Le Bilan Tanking des Sixers : un record de défaites NBA pour un effectif de D-League

Le 16 avr. 2014 à 13:25 par David Carroz

Avant même le début de la saison, tout le monde savait que l’année des Sixers allait être longue et douloureuse. Il faut dire, envoyer son seul All Star (Jrue Holiday) contre un rookie blessé pour la saison (Nerlens Noel), ça pause des bases saines.  Sans jamais prononcer le mot tanking, Philly l’a tout de même pratiqué avec une maitrise sans égale, et surtout sans aucune honte. Bilan d’un plan qui s’est déroulé sans accroc.

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Une saison galère. Il y a quelques mois, nous imaginions les Sixers tanker (voir ici), mais pas aussi salement. On envisageait même qu’ils puissent remporter 25 matchs dans la saison… L’effectif était clairement le plus faible de la ligue, mais il y avait tout de même un minimum de talent (Spencer Hawes, Thaddeus Young, Evan Turner) et de jeunes joueurs avec du potentiel (Michael Carter-Williams, Tony Wroten) pour gagner des matchs face aux autres équipes de bas de tableau. Et même réaliser quelques upsets, à l’image du début de saison où Chicago puis Miami sont tombés face à Philly.

Ce qui s’est vraiment passé :

Malheureusement pour les fans des Sixers, les succès initiaux n’étaient que des feux de paille… comme prévu. Sam Hinkie ne trouvait pas son effectif assez faible, il a donc multiplié les essais (23 joueurs différents au cours de la saison) avec son coach Brett Brown en enchainant les contrats de 10 jours pour des joueurs de niveau D-League ou des jeunes prospects laissés de côté. Pour couronner le tout, il s’est débarrassé d’Evan Turner et Spencer Hawes juste avant la deadline contre un mars et des cacahuètes, afin de permettre à sa franchise d’égaler le record de défaites consécutives (26) des Cavaliers de 2010-11. Good job!

L’image de la saison :

Sixers

Source: @joshpmbl

Oui, on s’est bien fait chier en regardant les matchs des Sixers cette saison.

On ne l’attendait pas, il a cartonné :

Dans une équipe qui a régulièrement changé de visage au fil de la saison via les trades et contrats de 10 jours, Michael Carter-Williams a été la grande satisfaction. Certes, on attend toujours un minimum d’impact d’un lottery pick, mais les doutes étaient nombreux en début de saison sur MCW, sur sa capacité à driver une équipe NBA et à répondre athlètiquement aux meneurs de la ligue. Avec 16,7 points, 6,2 rebonds, 6,3 assists et 1,9 interception (5ème de la ligue), il a plus que répondu présent. Rajoutons à cela 16 doubles doubles, 2 triples doubles et le premier titre de joueur de la semaine de la saison (une première pour un rookie depuis Shaquille O’Neal), et vous avez un bon aperçu de son apport. S’il doit encore progresser aux shoots (40,6%, 25,6% à 3 points) et dans la gestion du jeu (3,5 turnovers), il a réservé sa place de meneur titulaire de Philly pour les saisons à venir. En tout cas, il devrait être élu Rookie of the Year.

On l’attendait au taquet, et il a abusé :

En fait on n’attendait pas grand monde dans cet effectif en bois. Si, le rookie Nerlens Noel, récupéré lors du trade envoyant Jrue Holiday aux Pelicans. Revanchard car seulement choisi en 6ème position, mais annoncé blessé jusqu’en décembre, le pivot devait justifier un tel investissement de la part des Sixers (envoyer son seul All Star pour un novice blessé). Pour sa première saison NBA, Noel s’est mis au niveau d’un Derrick Rose. Non, pas celui MVP en 2011, mais plutôt le grand absent de 2012-13 dont le retour n’a cessé d’alimenter les rumeurs. Selon son coach Brett Brown, le gamin a fait d’énorme progrès et est impressionnant à l’entrainement. On verra ça la saison prochaine.

La vidéo de la saison :

Ce qui va bientôt se passer :

Avec potentiellement deux premiers tours de draft et cinq choix au second tour, les Sixers ont de quoi injecter encore un peu plus de jeunesse dans leur effectif. Brett Brown souhaite récupérer les meilleurs rookies disponibles, peu importe leur poste, afin d’ajouter du talent à son faible roster. Il va continuer de façonner son groupe à son image, en faisant progresser les jeunes joueurs des Sixers. Malheureusement, les débuts de Nerlens Noel, l’évolution des Michael Carter-Williams, Tony Wroten, Henry Sims ou encore James Anderson et l’arrivée des futurs rookies ne devraient pas faire de Philly un candidat aux PlayOffs dès la saison prochaine, même dans la faible conférence Est. Mais le programme de reconstruction est prévu sur au moins 3 ans. La saison prochaine sera encore compliquée, mais le tanking moins prononcé.

Source image couverture: Chris Szagola/Associated Press