C’était il y a 30 ans : les fans de Boston chantent “Beat L.A” pour motiver les Sixers en Finale !

Le 23 mai 2014 à 18:42 par Bastien Fontanieu

Je vous parle d’un temps, que les fans de Durant, ne peuvent pas connaitre… 1982, année révolutionnaire. Steven Spielberg tabasse l’industrie cinématographique en lançant un petit film nommé E.T., Jessica Biel débarque sur Terre et l’ordinateur devient le produit le plus hype au monde grâce à son potentiel sans limite. Dans notre chère NBA, la révolution va aussi avoir lieu.

23 Mai 1982. Rasual Butler fête ses trois ans à Philadelphie. Sa tenue de balle ne doit pas vraiment être soignée, son tir probablement pas aussi précis qu’aujourd’hui, mais la ville dans laquelle il réalise ses premiers pas fait figure de capitale dans le monde de la balle orange. Julius Erving, Mo Cheeks, Darryl Dawkins, Bobby Jones : on s’éclate nettement plus à l’époque qu’aujourd’hui en Pennsylvanie, hein Nerlens. Les Finales de Conférence Est sont déjà bien avancées et les Sixers sont à une petite victoire d’atteindre les Finales NBA. En face ? Juste les Celtics de Bird, Parish et McHale, rien que ça. Game 7, au Garden, devant le public de Boston, avec le carrefour de la mort devant les potes d’Andrew Toney : si tu perds tu termines ta saison sous les huées vertes et blanches, si tu gagnes tu réalises un exploit monumental, à marquer à tout jamais dans l’histoire de la franchise, et tu rencontreras les Lakers. Ces derniers ont déjà battu Philly lors des Finales de 1980 avec un rookie un peu culotté nommé Magic Johnson, mais cette fois-ci ça devrait aller. Il faudra quand même passer sur le corps des Celtics pour y arriver, 20 ans après les duels mythiques entre Wilt Chamberlain et Bill Russell.

Quarante-huit minutes, quatre quart-temps, tous dominés par les visiteurs. Impensable, incroyable. Toney réalise le match de sa vie avec 34 points à 60% au tir, pendant que The Doctor y ajoute ses 29 points. On est pas loin de la combinaison Wade-LeBron, mais laissons le Heat en dehors de tout ça. L’exceptionnel philosophe Charles Barkley déclarera d’ailleurs par la suite qu’Andrew était le meilleur coéquipier avec lequel il ait joué, de par sa puissance offensive et sa capacité à trouver un moyen de scorer. Boston comprendra très vite le Chuck, en voyant le score gonfler plus vite que les genoux d’Andrew Bynum. Pourtant, Larry Legend est aux portes du triple-double, et la paire McHale-Parish assure son double-double habituel. Malheureusement, la défense prend l’eau et ne peut rien faire face à ces Sixers, qui souhaitent rentrer dans l’histoire. L’histoire justement, avec un petit H ici mais une énorme majuscule dans les souvenirs de ces supporters, qui vivront un moment d’anthologie pour tout fan de basket qui se respecte.

Les Celtics annoncent drapeau blanc. Le match est plié, la saison foutue, sortez les mouchoirs. Seulement, certains présents dans la salle entament un chant qui commence doucement dans les rangées supérieures, avant de se propager dans les allées inférieures et sur chaque virage. En quelques minutes, la salle vibre à l’unisson et les gorges se déploient comme si Boston avait remporté ce Game 7 : “BEAT L.A ! BEAT L.A ! BEAT L.A ! BEAT L.A !” Les commentateurs sont choqués, sans parler des Sixers qui n’arrivent pas à croire ce qu’ils sont en train d’entendre : leurs adversaires les soutiennent alors qu’ils sont en train de les battre ! Cette répulsion pour les Lakers n’a aucun équivalent à l’époque : les Lakers servent de papier toilette pour chaque habitant du Massachusetts, et c’est très probablement le cas inversé en Californie. La rivalité entre Boston et Los Angeles prend alors une nouvelle hauteur avec ce chant, qui résonnera dans de nombreux stades pendant les décennies suivantes. Pas envie de voir les Lakers l’emporter, leur sourire, leurs stars, Hollywood, Sterling (déjà lui), et tout ce bordel ambiant. Les cols bleus de Beantown ne peuvent pas supporter de voir leur rival triompher, alors ils soutiennent leur future adversaire. Acte de fair-play exemplaire ou pas ? Le débat reste entier. Mais comme le résumera si bien Dick Stockton, commentateur sur CBS alors en direct avec Bill Russell…

“Vous entendez ce que le public chante pour les Sixers ? Beat L.A., c’est génial…”

La suite, on la connait hélas pour la Conférence Est. Les Sixers perdront une nouvelle fois face aux Lakers, et Magic continuera sa domination sur la Ligue. Mais au-delà du score, au-delà des bagues et des statistiques, ce 23 Mai 1982 restera gravé à jamais dans l’histoire de la NBA pour cette création des supporters de Boston : “Beat L.A.”, un chant repris depuis par de nombreuses franchises, et qui sera probablement utilisé pendant encore un bon bout de temps…

Source : FanSided


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