Playoffs Revival : Larry Bird et Dominique Wilkins en duel

Le 14 avr. 2014 à 18:28 par David Carroz

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Source image : Youtube, montage @TheBigD05

La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde parfois certaines rencontres que d’un œil discret. Pour vous aider à tenir dans ces instants difficiles, voici un de nos petits retours sur les grands moments de l’histoire des Playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs.

Aujourd’hui, retour sur un Game 7 de légende. Le 22 mai 1988, en demi finale de Conférence, Celtics et Hawks doivent se départager lors d’un match décisif. Ce jour-là, Dominique Wilkins et Larry Bird veulent la victoire plus que tout et vont se livrer un duel d’anthologie, qui marquera encore plus la réputation de ces deux joueurs. Le Celtic comme clutch, “Nique” comme perdant sublime. Flashback sur cette confrontation entre deux légendes NBA.

Le contexte : les Celtics veulent garder le pouvoir à l’Est, les Hawks le prendre

En saison régulière, les Celtics ont dominé la Conférence Est, en bouclant l’exercice avec 57 victoires pour 25 défaites, devant les Pistons (54-28), se présentant une fois de plus comme de sérieux candidats au titre. Finalistes lors des quatre dernières éditions (pour deux titres) ils comptent encore aller au bout cette saison, emmenés par leur frontcourt Bird-McHale-Parish. Après avoir tranquillement éliminés les Knicks 3-1 au premier tour, ils rencontrent les Hawks d’Atlanta en demi finale de Conférence. Atlanta qui nourrit de grosses ambitions cette saison, avec leur franchise player Dominique Wilkins, épaulé par Doc Rivers à la mène, de Kevin Willis à l’intérieur, sans oublier Spub Webb en sortie de banc. Quatrièmes à l’Est avec 50 victoires pour 32 défaites (à égalité avec les Bulls troisièmes), les Hawks éliminent les Bucks au premier tour, 3-2, et gagnent le droit d’affronter les Celtics, meilleur équipe de la conférence sur cette décennie. Cette affiche est surtout alléchante par le duel proposé entre deux des meilleurs ailiers de l’époque (mais aussi de l’histoire), Larry Bird et Dominique Wilkins.

Les Celtics profitent de l’avantage du terrain pour remporter les deux premiers matchs de la série (110-101 et 108-97), malgré les efforts de Wilkins (25 et 22 points). Mais une fois à Atlanta, la tendance s’inverse. “Nique” continue de porter son équipe, mieux épaulé par les role players, et score 25 puis 40 pions pour apporter deux victoires aux Hawks (110-92 et 118-109) et ainsi relancer la série. De retour à Boston, Atlanta va récupérer l’avantage du terrain (112-104) grâce au trio Doc Rivers (21 points, 7 passes), Dominique Wilkins (25 points) et Kevin Willis (27 points, 14 rebonds), et cela même si l’ensemble du 5 majeur des Celtics finit à plus de 10 points et que Larry Bird se trouve proche du triple double avec 22 points, 9 rebonds et 8 passes. Il faut retourner à Atlanta pour finir le travail lors du Game 6. Mais les Celtics ont l’habitude des joutes accrochés des Playoffs et ne vont pas se laisser abattre par la pression, contrairement à de nombreux joueurs des Hawks. Seuls Dominique Wilkins (35 points, 10 rebonds) et Doc Rivers (32 points) marquent plus de 10 points pour Atlanta, alors que Ainge, McHale, Johnson et Bird sont en double figure chez les C’s pour arracher un Game 7 (102-100).

La performance : deux ailiers au niveau de leur réputation

Même sans avoir l’avantage du terrain, les Hawks ne veulent pas abdiquer et tiennent tête aux C’s. À l’entame du dernier quart temps, ils ne perdent que de deux points, 84-82. Dominique Wilkins a déjà marqué 31 points et fait face à Larry Bird. Doc Rivers distribue les caviars (18 dans le match), Kevin Willis se débat dans la raquette (10 points, 11 rebonds). En face, Kevin McHale se démène aussi (33 points, 13 rebonds), bien épaulé par Bird qui a scoré à ce moment là 14 points. 1 minute 30 plus tard, les équipes sont à égalité, 86 partout. C’est à alors que les deux stars décident de prendre le match à leur compte.

Ils ont tous les deux pris leur équipe sur leur dos, “Allons-y” – Mike Fratello, coach des Hawks.

Bird dégaine le premier avec un jumper, et marque 9 points en moins de 2 minutes. Mais Atlanta résiste et Dominique Wilkins égalise à 99 partout à 5 minutes 57 de la fin. Le niveau des deux ailiers est exceptionnel, il va devenir surréaliste. “Larry Legend” score 11 points, dont un magnifique 3 points sur la tête de son vis à vis. Mais “Nique” ne s’en laisse pas conter et marque lui aussi 11 points. Insuffisant.

À une seconde de la fin, Dominique Wilkins est sur la ligne, plus qu’un lancer franc à tirer, et les C’s mènent de 2 points. Il le rate volontairement, le rebond est pris par Parish puis Dennis Johnson pour Boston. Buzzer, fin du match, victoire 118-116 des Celtics. Bird a marqué 20 de ses 34 points dans le dernier quart temps. Dominique 16 de ses 47, à 19/23 aux tirs. Beautiful loser.

La suite

Les Celtics perdent au tour suivant face aux Pistons. C’est le début du “déclin” de la maison verte puisqu’ils ne retrouveront pas les NBA Finals avant 2008. Les Bad Boys prennent le pouvoir à l’Est, même s’ils perdent contre les Lakers lors du Game 7 en 1988, la faute à un James Worthy en mode triple double. Ils se rattraperont les deux saisons suivantes en réalisant le back to back. Cet avènement, suivi de celui des Bulls, ne permettront jamais aux Hawks de Dominique Wilkins d’aller jusqu’en finale.

Aujourd’hui encore, si Nique et Larry Legend font partie des meilleurs ailiers de l’histoire, le premier reste un loser qui a surtout marqué la Ligue par ses qualités de scoreur. Pendant que le second, plus complet, plus clutch, a enfilé quelques bagues à ses doigts. Un peu comme ce que ce duel illustre.