro 1 l’an passé. Défense, défense, défense et encore défense. George était certes un des éléments principaux de ce cadenas local redoutable, mais les autres membres de l’effectif ne sont pas des bûches non plus : Solomon Hill et C.J. Miles auront l’occasion de faire leurs preuves sur les ailes, et jusqu’à preuve du contraire Indiana possède encore une raquette assommante avec David West et Roy Hibbert. Ce dernier aura d’ailleurs de grandes responsabilités et ne pourra plus se cacher derrière les prouesses de PG24 : s’il y a bien une saison sur laquelle le géant doit justifier son contrat et son statut de défenseur quatre étoiles, c’est bien celle qui arrive. Il faudra donc offrir nettement plus que ce qu’on a pu voir lors des derniers PlayOffs, pendant que West fera son boulot habituel, c’est-à-dire grogner et rentrer des tirs importants. La stratégie est alors assez simple : continuer à défendre aussi bien collectivement pour se balader dans la faible Conférence Est, et tout donner à l’intérieur pour voir ce que Roy vaut vraiment sous pression.

Et si ça foire… ?

Là, c’est la grande question. Celle que les fans des Pacers ne veulent pas se poser, mais qu’ils ont dû forcément affronter une centaine de fois depuis ce matin. Au pire des cas, ces Pacers peuvent encore aller en PlayOffs. Même ceux-là, perdant Paul George, Lance Stephenson et Evan Turner en un mois, peuvent terminer dans les 8 meilleures équipes de leur Conférence tellement celle-ci est faible. Maintenant il y a une belle différence entre pouvoir et vouloir, et c’est là que la solidité du groupe fera surface. Car en ayant vu la gueule de l’équipe entre Mars et Juin dernier, on était à deux doigts de voir une explosion publique avec transferts à gogo et pétages de plombs successifs. Seulement, Bird a su maintenir le navire dans le droit chemin et il devra montrer toutes ses qualités en ayant mangé une sacré vague au réveil : pourra-t-il servir de guide pour ce groupe qui abordera la saison avec un paquet d’incertitudes ? Ce qu’on sait, c’est qu’Indiana est déjà majoritairement annoncé hors de la course aux PlayOffs. Un jugement un peu rapide certes, mais qui peut être tout aussi probable. Résultat, ces annonces placent directement les attentes à un niveau record : les Pacers de la saison 2014/2015 n’ont rien à perdre, puisqu’ils ont déjà perdu leur meilleur joueur. S’ils finissent au fond du trou, on espère que le groupe sera maintenu afin de redonner une chance à George qui doit retrouver les mêmes coéquipiers afin de relancer sa carrière. Mais encore une fois, entre l’espoir et la réalité…

Le 2 Août est une date désormais maudite par la franchise d’Indiana. Cependant, tout n’est pas si noir : en prenant l’exemple du parcours vécu par les Bulls, avec une grosse dose d’identité défensive et de solidarité de groupe sans oublier la saison exceptionnelle que nous sortira Roy Hibbert, les Pacers de la saison prochaine pourraient être une des belles histoires à suivre.

Source image : ESPN


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