Le Bilan sans trucage des Wizards : naissance d’une vraie équipe dans la Capitale ?

Le 18 mai 2014 à 11:12 par Nathan

Eliminés en six manches cette semaine par les Pacers – après avoir facilement battus les Bulls au premier tour, les Wizards ont fini leur saison en ayant gagné une réputation inattendue. Sans faire de bruit avant le début des PlayOffs, Washington a constitué, au fil d’une saison régulière sinueuse, une équipe bien dans ses bottes et solide à (presque) tous les postes. L’heure est au bilan d’une franchise qui, disons-le maintenant, a multipli²é les tricks avec réussite. Et un bilan sans jeux de mots, s’il-vous-plait.

Ce que TrashTalk avait annoncé

A la plage avant le début de la saison, deux collègues de TrashTalk en étaient venus, entre deux moritos, à discuter de la saison des Wizards. Si Domi avait du mal à ne pas douter du mental d’un John Wall et des choix du front office de D.C. avant le début des hostilités – Jean-Mi, pour sa part, trouvait qu’on sous-estimait bien vite la fougue et le potentiel des troupes de la capitale. Bradley Beal, John Wall ; la raquette Nene-Gortat ; des éléments perturbateurs comme Trevor Ariza et Martell Webster : pas mal de points nous portaient à croire que, si la mayonnaise prenait, ces gars-là allaient avoir plus d’un tour dans leur sac.

Ce qui s’est vraiment passé

Précisément, la mayonnaise n’a pas pris rapidement. Le premier mois a été plutôt dur pour la troupe de John Wall. Randy Wittman a essuyé pas mal de critiques : après des saisons galères, on avait l’impression que Washington allait encore nous pondre un bilan à moins de 50% de victoires. Mais petit à petit, les choses ont évolués. La franchise de D.C. a trouvé une rotation, une hiérarchie. Elle s’est renforcée avec de gros gaillards comme Néné, et avec de vieux briscards comme Andre Miller – le deuxième cité ayant été choisi pour servir de backup à un John Wall très attendu. D’ailleurs, John Wall a véritablement pris une autre dimension. En effet, il en a eu marre d’être pris pour un « gosse » qui ne sait que courir et sauter. Plus playmaker, Jean Mur est certes un franchise player, mais il est devenu aussi (et surtout) un vrai meneur de très haut niveau (dossier sur cette question ici).
Mais il l’est devenu grâce à ses coéquipiers et à son coach. Randy Wittman a réussi à mettre en place un plan de jeu à D.C., qui repose, en dernière instance, sur la vitesse et le jeu de transition. Sur jeu placé, John Wall s’applique à perforer les défenses. Sur jeu de transition il tente, généralement, de trouver un coéquipier démarqué derrière la ligne à trois-points. Car des bons shooteurs, il y en a pas mal à Washington. Trevor Ariza, complétement possédé, a mis 40 points un soir contre les Sixers. Mais c’est surtout Bradley Beal qui a  tiré son épingle du jeu. L’ancien pensionnaire de Florid ne cesse d’impressionner ses collègues de travail par son basket et sa maturité (17 points, 3 passes, 3 rebonds). Même en ayant un bon coup de fourchettes, on peut réussir dans cette ligue. Beal en est la preuve, et on a sans doute pas fini d’entendre parler de lui et de son association avec John Wall.
Résultat de tout cela ? Cinquième de la Conférence Est (44-38), les Wizards matent facilement des Bulls moins talentueux au premier tour des PlayOffs. Ils poseront des difficultés aux Pacers mais s’inclineront 4-2 en demi-finales de Conférence. Toutefois, tout le monde a pu voir le potentiel que porte cette équipe, et de quelle manière elle peut atomiser une défense quand elle trouve son rythme.

 L’image de la saison

Marcin Gortat

Oui oui, c’est bien lui, le “Polish Hammer”. L’homme qui a mis 30 points aux Pacers il y a encore quelques jours. Encore peut-on reconnaitre le “Polish” dans la tapisserie en arrière-plan – mais alors le “Hammer”…
[source image : thebiglead.com]

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Trevor Ariza

Le champion NBA avec les Lakers est un joueur que de nombreuses équipes aimeraient avoir. En plus d’être un très bon défenseur, il s’agit d’un joueur qui pense collectif, qui joue le jeu qu’on exige de lui sans faire de vagues. La preuve cette saison où Wittman lui a demandé de participer plus en attaque. Le résultat est limpide : troisième au scoring (14,4 points), premier au pourcentage à trois-points (40,7 %), et deuxième au rebond de l’équipe (6,2). Son association avec Beal et Wall en transition a fait encore des merveilles en PlayOffs. C’est l’un des facteurs X du beau parcours de D.C. en postseason.

On l’attendait au taquet, il a abusé : Kevin Séraphin

Ah cher Kevin. On s’est pas mal moqué de toi tout au long de l’année. En même temps, tu ne nous as pas rendu la tâche difficile. Tu as voulu laisser tomber la préparation avec l’Equipe de France pour te consacrer à ton développement personnel en NBA : ça personne ne pourra te le reprocher quand on connaît la vitesse avec laquelle une carrière décolle (mais aussi, dégringole) dans la Grande Ligue. Mais, pour le coup, cette saison est un échec à bien des égards. Très peu utilisé au début de saison, tu t’es attiré les foudres du coach qui remettait en question l’envie et la détermination que tu affichais. La blessure de Néné a permis de te libérer quelques minutes dans la rotation : mais même Drew Gooden a plus joué que toi (18 minutes contre 11) ! Après une saison prometteuse, celle-ci est un échec et doit te foutre un gros coup au moral – tant mieux, si ça t’oblige à bosser encore plus cet été pour gagner sa place dans une future très bonne équipe.

La vidéo de la saison

Tiens, en parlant de Polish Hammer : on pose ça là en passant. Il a beau s’appeler “le Marteau Polonais”, ça ne l’a pas empêché de s’être fait méchamment martelé la tronche par un certain Quincy Acy.

Et maintenant ?

Il faut s’attendre à quelques mouvements cet été. Déjà, Marcin Gortat est dans sa dernière année de contrat. Nul doute qu’il souhaitera re-signer dans une équipe qui l’a emmené en demi-finales de Conférence. Ensuite, n’oublions pas Otto Porter, l’ailier rookie en provenance de Georgetown. On a hésité à le mettre dans la section “il a abusé” parce qu’on ne sait même pas de quoi il a l’air. Bloqué à l’aile et dans la rotation truffée d’extérieurs, Otto Porter n’a pas pu se montrer. C’est pouquoi les dirigeants auraient déjà dans l’idée de faire de la place pour permettre à Porter et Webster de prendre plus d’ampleur, c’est-à-dire de ne pas resigner le free agent Trevor Ariza – idée qui n’est toutefois pas complétement partagé par le principal intéressé. Coup de poker.

Sinon, eh bien vous le voyez : il ne manque pas grand’ chose à cette équipe. Dureté à l’intérieur, talent, adresse et athlétisme à l’extérieur. Peut-être qu’il faut encore construire un banc plus jeune (la plupart de ceux qui jouent ont au moins 29 ans…), plus athlétique. Sinon, il faut bien se le dire : dorénavant, en NBA, il faudra compter sur les Washington Wizards.

Source image | realgm.com