Preview des Finales : LeBron James contre Kawhi Leonard, le duel de tous les contraires

Le 05 juin 2014 à 18:05 par Benoît Carlier

On termine notre présentation de ces Finales au poste par poste avec un duel des plus explosifs. À ma droite dans le coin bleu, Kawhi Leonard, 22 ans, et bulldog attitré de la star de l’équipe adverse. Avec lui, le marquage à la culotte prend tout son sens. À ma gauche dans le coin rouge, LeBron James, 29 ans, vient remettre sa ceinture de MVP des Finales en jeu après avoir cédé celle de MVP de la saison régulière au profit de Kevin Durant. Plus qu’une ceinture, c’est une troisième bague de champion que vise « The King » cette année. Alors faites vos jeux Mesdames et Messieurs, rien ne va plus !

Round 1 : Des qualités différentes pour un duel au sommet

LeBron James : Il sort encore d’une saison énorme, où seul Kevin Durant a pu suivre le rythme dans un duel à distance à la limite du surnaturel. Et si LBJ a perdu son titre de MVP au profit de la star du Thunder, c’est bien lui qui retrouve les Finales pour une quatrième année consécutive. Cette fois encore, le natif d’Akron a su porter le Heat, son Heat, jusqu’à l’ultime étape des PlayOffs. Souvent abandonné par un Dwyane Wade devenu bien trop friable physiquement, il s’est clairement imposé comme le réel chef de route de cette franchise. Ce soir tous les projecteurs du monde entier seront encore tournés vers lui.

Il le sait, il devra produire des moyennes au moins équivalentes à celles qu’il a cumulé en saison régulière, pour prouver à tous ses réfractaires qu’il sait désormais gérer la pression des grands rendez-vous sans trembler. 27,1 points, 6,9 rebonds et 6,3 passes, il faudra au moins ça pour ne pas décevoir les fans du côté de South Beach. LeBron James sera également attendu au tournant à l’heure des grands hommes, lors du quatrième quart-temps. Face à Dallas en 2011, on lui avait reproché de s’effacer totalement dans le money-time. Il n’avait que légèrement évolué à ce niveau là pour affronter le Thunder en 2012, et c’est seulement l’an dernier qu’on avait vu les prémices de quelque chose, quant à sa capacité à prendre ses responsabilités au moment où chaque erreur devient fatale. C’est clairement l’interrogation de ces Finales, pourra-t-il être clutch si les dieux du basket peinent à se décider sur le nom du vainqueur ?

Pour cela, « l’Élu » devra se défaire d’un marquage très près du corps, façon marcel, celui de son opposant direct Kawhi Leonard. Il bénéficiera d’un avantage physique indéniable grâce à des qualités athlétiques, encore quelques crans au dessus du Texan, et de tout les autres en fait. Le jeu rapide du Heat pourrait faire mal à San Antonio grâce à sa projection vers l’avant qui permet de voir LBJ ou D-Wade smasher le cercle adverse après deux ou trois passes seulement. On arrête difficilement le wagon LeBron lorsqu’il est en marche. Les Spurs devront porter une attention maximum sur les lignes de passes, sous peine de voir le Heat squatter l’intégralité des Top 10 les lendemains de match. Sa polyvalence devrait également jouer des tours aux troupes de Gregg Popovich, qui ne devront pas rechigner à changer sur les écrans en défense pour ne pas vite se retrouver dans le rouge. En pénétrant, James créera inévitablement des décalages, et il n’aura alors que l’embarras du choix pour offrir un caviar à son coéquipier démarqué en bordure de la ligne à 3-points. Les Spurs sont prévenus, le danger sera partout !

Kawhi Leonard : Il représente l’avenir de sa franchise et il deviendra le patron à San Antonio lorsque les cadres seront partis. Et ça arrivera plus vite qu’on ne le croit. Sa troisième saison dans la Grande Ligue a été solide, dans la lignée de la seconde, et le Californien s’est vu récompenser pour son travail acharné dans sa propre moitié de terrain. Il a logiquement été retenu dans la NBA All-Defensive Second Team, étant l’un des seuls à ne pas voir sa sélection contestée. LeBron James doit-il se faire du souci ?

Kawhi est un garçon discret, à l’image des Spurs, mais il fait le taf soir après soir. Ses statistiques cette saison ? Une moyenne de 12,8 points à 52,2% au tir, 6,2 rebonds, 2 passes et 1,7 interception par match. Pas mal dans un effectif aussi complet que celui de San Antonio !

Au Texas, Leonard est le patron de la défense. Souvent en charge du meilleur élément offensif adverse, il est doté d’une énergie inépuisable. Toutefois, malgré une défense dans le short de son vis-à-vis, il n’est que très peu touché par les fautes (1,9 par match cette saison en moyenne). En finale de conférence, il s’est avéré être un vrai calvaire pour Kevin Durant, qui n’aura jamais vraiment eu l’impact qu’il escomptait.

Round 2 : Que peut-on retenir des Finales 2013 ?

LeBron James avait d’abord souffert de l’omniprésence de Kawhi Leonard, toujours dans ses sneakers pour l’empêcher de scorer des paniers faciles. Si bien qu’après les trois premières rencontres « The King » ne tournait « qu’à » 16,6 points. Le Floridien avait dû se faire violence lors du Game 4 pour retrouver ses standards (33 points à 60% au tir), avant de rechuter aussi sec par la suite en terme d’adresse. Le produit de San Diego State ne sort pas sa réputation de nulle part, jouant un rôle de verrou pour le coffre des Spurs. Au fil des matches, le Texan avait même réglé sa mire jusqu’à devenir un vrai contributeur au scoring pour les Spurs.

Mais au bout du compte, c’est bel et bien LBJ qui était reparti avec le trophée Larry O’Brien sous le bras, la récompense de MVP des Finales en prime. Malgré l’énorme pression imposée sur le n°6 du Heat, c’est lui qui avait le plus œuvré à la conquête du titre pour Miami.

Round 3 : Les rencontres de la saison, qui a dominé ?

Il y a seulement un précédent entre les deux hommes cette saison, la faute à une blessure à la main qui avait handicapé Leonard au mois de janvier. Lors de leur seule confrontation de l’année donc, LeBron James s’était fait neutraliser par la défense des Spurs, limité à 19 points et un très léger 33% de réussite au tir malgré ses 38 minutes. Dans la victoire facile des siens à domicile (111-87), Leonard fait son boulot et le fait bien : 11 points, 5 ballons chipés et autant de rebonds.

Décision arbitrale : Un véritable vainqueur dans ce duel ?

L’homme à tout faire, face au fil barbelé. Leurs rôles seront bien évidemment différents dans cette série et Kawhi Leonard ne pourra, certes, pas toujours stopper LeBron James, mais son implication de tous les instants risque de causer pas mal d’ennuis au Heat dans son jeu offensif. Et si nous venions de trouver là, la kryptonite de SuperLeBron ?

Le rôle de Kawhi Leonard sera clair dans ces Finales : ne pas laisser LeBron James respirer une seconde. Ce dernier a eu un an pour réfléchir, un an pour trouver comment se défaire de cette tique texane afin de conserver un rendement offensif vital à la formation du Heat. Attention, gros match-up en perspective !

Image de couverture : msn.foxsports.com