Warriors – Clippers, Analyse du Game 6 : on peut tromper une fois mille Warriors…

Le 02 mai 2014 à 12:32 par Kevin

… mais on ne peut pas s’imposer mille fois dans cette salle de l’Oracle. Cette nuit, les Dubs ont remis les points sur les i, en maîtrisant des Clippers brouillons (100-99). Loin des orgies offensives ou blow-out aperçus jusqu’alors, ce Game 6, parfois tronqué par les coups de sifflet, souvent d’une intensité rare et doté de quelques imprécisions nous offre ce que tout le monde attendait : un Game 7 à la vie à la mort au Staples Center, samedi soir ! 

Ce qu’on attendait

Suite à la démonstration de force des Clippers ce mardi, les Warriors pouvaient dès ce jeudi plier bagages, et rester bien au chaud jusqu’en octobre prochain. Pour éviter cette déconvenue, Stephen Curry devait davantage prendre le jeu à son compte, comme il a su le faire lors du Game 4. La clé restait le secteur intérieur, puisque DeAndre Jordan, absolument stratosphérique lors du Game 5, avait annihilé tout espoir en vampirisant tous les ballons rebondissant sur le cercle, tout en inscrivant des paniers à foison. Du côté Clippers, l’harmonie aperçue au Staples devait se poursuivre à l’Oracle. Eux qui sont déjà parvenus à s’imposer ici lors du Game 3, devaient se montrer capable de recréer le schéma de jeu identique. Pas de surprise, la donne était la même. En l’absence d’Andrew Bogut, c’est toujours sur ce secteur intérieur en berne qu’il fallait appuyer. 

Ce qui s’est passé

Si le score final et le déroulement de la rencontre nous amènent à penser que la série aurait très bien pu se terminer cette nuit, les chiffres parlent en défaveur des Clippers, et inversement. Pourtant l’entame fût idyllique. En deux minutes, la troupe de Doc Rivers applique le plan de jeu idéal. Une défense âpre dans la raquette, pour renvoyer toutes tentatives d’intrusions (DeAndre Jordan déjà à 3 contres), et une adresse impeccable de l’autre côté, où J.J. Redick (15 points, mais expulsé pour six fautes) et Matt Barnes sont les fers de lance de l’attaque californienne. Un 14-5 inaugural ayant le mérite de réveiller les convictions défensives des Warriors. À chaque tentative de prise de position dans la raquette, Blake Griffin se coltine Draymond Green, puis David Lee. Parfaitement coordonnés, les deux compères provoquent deux perte de balles successives, pour entamer la remontée des locaux. Stephen Curry, comme attendu, est en ébullition, et débute son opération émerveillement des jeunes filles en fleur. Il cumule déjà 14 pions à l’issue du premier quart-temps, alors que le score est nul (25-25).

Symbole de la stratégie hasardeuse des Clippers, Daymond Green domine la bataille du rebond. Fort de 4 prises offensives en un quart, il permet à son équipe maladroite au tir, de pouvoir retenter allègrement sa chance. Les phases de jeu en demi-terrain disparaissent au profit d’une bouillie de basket, où Jordan Crawford (8 points) tire son épingle du jeu, alors que Baby Face ne trouve plus la mire. La bataille du rebond est toujours un remake de Waterloo, tant les O’Neal, Speights ou Green semblent être attirés par la gonfle. C’est le moment choisi par le bovin Glen Davis pour asséner un coup vicieux dans le bas-ventre de Jermaine O’Neal. Le vétéran s’écroule, genou tordu. Heureusement pour le matricule du Clipper, l’IRM passée par l’ancien Pacer n’a rien révélé. Mais Mark Jackson perd encore une carte à l’intérieur. Cette action anodine va provoquer des réactions en cascade. Mareese Speights, en verve, balance Chris Paul dans le public sur une tentative de contre à la LeBron. Faute technique de la bande à Joe Crawford pour calmer ses ardeurs. S’en suivra une indigeste fin de quart-temps où les 10 acteurs seront plus souvent actifs sur la ligne de lancer-francs qu’à courir sur le parquet. À ce petit jeu, les visiteurs sont plus habiles que leurs adversaires, et basculent en tête à la mi-temps (51-48).

Blessé à la main gauche, Chris “Docteur Maboul” Paul (voir plus bas) ne joue que par à-coups. Contraint de réaliser sa 4ème faute, Daren Collison le remplace numériquement. La rencontre s’emballe, les arbitres laissant enfin les deux équipes se taquiner. Après un énième lancer franc raté, Andre Iguodala (15 points à 5/9 aux tirs)  se transforme en mode Super Sayian. De la sixième minute de ce quart, jusqu’à la fin de la rencontre, l’ancien Nugget sera un des meilleurs Warriors sur le terrain ! Maladroit, Stephen Curry (24 points à 9/24 au tirs, mais 3/12 du 2ème au dernier quart) laisse également l’avenir de sa franchise entre les mains de Daymond Green (voir plus bas) et David Lee (8 points, 9 rebonds). Le pivot sort pour six fautes à 9 minutes du terme, alors qu’il est esseulé en défense sur Blake Griffin, mais son troisième quart-temps aura mis les siens sur orbite. 

Le dernier acte est la  manche la plus intense de cette rencontre. Blake Griffin (17 points à 8/24, 9 rebonds, 5 passes) prend la gonfle en main, alors que le secteur intérieur des Warriors devient famélique. Le retour probant de Speights maintient les Clippers à distance. Draymond Green encore lui, puis Harrison Barnes (8 points, 7 rebonds) inscrivent des paniers cruciaux pour écarter une franchise, qui sur la fin, se résume à Jamal Crawford (19 points à 5/13). Le sixième homme de l’année ramène les siens à deux points, puis quatre quand Barnes transforme ses lancers. L’autre Barnes, Matt (18 points à 7/12) inscrit un 3 points Ave Maria, pour recoller à un point, à 0,4 seconde du terme. Stephen Curry rate son premier lancer franc, puis balance le second volontairement, alors qu’on peut lire sur les lèvres de Mark Jackson “miss it ! miss it” ! Golden State s’impose donc. Le Game 7 prédit aura lieu.

Le joueur du match : Draymond Green

14 points (4/12 aux tirs, 1/6 à 3 points), 14 rebonds, 4 passes, 5 steals, 1 contre. Mais surtout une défense impeccable, un comportement exemplaire au rebond. Un cas d’école et la preuve que l’on peut être décisif sans être un as offensif. Hier, Draymond Green a tout simplement donné la victoire à son équipe. DeAndre Jordan et Blake Griffin approuvent. 

La déception du soir : Chris Paul

Adroit en début de rencontre, CP3 s’est peu à peu éteint (8 points à 3/10 aux tirs, 9 passes). Sa dépense d’énergie en défense sur Stephen Curry est peut être la cause de son apathie offensive, mais les Clippers ont besoin d’un Chris Paul tout aussi lucide de l’autre côté du parquet. Sinon, on assiste à cet imbroglio stratégique vu cette nuit. Alors que le secteur intérieur des Warriors était décimé, les Clippers n’ont inscrit qu’une vingtaine de points dans la raquette ! 

La citation du match

“En dépit de toutes les choses secondaires qui ont perturbé cette série, nous obtenons ce Game 7. Je suis confiant, parce que mon groupe fait tout pour gagner”.

Mark Jackson, bien décidé à ce que la série s’achève comme elle a débuté. 

Et maintenant ?

Un Game 7 en forme d’apothéose samedi soir, 21 heures, pour cette série nous réservant depuis deux semaines maintenant, son lot de promesses et de rebondissements. Au Staples Center, les Clippers partiront favoris, mais dans un match couperet de ce genre, les Warriors ont suffisamment de testostérones à revendre pour ne pas être condamnés à périr sans combattre.

Le récap’

Source image : abclocal.go.com