Chance insolente : quelles sont les plus grandes surprises de l’histoire de la Draft Lottery ?

Le 25 mai 2014 à 12:18 par Nicolas Meichel

Pendant toute la saison, certaines équipes font tout pour obtenir le premier choix de la draft. On en a encore eu la preuve cette année, avec des équipes comme Milwaukee ou Philadelphie, adeptes du tanking. Cependant, avec le système actuel de la Draft Lottery, intronisé en 1990, avoir le plus mauvais bilan de la ligue n’est pas forcément synonyme de first pick. Pire, certaines équipes remportent la bataille des balles de ping pong alors qu’elles n’avaient presque rien à espérer. Retour sur ces équipes incroyablement chanceuses qui ont vu le destin pencher en leur faveur. Et comme dit le proverbe américain, « Better be lucky than good bad ».  

Pour catégoriser les différentes équipes, une échelle de la chance appelée « Lucky Scale » a été créee. Sur cette échelle, il existe trois niveaux : 10/10, 8/10 et 6/10, le 10/10 correspondant à une chance maximale.

Niveau 10/10 sur la « Lucky Scale »

 

Sans titreAnnée : 1993
Equipe : Orlando Magic
Bilan de la saison : 41-41
% de chance d’obtenir le 1st pick : 1,52%
Sélection : Chris Webber (échangé contre Penny Hardaway)
Sur le carreau : Dallas Mavericks (11-71 / 16,67%), Minnesota Timberwolves (19-63 / 15,15%)

Parfois, il n’y a même pas besoin d’avoir de bilan négatif pour avoir le premier choix. Avec 41 victoires pour 41 défaites, Orlando n’avait que 1,52% de chance de remporter la loterie. Mais les balles de ping pong en avaient décidé ainsi. Pire, le Magic remportait alors le first pick pour la seconde année consécutive. Un an auparavant, la franchise floridienne avait choisi Shaquille O’Neal. L’arrivée du pivot avait complètement relancé Orlando, victorieux de 20 matchs supplémentaires par rapport à la saison 1991-92. Lors de la draft 1993, le Magic sélectionne Chris Webber, plus tard échangé contre Penny Hardaway, choisi en troisième position par Golden State. Le duo O’Neal-Hardaway était alors constitué. Deux ans plus tard, en 1995, Orlando se retrouvait en Finales NBA contre Houston.

Cette grosse surprise pousse la NBA à changer les règles de la loterie. En 1994, les chances de remporter le premier choix augmentent de 16,7 à 25 % pour l’équipe au plus mauvais bilan, et baissent de 1,6 à 0,5 % pour l’équipe au moins mauvais bilan. Le tirage de la loterie ne sort plus le nom d’une équipe mais une combinaison à quatre chiffres, chaque équipe se voyant confier au hasard 5 à 250 combinaisons.

Sans titre2Année : 2008
Equipe : Chicago Bulls
Bilan de la saison : 33-49
% de chance d’obtenir le 1st pick : 1,7%
Sélection : Derrick Rose
Sur le carreau : Miami Heat (15-67 / 25%), Seattle SuperSonics (20-62 / 19.9%)

La belle histoire. Avec un bilan de 33 victoires pour 49 défaites, Chicago n’avait que 1,7% de remporter la loterie. Mais le destin allait s’occuper du reste. Les Bulls obtiennent le premier choix et sélectionnent le phénomène de Memphis, Derrick Rose. Le jeune meneur, monstre athlétique, est justement né à Chicago. Il a grandi dans le quartier très difficile d’Englewood, dominé par les gangs et la violence.

L’arrivée du Hometown Kid chez les taureaux va complètement relancer la franchise de l’Illinois. Rookie de l’année, Derrick Rose emmène les siens en PlayOffs pour affronter les Boston Celtics, champions en titre. Pour son premier match en séries éliminatoires, D-Rose marque l’histoire en inscrivant 36pts, record égalé un premier match en PlayOffs (Kareem Abdul-Jabbar a également inscrit 36pts). Chicago s’inclinera 4-3, mais ce n’était qu’un début. En 2010-2011, Derrick Rose devient le plus jeune MVP de l’histoire, et guide les siens vers une saison à 62 victoires. Malheureusement pour les Bulls, l’aventure s’arrêtera en finale de conférence. L’année suivante, Rose se blesse gravement en PlayOffs. Blessé au genou, le jeune meneur rate toute la saison 2012-2013. Son retour sur les parquets est très attendu, mais une nouvelle blessure à l’autre genou lui fait rater une nouvelle saison. Son avenir est aujourd’hui incertain, lui qui était destiné à dominer la ligue de son immense talent.

Sans titre3Année : 2014
Equipe : Cleveland Cavaliers
Bilan de la saison : 33-49
% de chance d’obtenir le 1st pick : 1,7%
Sélection :
Sur le carreau : Milwaukee Bucks (15-67 / 25%), Philadelphia Sixers (19-63 / 19,9%)

Si Cleveland est bien champion de quelque chose, c’est bien de la Draft Lottery. Après 2003, 2011 et 2013, les Cavaliers remportent à nouveau le first pick en 2014. Après une saison décevante à 33-49, les chances d’obtenir le premier choix étaient minimes. Mais faut croire que la franchise de l’Ohio possède les dieux du basket avec elle.

Reste à voir à présent ce que Cleveland va faire de cette nouvelle opportunité. Parce que n’oublions pas quand même que les Cavs ont selectionné Anthony Bennett l’an dernier, concurrent féroce à Kwame Brown pour le pire numéro 1 de l’histoire. Bon, on tient à rassurer quand même les fans de Cleveland, il y’a peu de chance que le futur premier choix de la draft devienne un bust complet. Que ce soit pour Joel Embiid, Andrew Wiggins ou Jabari Parker, le potentiel et le talent sont là. Il n’y a pas de mauvais choix parmi ces trois là. Embiid a le potentiel pour devenir le nouveau pivot dominant de la ligue, Wiggins est un monstre athlétique, et Parker est déjà « NBA Ready », avec un jeu offensif rappelant Carmelo Anthony.

Niveau 8/10 sur la « Lucky Scale »

 

Sans titre4Année : 2000
Equipe : New Jersey Nets
Bilan de la saison : 31-51
% de chance d’obtenir le 1st pick : 4,4%
Sélection : Kenyon Martin
Sur le carreau : Los Angeles Clippers (15-67 / 25%), Chicago Bulls (17-65 / 20%)

Alors que les Clippers et les Bulls étaient largement favoris pour le premier choix, c’est New Jersey qui finit par remporter la loterie en 2000. Les Nets sélectionnent l’intérieur Kenyon Martin. Auteur d’une saison rookie intéressante, Martin va devenir une pièce importante aux cotés de Jason Kidd. Les Nets arriveront même, à la surprise générale, à se hisser en Finales NBA en 2002, où ils s’inclineront face aux Lakers. L’année suivante, rebelote. New Jersey domine la Conférence Est mais s’incline contre les Spurs sur la dernière marche. Kenyon Martin continue quand à lui sa progression, jusqu’à devenir All Star en 2004. A la fin de la saison 2003-04, l’intérieur est transféré à Denver.

Sans titre5Année : 2005
Equipe : Milwaukee Bucks
Bilan de la saison : 30-52
% de chance d’obtenir le 1st pick : 6,3%
Sélection : Andrew Bogut
Sur le carreau : Atlanta Hawks (13-69 / 25%), New Orleans Hornets (18-64 / 17,8%)

Les Bucks ont eu beaucoup de chance à la loterie, malheureusement on ne peut pas dire qu’ils en ont profité. Milwaukee sélectionne l’australien Andrew Bogut, alors que des joueurs comme Chris Paul et Deron Williams sont disponibles. L’intérieur a bien réalisé quelques saisons solides dans le Wisconsin (élu dans la All NBA Third Team en 2009-2010), mais il n’a jamais réussi à changer l’histoire de sa franchise. Souvent blessé, Bogut quitte Milwaukee en 2012. Il joue actuellement chez les Warriors de Golden State.

Sans titre6Année : 2007
Equipe : Portland Trail Blazers
Bilan de la saison : 32-50
% de chance d’obtenir le 1st pick : 5,3%
Sélection : Greg Oden
Sur le carreau : Memphis Grizzlies (22-60 / 25%), Boston Celtics (24-58 / 19,9%)

Faut-il vraiment remettre le couteau dans la plaie ? A l’époque, la première place à la draft était vue comme un véritable renouveau pour Portland. Avec Greg Oden et Kevin Durant de disponible, les Blazers avaient gagné le droit de choisir entre deux joueurs aux potentiels énormes. D’un coté, Greg Oden, considéré comme le futur Shaquille O’Neal, et de l’autre, Kevin Durant, scoreur indéfendable. La franchise de l’Oregon choisira logiquement le pivot. Malheureusement, ce dernier passera plus de temps à l’infirmerie que sur les parquets NBA. Ses innombrables blessures au genou lui gâchent sa carrière, lui qui était destiné à dominer les raquettes. Aujourd’hui à Miami, Oden est considéré comme l’un des pires numéro 1 de l’histoire de la draft, alors qu’il n’y peut finalement pas grand-chose.

Niveau 6/10 sur la « Lucky Scale »

 

Sans titre7Année : 1995
Equipe : Golden State Warriors
Bilan de la saison : 26-56
% de chance d’obtenir le 1st pick : 9,4%
Sélection : Joe Smith
Sur le carreau : Los Angeles Clippers (17-65 / 25%), Washington Wizards (21-61 / 18,3%), Minnesota Timberwolves (21-61 / 18,2%)

Parfois, avoir le first pick de la draft ne sert pas à grand-chose. A l’image de Cleveland ou de Milwaukee, Golden State ne profitera pas de l’aubaine qui lui est offerte en 1995. Les Warriors sélectionnent Joe Smith, qui ne restera que deux saisons et demie en Californie. Il est échangé au milieu de la saison 1997-98 contre Clarence Weatherspoon, Jim Jackson, et Brian Shaw. Il faut savoir que la franchise d’Oakland a quand même laissé passer des joueurs comme Rasheed Wallace, Kevin Garnett, Antonio McDyess ou Jerry Stackhouse. Rien que ça….

Sans titre8Année : 2002
Equipe : Houston Rockets
Bilan de la saison : 28-54
% de chance d’obtenir le 1st pick : 8,9%
Sélection : Yao Ming
Sur le carreau : Chicago Bulls (21-61 / 22,5%), Golden State Warriors (21-61 / 22,5%)

C’était le début d’une nouvelle ère. Avec ce premier choix très chanceux, Houston avait misé sur un géant chinois au nom de Yao Ming. Il est le premier joueur étranger qui n’a jamais joué aux Etats-Unis à être sélectionné numéro 1. Perçu comme le futur grand pivot de la NBA, Yao aura réalisé une carrière solide chez les Rockets. En duo avec Steve Francis puis Tracy McGrady, il guida les siens en PlayOffs pendant plusieurs années consécutives. Malheureusement, les Rockets ne décolleront jamais vraiment, avec plusieurs sorties très prématurées. Une succession de blessures empêchera ensuite Yao de véritablement dominer la ligue. Sa trace reste cependant indélébile à Houston.

Sans titre9Année : 2006
Equipe : Toronto Raptors
Bilan de la saison : 27-55
% de chance d’obtenir le 1st pick : 8,8%
Sélection : Andrea Bargnani
Sur le carreau : Portland Trail Blazers (21-61 / 25%), New York Knicks (23-59 / 19,9%)

Avec ce premier choix, Toronto sélectionne Andrea Bargnani. L’italien devient alors le second joueur après Yao Ming à être choisi en première position sans aucune expérience de jeu aux Etats-Unis. Il est aussi le seul et unique européen à avoir été sélectionné à la première place de la draft. Il jouera sept saisons au Canada, avec plus ou moins de succès. Critiqué au début de sa carrière pour son incapacité à être dominant dans les raquettes, il n’a jamais réussi à s’imposer comme un véritable franchise player sur qui on peut construire quelque chose. Il quitte Toronto en 2013 pour rejoindre New York.

Evidemment, de telles surprises ont fait naître des théories conspirationnistes concernant cette loterie. Mais rien n’a jamais été prouvé. Ce que l’on sait par contre, c’est que les balles de ping pong peuvent changer radicalement l’histoire d’une franchise. A condition de faire le bon choix….

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source statistiques : realgm