Sixième défaite de rang, quelles solutions pour les Pistons?

Le 09 janv. 2014 à 10:56 par David Carroz

Les Pistons devaient faire partie des outsiders à l’Est après le recrutement de Brandon Jennings et Josh Smith, ainsi que la progression espérée d’Andre Drummond. Alors que la mi saison approche, force est de constater que les chances de qualification en playoffs des joueurs de Detroit ne sont pas nulles juste grâce à la médiocrité de la conférence Est. Sans cela, ils seraient déjà hors course. Le déplacement hier soir à Toronto était l’occasion de mettre fin à une série de 5 défaites consécutives. Peine perdue, ils ont une fois de plus sombré en deuxième mi temps alors qu’ils menaient au score en rentrant aux vestiaires. L’équipe de Mo Cheeks va mal et l’effectif actuel ne semble pas en mesure de réagir.

En effet, après avoir pris un avantage de 4 points en 24 minutes, les Pistons subissent un 17-4 de la part des Raptors en début de 3ème quart temps. Une déconvenue malheureusement habituelle pour les coéquipiers de Jennings qui semblent s’endormir après la pause. Résultat, une sixième défaite de rang, avec un vilain 62-37 encaissé en seconde mi temps.

Le problème de l’équilibre de l’équipe qui était évoqué en début de saison avec le front court Drummond-Monroe-Smith, certes talentueux mais peu complémentaire, ressurgit. Et il faut se rendre à l’évidence, l’expérience Josh Smith à Detroit est un échec. Est-ce vraiment une surprise? Pas tellement.

En effet, si les Hawks n’ont pas allongé les billets pour garder leur joueur lors de la free agency, malgré son talent reconnu et de belles stats, ce n’était pas par avarice. Si les fans de la Philips Arena (si, si, il en existe) n’ont pas pleuré le départ de J-Smoove, ce n’est pas parce qu’ils ont la mémoire courte. C’est juste que malgré tout son talent, Josh Smith a la fâcheuse habitude de tenter des tirs de loin qui se transforment plus souvent en briques qu’en points pour son équipe. Mais pour Detroit, peu importe. Le talent est présent chez le joueur, et le salaire proposé correspond à la valeur qu’ils voient en lui. L’expérience mérite d’être tentée.

Mais voilà, cette expérience est un échec. Et dans ce cas, il faut y mettre fin, à moins que les Pistons souhaitent perdre une saison. Josh Smith tourne actuellement à 15,2 points, 6,8 rebonds, 3,3 passes, 1,5 contre et 1,5 interception. Pas mal me direz vous. Mais ce n’est pas tout. Il perd 2,5 balles par match et shoote à 40%, dont 25,2% à trois points. un rapide coup d’oeil à son shotchart fait peur.

Source: NBA.com

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Beaucoup de rouge, et beaucoup de tirs hors de sa zone de confort. Et pourtant Josh Smith continue à arroser de loin, au lieu de profiter de son avantage athlétique sur ses adversaires pour pénétrer et se rapprocher du cercle. Il prend actuellement presque 4 shoots à 3 points par matchs. Seuls 60 joueurs font mieux. Mais ce sont des joueurs qui rentrent bien plus de 25% de leurs tirs.

Attention, Josh Smith n’est pas le seul responsable de cette incohérence. S’il a toujours eu tendance à prendre des shoots lointains sans succès, son rôle aux Pistons ne peut que le pousser à persévérer. En effet, il joue la plupart du temps aux côtés de Drummond et Monroe. il se retrouve donc éloigné de la raquette. Et que fait il lorsqu’il reçoit la balle? La tentation est trop grande pour J-Smoove.

Mais ce n’est pas tout. Car ses stats défensives (1,5 contre et 1,5 interception par match) masquent la réalité du terrain. Josh Smith permet à ses adversaires de marquer 0,96 points par possession. Il est le 302ème joueur de la ligue dans ce registre, ce qui signifie qu’en moyenne, 10 joueurs par équipe sont plus efficaces en défense que lui. Les Pistons encaissent plus de points avec Smith sur le terrain que sur le banc ! Pour un joueur réputé pour son apport de ce côté du terrain, ce n’est pas envisageable.

Il ne faut plus se voiler la face, Josh Smith n’apporte pas à Detroit ce qui était attendu. Bien entendu, il n’est pas responsable de tous les maux de son équipe. La doublette Monroe-Drummond n’a pas non plus trouvé ses marques. Si le sophomore progresse, il est encore parfois bien naïf (humilié deux fois cette nuit par des feintes de grand père de Valanciunas, voir les highlights) et ses stats sont en augmentation surtout parce qu’il dispose d’un plus grand temps de jeu. Il semble de plus accuser le coup physiquement depuis quelques matchs. De son côté, Greg Monroe voit sa production diminuer pour la première saison de sa carrière, peu aidé par la nouvelle configuration de l’équipe et son positionnement au poste 4 alors qu’il évoluait pivot jusque là.

Le banc est limité. Chauncey Billups est cuit. En dehors de Stuckey voire Singler, aucun réserviste n’apporte sa pierre à l’édifice de manière un minimum régulière.

Brandon Jennings, même s’il a progressé dans la gestion du jeu, continue à shooter -lui aussi- à mauvais escient (39% de réussite, 35 à 3 points), oubliant parfois ses coéquipiers bien plus dans le rythme. Ce fut le cas cette nuit avec Kentavious Caldwell-Pope qui avait scoré 13 points à 6/7 en première mi temps et qui n’a pris qu’un seul tir en seconde.  Mais le meneur n’est pas le seul à avoir mis son partenaire de côté, puisque Mo Cheeks a laissé le rookie sur le banc pendant le run des Raptors. Bref, les choses ne tournent pas rond à Detroit.

Que faut il faire? Continuer à construire avec ce groupe en misant sur sa progression possible ou se rendre à l’évidence d’un échec dans le recrutement estival? Et surtout, combien de temps avant de prendre une décision? Les Pistons disposent de joueurs talentueux, la question n’est pas là. Elle réside plutôt dans leur complémentarité. Récupérer des joueurs de même valeur mais capables d’évoluer ensemble est une solution. Encore faut-il vouloir l’appliquer, avant qu’il ne soit trop tard.

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Source: NBA.com

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Source: NBA.com

Statistiques utilisées dans l’article tirées de Bleacher Report

Source image de couverture: Tim Fuller-USA TODAY Sports