Le Bilan fashion des Blazers : une saison surprenante pour la nouvelle équipe de hipster

Le 20 mai 2014 à 16:48 par Clément Hénot

Rip City a de quoi être fière de ses joueurs, car la franchise de Portland est un peu devenue une équipe “hype” au fil du temps : sorte d’Atlético Madrid du basket, car c’est à la mode de les supporter. On savait que l’effectif des Blazers s’était enrichi depuis la saison dernière qui s’est avérée infructueuse, mais que les personnes qui voyaient cette équipe si haut en saison régulière, et surtout si loin en PlayOffs se manifestent ou se taisent à jamais. Les Oregonians auront été exemplaires dans le jeu, puis avec leurs deux stars et leur frenchie adoré, ils ont le temps de voir venir.

Ce que TrashTalk avait annoncé

Dans notre preview de la Division Nord-Est ici même, nous avions annoncé tout de suite que cette équipe était pétrie de talent, et que son avenir s’annonçait radieux, mais que le succès n’était pas forcément pour tout de suite : trop jeunes, trop fougueux, pas assez expérimentés, pas assez durs pour pouvoir espérer grand chose en PlayOffs, surtout sous la houlette d’un coach qui ne connaissait que sa seconde saison à la tête de cet effectif. Mais l’équipe était taillée pour jouer la post-season quand même avec un Batum en mode couteau suisse, un Lillard qui en veut toujours plus, et un Aldridge qui a gagné ses galons de star de la ville malgré les rumeurs de départ.

Ce qui s’est vraiment passé

Sauf que ces petits gars nous ont montré que la fougue et la jeunesse pouvaient avoir du bon, les Blazers auront dépassé pas mal d’attentes (dont les nôtres) cette saison. C’était leur point faible l’an dernier, le front-office l’a corrigé cette saison avec le succès que l’on sait : Portland s’est acheté un banc, et ça a payé sur la durée totale de la saison, car, avec plus de rotations possibles, le 5 majeur n’aura pas été carbonise aux deux-tiers de la saison.

Et surtout, l’effectif était plus équilibré, avec Mo Williams qui, malgré son bandeau qui monte au fil des ans, peut encore prendre feu, comme au bon vieux temps avec LeBron et jaillir du banc, Wright qui n’avait qu’à squatter les corners et canarder une fois ballon en main, Thomas Robinson et Robin Lopez qui devaient faire goûter leurs coudes à leurs adversaires et se coltiner les tâches ingrates, comme des stagiaires, ainsi que les novices Will Barton et Meyers Leonard, qui auront assurément un rôle à jouer dans les années à venir. Ce n’est pas du grand luxe, mais ça fait ou ça fera le boulot.

Mais au delà de l’effectif sur le papier, c’est le jeu proposé par les joueurs, dont l’enthousiasme s’est vu au fil de la saison qui aura surpris, des joueurs si jeunes mais déjà avec des bourses énormes à l’image de Damian, qui a décroché le pactole avec Adidas, et qui aura enchainé les actions clutch tout au long de la saison, ce qui leur aura permis de passer un tour de PlayOffs, au nez et surtout à la barbe des Rockets. Dommage qu’il y ait eu les Spurs ensuite…

Toutefois, gare aux rotations lors des prochaines années, car si l’effectif est jeune, il n’est pas non plus éternel, et Terry Stots n’aura jamais ménagé ses titulaires, malgré une nette amélioration du banc sur le papier. Il faudra faire gaffe à ne pas faire finir Lillard Aldridge &co. sur les rotules, car si les Blazers n’ont connu aucune blessure majeure cette saison (seulement 2 cinq majeurs expérimentés), on connait la poisse de Portland à ce niveau là, gare aux poupées vaudou donc.

L’image de la saison

La police de Portland était d'humeur chambreuse pendant la série du premier tour contre Houston, ils ont détourné le surnom de notre Nico national. Dommage qu'ils aient un peu moins posté contre les Spurs...

La police de Portland était d’humeur chambreuse pendant la série du premier tour contre Houston. Dommage qu’ils aient un peu moins posté contre les Spurs…

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Robin Lopez

Il a débarqué à Portland sur la pointe des pieds derrières les recrues extérieures venues garnir le banc, il était annoncé (quand même à raison) comme le maillon faible du starting 5 des Blazers, sauf que l’autre Lopez aura tenu son rang, Robin aura insufflé de la défense et de la hargne dans cette équipe qui pouvait parfois en manquer, son impact n’est pas que statistique avec 11.1 points, 8.5 rebonds et 1.7 contre par match en 32 minutes, Tahiti Bob s’est sacrifié pour l’équipe, et on l’a bien vu, sa présence était très précieuse et aura fait oublier ce bon vieux JJ Hickson, devenu unijambiste entre temps. Mention spéciale également à Mo Williams pour avoir dynamité un banc autrefois trop faible.

On l’attendait au taquet, il a abusé : Dorell Wright

Ça nous démangeait de mettre CJ McCollum dans cette section, mais on vous a vu de loin débarquer avec vos grenades et vos lances-pierres pour dézinguer un rookie qui n’a même pas pu prouver sa réelle valeur. Dorell Wright nous semble être un choix plus plausible, car signer des moyennes de 5 points, 2.8 rebonds et 0.9 passe en 15 minutes de jeu alors que l’on est censé écarter le jeu et enfin donner un peu de profondeur au banc, ce n’est vraiment pas terrible, surtout à 37% aux tirs dont 34% de loin, Portland peut légitimement attendre plus d’un joueur estampillé “shooteur à 3 points dans le corner”. Toutefois, il aurait peut être été plus en confiance si Terry Stotts avait laissé plus de temps de jeu à ses remplaçants.

La vidéo de la saison

Parce que dans une vie, il existe des moments ou il vaut parfois mieux se taire et se contenter d’admirer le spectacle qui nous est proposé, cette action fait partie de ces moments là. Silence donc.

Ah, et au fait, c’est un sophomore qui a fait ça.

Ce qui va bientôt se passer

DU REPOS ! Les joueurs de Portland en auront bien besoin après avoir été cramés pendant plus de 40 minutes par match, et ce sur 93 matches d’une saison de haute volée tout de même, qui les aura vu coiffer les Rockets au poteau. Sinon, le front-office de Rip City devrait, selon toute vraisemblance, prôner la stabilité pour un effectif plein de potentiel qui aime jouer ensemble, un ou deux nouveaux renforts pour le banc ne seraient toutefois pas de refus pour étoffer un banc encore perfectible, et surtout trop peu utilisé. Terry Stotts va devoir faire avec les moyens dont il dispose, et ils ne sont franchement pas mauvais hein.

source image : forwardcenter.net