Cold Blooded Killer : première série en carrière, premier assassinat pour Damian Lillard

Le 03 mai 2014 à 19:29 par Nicolas Meichel

Auteur d’un incroyable buzzer beater pour remporter la série contre Houston, Damian Lillard a encore une fois prouvé à quel point il pouvait être décisif dans les moments importants. Mais « Dame », c’est bien plus que ça. Pour la première série de PlayOffs de sa très jeune carrière, le sophomore a joué comme une superstar, qu’il va peut-être devenir un jour. Retour sur les performances du natif d’Oakland, un véritable tueur au sang froid comme on les aime tant.

25.5pts, 6.3rbs, 6.7ass de moyenne sur la série. Non, ce ne sont pas les statistiques de LeBron James, ni celles de Kevin Durant. Ce sont simplement les moyennes d’un joueur sophomore qui vient de terminer la première série de PlayOffs de sa carrière. Ce joueur, c’est Damian Lillard, Rookie of the Year la saison dernière et meneur de jeu des Portland Trail Blazers. Il devient ainsi seulement le troisième joueur de l’histoire à cumuler 25-5-5 durant ses six premiers matchs de PlayOffs. Les deux autres ? Michael Jordan et LeBron James. Autrement dit, Lillard fait déjà partie de l’élite de la postseason. Et on a l’impression que cela ne fait que commencer.

Habituellement, les jeunes joueurs montrent très vite leurs limites lors de ces matchs à enjeux où l’expérience joue un rôle essentiel. Mais Damian Lillard lui, repousse les siennes. Opposé à Patrick Beverley, véritable chien de garde, Lillard s’est comporté en patron, en vétéran. Outre ses statistiques exceptionnelles, il a brillé par son contrôle, son sang froid. Evidemment, il nous a montré à quel point il pouvait être un très bon scoreur (ses pourcentage au tir sont effrayants : 47% au tir, 49% à 3pts, 87% au lancers-francs), mais il a également prouvé qu’il savait faire jouer les autres. Pas de précipitation, peu de choix incohérents, non, il a joué comme s’il était sur un playground d’Oakland, sa ville natale. Complet, clutch, Lillard avait sorti le costume de super-héros.

Son Game 6 de vendredi soir restera évidemment dans les mémoires. Ce shoot à 0.9 secondes du buzzer est déjà rentré dans la légende des PlayOffs. C’était la première fois depuis John Stockton en 1997 qu’un joueur réussissait un buzzer beater pour remporter une série. C’était déjà face à Houston. Mais avant cela, le jeune meneur avait déjà relancé les siens en première mi-temps lorsque son équipe en avait le plus besoin : 4pts play, step back 3, bref, la totale. Voir un joueur de 24 ans porter son équipe sur ses épaules, c’est rare, très rare. Ces dernières années, des phénomènes comme Dwyane Wade, LeBron James ou Derrick Rose (durant leur première campagne) nous avaient déjà donné cette impression. Avec ce genre de joueur, on a comme le sentiment qu’ils sont dans la ligue depuis une éternité, et que pas grand-chose ne peut les atteindre. Avec de la glace dans les veines, la pression ne semble pas les perturber.

Ce qui est encore plus remarquable, c’est l’humilité et le calme avec lesquels Damian Lillard s’est exprimé après le match. Au contraire de Richard Sherman (pour les fans de NFL), « Dame » est resté sobre, humble, à remercier ses coéquipiers tout en félicitant les Rockets pour la très belle résistance qu’ils ont fourni. Oui, ce gamin est définitivement spécial.  

A 24 ans et après seulement deux saisons dans la ligue, Damian Lillard est en train de réaliser une campagne de PlayOffs exceptionnelle. Là où d’autres se plantent, « Dame »  plane. Il semble faire partie de cette catégorie de joueurs vivant pour les grands moments. Pour la première fois depuis 2000, les Blazers gagnent une série éliminatoire. A l’époque, Lillard n’avait que 10 ans. Aujourd’hui, il est sur une autre planète, celle des Derek Fisher et Robert Horry.