Souvenirs, souvenirs : le dernier Bulls-Heat à Chicago en saison, un barfight de légende

Le 05 déc. 2013 à 16:14 par Bastien Fontanieu

Après tout, qu’est-ce qu’un match entre Chicago et Miami sans baston, sans que ça chauffe. Un Shaqtin A Fool sans JaVale McGee ? Un match des Knicks avec de la défense ? Ce soir, Bulls et Heat se retrouvent au United Center, théâtre exceptionnel à guichets fermés, fournisseur de moments forts assez réguliers.

En effet, qui ne se souvient pas des derniers PlayOffs, durant lesquels les deux franchises s’étaient rencontrées en demi-finale, une opposition qui avait duré environ 48h avec la première victoire de la série pour les potes de Nate Robinson, avant de se faire démonter le reste de la quinzaine par manque d’énergie et de soutien dans l’effectif ? Nazr Mohammed qui envoie des coups de coudes signés par toute la cité du vent, LeBron qui tombe à terre et glisse comme s’il s’était mangé un écran posé par Danny Fortson, Nate Robinson qui fait le mariole dans le quatrième quart-temps alors que tout le monde essaye de se concentrer en fin de match : ces beaux moments ont malheureusement été remplacés récemment par de la soupe de larmes sauce kleenex du côté de Chitown, suite à la blessure de Derrick Rose à son autre genou.

Un coup extrêmement dur pour une franchise qui avait déjà mangé un paquet blagues toute la saison passée, et qui n’est pas prête à recevoir de traitement de faveur à l’approche du duel de la soirée. Pour s’épargner quelques images et autres punchlines déprimantes quant à la fin de semaine à venir, il serait assez judicieux de tout donner dans ces retrouvailles entre les deux équipes, quitte à ce que le match soit serré jusqu’au bout et que les locaux perdent sur le fil. Car ce que recherche désespérément la franchise des taureaux depuis la nouvelle disparition de son meneur vedette, c’est une vraie victoire, morale. Une, une seule, un moment de liesse pour cette ville, un peu de répit dans cette jungle médiatique qui ne cesse -comme nous- de battre la bête, meurtrie au sol. Non merci, les démonstrations à Detroit ne permettent pas de savourer la journée du lendemain au bureau avec la ganache d’un enfant sous le sapin de Noël. Ce que veut la ville, et ce que souhaitent ses fans, c’est la peau du Heat.

Cette peau si rare et charnue, qu’elle avait dégusté avec jouissance l’an passé alors que le lion de Némée débarquait dans l’arène, fier de ses 27 victoires consécutives. David contre Goliath, Nate contre LeBron, l’hiver glacial de Chitown contre les plages dorées de South Beach : cette confrontation qui ne se résume après-tout qu’à 48 minutes de ballon rond entre 24 joueurs dépasse largement les frontières du terrain et remet en cause l’identité-même de ces franchises. Ce soir, plus que jamais, c’est le coeur des Bulls qui est en jeu. Une démolition sans le moindre sentiment par le Heat catapulterait directement le front-office géré par Gar Forman sur le marché des transferts, alors qu’un affrontement serré pourrait repousser de quelques semaines l’inévitable, l’obligatoire scénario devant lesquels les taureaux se situent : l’explosion d’un groupe qui a atteint son plafond.

Donnez donc tout, chers Bulls, pour nous offrir ce que vous avez su mieux faire que qui ce soit depuis maintenant deux ans : battez-vous jusqu’au bout et défiez les pronostics, pour nous donner tort, et montrer que derrière la carapace en larme depuis quelques temps se cache en fait un coeur, le plus gros de toute la Ligue. On vous attend.

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