Spurs: tout l’monde s’éclate, à la queue leu leu…

Le 11 déc. 2013 à 21:57 par Giovanni Marriette

Hier soir, certes face à une équipe des Raptors qui vient calmement de rentrer dans le “tanking game”, Gregg Popovich a une nouvelle fois pu pianoter sur un effectif dense, donnant sa chance à chaque maillon de sa chaine. 13 joueurs responsabilisés jusqu’au bout du banc, voilà quelque chose de bien rare dans notre belle ligue. Une façon de garder tout le monde sur le pont, mais aussi de reposer les cadres en vue des joutes finales… Une stratégie de champion?

13 joueurs entre 8 et 29 minutes face à Toronto. 59 points marqués par les remplaçants. On peut pointer la relative faiblesse de l’adversaire du soir, mais le fait est que Popovich est coutumier du fait. L’an passé déjà, puis cette saison, il s’est ainsi fait une spécialité de donner du crédit à chaque pièce de son puzzle dès lors qu’il sent que la soirée ne sera pas trop éprouvante pour lui et ses joueurs…

LE BANC: EMULATION ET SATISFACTIONS

Patty Mills, Manu Ginobili, Marco Belinelli, Boris Diaw, Aaron Baines. Voilà un 5 solide sans pour autant faire rêver à proprement parler. Rajoutez à cela Cory Joseph, Nando De Colo, Matt Bonner et Jeff Ayres et vous obtenez pourtant les subs les plus performants de la ligue. Des pièces de l’édifice façonnées par Pop, chacune dans un rôle bien défini. A San Antonio chaque remplaçant connait son job et s’y tient parfaitement. L’effectif est tel qu’en cas de contre performance de Pierre, Paul ou Jacques, les solutions de repli sont multiples, luxe presque unique en NBA.

Si Cory Joseph semblait ainsi tenir la corde à la mène après ds Playoffs de haute volée, Patty Mills a frappé a la porte et gagné ses galons de back-up à coup de bombinettes. Joueur d’équipe par excellence, Boris Diaw est ressuscité depuis 6 mois dans le collectif des Spurs et se pose comme un rouage essentiel du système Texan, en plus de noircir la feuille de stats soir après soir. Marco Belinelli a mis moins de 3 matches pour se fondre dans le collectif. De Colo et Baines (14 pts et 6 rebonds hier) récoltent peu à peu les fruits de leurs performances semées en D-League. Last but not the least, malgré une chute logique de ses statistiques, El Contusion continue de jouer sa partition, saison après saison, en s’acclimatant toujours un peu plus à sa condition physique, se muant maintenant en chef d’orchestre plutôt qu’en l’acrobate qu’il fut tout au long de sa carrière.

LES STARS AU REGIME SEC

Pour optimiser les chances de titre, Pop sait plus que quiconque l’importance d’économiser ses stars tout au long de la saison régulière. Dans cette configuration, il peut se targuer de posséder dans ses rangs des leaders o combien concernés par la quête d’un titre, faisant ainsi abstraction de leurs petits bonheurs personnels. Tim Duncan est ainsi encore considéré aujourd’hui comme l’un des 5 meilleurs ailiers forts de la ligue malgré des stats très éloignées de ses standards habituels. De même, TP s’est assis cette saison sur une partie de son temps de jeu (donc de ses stats) pour pouvoir mieux gérer son corps et la suite de la saison. Sur 48 minutes, Parker est de la trempe d’un MVP mais dans les plaines Texanes, ce n’est pas ça qu’on recherche… La 2nde unit des Spurs est si efficace que Tony, Timmy et Manu peuvent régulièrement passer 25 minutes à bencher sans que cela n’engendre pour autant une baisse de régime sur le parquet. A l’heure ou certaines franchises (OKC, Clippers, Miami) vivent à travers l’état de forme de leurs stars, c’est un atout indéniable pour les Spurs de pouvoir préserver son Big Three jusqu’au printemps…

Partage, équilibre, turn-over, voilà 3 ingrédients quasi obligatoires à la conquête d’un titre. Si la saison est longue, Pop a déjà réussi a imposer une organisation à ses joueurs, luxe qui se fait rare en NBA. Les rendez-vous de ce soir face aux Bucks et vendredi contre Minnesota seront là pour renforcer ce constat. En attendant, les Pop Boys sont en avance sur leur tableau de marche et on a déjà hâte d’être au mois de Mai pour voir si la stratégie est payante…