Preview des Finales : y’a qui en face de Tim Duncan au poste 4 déjà ?

Le 04 juin 2014 à 13:41 par Benoît Carlier

Après la guerre des bancs, et un duel prometteur sous les paniers, nous poursuivons notre présentation de ces Finales 2014 avec celle des ailiers-forts. Attention, Tim Duncan pourrait bien faire des misères à Udonis Haslem et à la défense du Heat si Erik Spoelstra ne prépare pas bien son sujet.

Une légende des parquets contre un simple role player :

Udonis Haslem : Autant vous le dire tout de suite, ce n’est pas sur lui que le Heat va compter pour mettre des points ou jouer les sauveurs en fin de rencontre. Cependant, du haut de ses 203 centimètres, l’ancien Chalonnais aura la lourde tâche de limiter « The Big Fundamental » sur le plan offensif. Une mission, quasiment impossible pour celui qui n’a pris part qu’à 58 matches cette saison, PlayOffs inclus.

Pour ce faire, le bon vieux Udo va devoir racler les fonds de son casier de vestiaire afin de rassembler toutes les capacités qui lui permettaient de presque tourner en double-double sur la saison 2007-2008, à l’apogée de sa carrière. Aujourd’hui Haslem vaut 3,8 points par match et atteint péniblement le même score de 3,8 au rebond. On a déjà connu mieux pour un recordman all-time de sa franchise en la matière. Avec un temps de jeu très restreint et des blessures à répétitions, il a fini par devenir un joker pour le Heat. Contre les Pacers en finale de conférence, il n’a débuté sur le parquet qu’à deux reprises, peinant à contenir les assauts de David West, toujours très mobile malgré ses 2 mètres 06.

En bref, Haslem n’est que la cinquième roue du carrosse à Miami, et il devra fournir tout ce qu’il a dans la brioche pour contenir le grand Tim durant ces Finales et espérer décrocher une quatrième bague de champion (oui, ça fait plus que les trois derniers MVP réunis).

Tim Duncan : On ne le présente plus et il fait déjà partie des légendes de ce sport. À 38 ans, Tim Duncan pourrait même prendre sa retraite suite à ces Finales, surtout si elles se déroulent bien pour le Texan. Et quand on voit le match-up qui l’attend, on se dit que la star silencieuse pourrait s’amuser à appuyer là où ça fait mal du côté de Miami.

Timmy a encore tenu le cap cette saison avec des moyennes de 15,1 points et 9,7 rebonds pour moins de 30 minutes par match passées sur les parquets chaque soir. Son avantage de taille lié à sa technique feront encore de lui l’un des hommes providentiels pour Greg Popovich. Sur chaque action offensive, Tim Duncan sera une menace pour le Heat. Bien ancré dans le jeu collectif de passes rapides à San Antonio, il pourra varier les plaisirs entre des tirs au poste sur un adversaire direct plus petit que lui, et des lay-ups qu’il ne devra pas refuser au milieu de la raquette small ball présentée par Miami. Son expérience jouera pour lui également. Car, faut-il le rappeler, « Dream Tim » jusqu’ici c’est 5 finales pour une seule défaite, et 3 titres de MVP des Finales. Un beau palmarès qu’il doit ponctuer de lettres dorées, évidement.

En face, Spoelstra va devoir s’adapter en tenter de trouver une solution pour contenir Duncan. Si Haslem ne parvient pas à le convaincre, il pourrait alors opter pour la carte Chris Andersen, aussi grand que Tim Duncan, et prêt à lui proposer un vrai défi physique dans la raquette. Rashard Lewis pourrait également tirer son épingle du jeu. Très peu utilisé lors de la précédente campagne du Heat en PlayOffs, l’ancien Sonic a débuté les trois derniers matches de Miami comme starter face à Indiana. Il pourrait permettre d’écarter le jeu en attaque, tout en proposant une garde à la culotte sur Tim Duncan dans sa propre moitié de terrain.

Au fur et à mesure d’un match, et au cours de la série, Duncan sera aussi amené à glisser pivot pour y affronter Chris Bosh. Un tout autre match-up nous sera alors proposée, bien plus compétitive celle-là. Plus grand et plus agile que Haslem, l’ex-Raptor tentera de sauver les remparts floridiens grâce à ses longs bras. Il devrait aussi faire sortir Tim Duncan de son camp de base, dans la raquette, sur ses prises de tir longue-distance. Un duel autrement plus disputé en somme.

Que peut-on retenir des Finales 2013 ?

Si l’on parle de poste charnière, c’est qu’il avait fallu trois rencontres l’an dernier avant que le coach floridien ne réalise qu’il fallait changer quelque chose dans son cinq de départ. Et comme on pouvait s’en douter, c’est Udonis Haslem qui avait giclé au profit de Mike Miller, bien plus frêle physiquement, mais Ô combien plus dangereux en attaque. Les 2,3 points et 3 rebonds de Haslem combinés à sa défense sur Duncan n’étaient clairement pas suffisants lors des Game 1, 2 et 3, ce qui lui a valut d’être éjecté du cinq majeur. Cette année, le schéma risque d’être le même pour Spoelstra qui pourrait même prendre sa décision plus rapidement encore selon le niveau proposé par le produit de Florida.

Au contraire, Tim Duncan avait rayonné dans ces NBA Finals durant lesquelles il a tourné en double-double (18,9 points et 12,1 rebonds), profitant de son avantage certain face à un poste laissé à l’abandon chez le champion en titre. Lors du Game 6, c’est lui qui semblait offrir le titre aux Spurs en marquant la bagatelle de 25 points tout en captant 8 rebonds en première mi-temps. Mais tout s’est enraillé dans le deuxième acte, et Ray Allen, encore lui, avait anéanti les espoirs du grand Tim et ceux de toute la nation noire et argentée avec. En fait, il ne lui a manqué que la bague pour nous sortir le premier vrai sourire de sa carrière. Au lieu de ça, Tim Duncan s’est levé tous les jours de l’année, avec ce sentiment désagréable de s’être fait voler quelque chose de précieux. En rencontrant le Heat de nouveau, il se dit « heureux d’avoir l’occasion d’enlever ce goût amer de la bouche ».

Les rencontres de la saison : qui a dominé ?

La comparaison est impossible, Udonis Haslem n’ayant affronté les Spurs que 2 petites minutes cette saison. Ce que l’on peut dire toutefois, c’est que Spoelstra avait fait confiance à Shane Battier pour assurer l’intérim durant ces deux rencontres. Un intérim raté, puisque le meilleur floppeur de la ligue n’aura pas inscrit le moindre point, laissant en prime Tim Duncan enfiler les paniers comme de la perle en l’absence d’adversité.

« Dream Tim » abordera donc ces Finales en confiance, lui qui avait passé 23 points à deux reprises à la défense de Miami, sans réellement forcer son talent. L’intensité sera bien évidemment différente demain soir à San Antonio, mais Duncan sait qu’avec peu de répondant face à lui, son équipe compte beaucoup sur lui notamment au niveau du scoring.

Un véritable vainqueur dans ce duel ? Le grand Tim s’apprête à rentrer sur l’autoroute

Si Miami ne fait rien, Tim Duncan risque de s’en mettre plein la panse. Bien sûr, il faudra s’attendre à ce que Chris Bosh ou même LeBron James viennent en aide pour gêner un peu Duncan en attaque, mais ça ne fera que créer des espaces pour ses coéquipiers Texans, qui seront alors en position d’allumer derrière l’arc comme l’avait fait Danny Green l’an passé. Comptons également sur Popovich pour utiliser au mieux son soldat le plus fidèle depuis plus de 17 ans maintenant, le mettant au repos dès que possible pour ne pas faire surchauffer la machine.

Vous l’aurez compris, il n’y aura pas photo sur cette série au poste d’ailier-fort. Tim Duncan va devoir mettre les bouchées doubles pour mettre en difficulté le Heat à un poste qui peine à trouver sa place dans le système de jeu floridien. « The Big Fundamental » sera, encore, à n’en pas douter un homme fort de ces Finales. Il se voit offrir ici l’occasion d’effacer un an de cauchemars et de s’offrir un beau pot de départ, si tant est qu’il n’ait pas perdu ses jambes lors des tours précédents en PlayOffs.

Source photo : Panoramic