Rappel aux franchises : l’importance des coachs en NBA pour gagner un titre

Le 25 nov. 2013 à 17:29 par Bastien Fontanieu

Ils sont petits, grands, gros, maigres, discrets, exubérants, autoritaires, dominés,… Leurs choix sont décisifs chaque soir et ils sont souvent pointés du doigt quand tout va mal. Les coachs de la NBA, c’est un peu de tout, quelques morceaux de bizarre, et surtout beaucoup de n’importe quoi.

On se le dit quelques fois entre nous, on le remarque pas forcément au quotidien mais force est de constater que cette notion domine les coulisses de notre ligue préférée : les coachs sont d’une importance primordiale dans n’importe quelle franchise qui tente de rapporter un titre à sa ville. Les années, que dire, les décennies nous ont montré que l’association de stars n’était pas suffisante pour s’offrir une bague, mais qu’un homme capable de dire les bons mots, fouetter quand il le faut et caresser quand il y a besoin reste la première brique à cimenter avant d’oser imaginer une parade chez soi. Même les plus grands l’ont vécu et seront les premiers à vous le dire : rien ne remplace un sergent en parfaite harmonie avec ses soldats.

Essai

Phil Jackson ? Pourtant coach le plus titré de l’histoire de la NBA, il n’avait pas réussi à se défaire de ces Pistons exceptionnels en 2004, bande de hors-la-loi aux gueules affreuses mais qui était -tiens tiens- menée par un Larry Brown jonglant parfaitement entre la rigueur nécessaire afin d’atteindre l’excellence basketballistique et le freestyle fondamental pour laisser les dingos Wallace ainsi que Chauncey Billups s’épanouir et démonter le tank californien. Brown dans un coin, enfin récompensé pour avoir su comment diriger un tel groupe tout en imposant une identité précise et Jackson dans l’autre, qui possédait 4 Hall of Famers et largement assez d’expérience afin de rouler sur la compétition mais qui vivra une de ses plus grandes désillusions en carrière.

Les Van Gundy Brothers ? Le premier, Stan, aura vécu des deux côtés du spectre avec une première pige énigmatique à Miami en finissant remplacé par un certain Pat Riley, ce dernier menant le Shaq et Wade au titre alors que la saison précédente SVG échouait aux portes de la Finale; et une seconde aventure dans le même état mais à Orlando, bien épaulé par un Dwight Howard en pleine émergence mais qui finira une nouvelle fois au siège du trône avec pour seul cadeau un bon coup de pied au cul direction Pôle-Emploi. Le second, Jeff, est connu de différentes façons selon l’époque durant laquelle vous avez baigné dans la NBA : dans les 90’s il attaquera Michael Jordan dans les interviews au poste d’assistant-coach, de nos jours il attaque à-peu-près tout le monde en tant que commentateur, et entre les deux une ascension épique avec les Knicks en Finales lors de la courte saison 1999. En osmose avec ses joueurs et véhiculant une attitude do-or-die qui collait parfaitement avec les Sprewell et Johnson, JVG s’offrait alors une tête à tête avec…Gregg Popovich, qui remportera alors le premier des 4 titres texans en 8 saisons. Les Van Gundy ont donc montré avec plus ou moins de réussite une capacité exceptionnelle à motiver leurs troupes et enseigner des fondamentaux du basket, créer une identité qui colle à tout le monde, sans pour autant avoir la même reconnaissance que George Karl ou Rick Adelman par exemple qui sont respectés pour leur longévité ainsi que leurs chiffres en carrière.

Essai

Le rapport avec aujourd’hui ? Comment imaginer que les Knicks, Cavaliers ou Nets, au cœur de l’actualité pour les mauvaises raisons, puissent aller le plus loin possible en mettant de bons cerveaux à leur tête mais qui ne possèdent pas 10% des capacités requises à faire jouer en harmonie le premier joueur de l’équipe avec le douzième, l’autorité nécessaire pour qu’un seul homme soit écouté et qu’il n’existe aucun soucis au sein de l’effectif ? Nombreux sont ceux qui continueront à penser qu’Erik Spoelstra a le job le plus facile au monde, mais en voyant la défense collective du Heat, la capacité de son groupe à se soutenir et éviter que certains égos surdimensionnés prennent le devant de la scène, le débat ne devrait même pas exister. Comment s’étonner, en voyant les Hawks, Sixers, Suns ou Spurs réaliser un bon début de saison, quand on connaît les gourous qui sont à leur tête ? Un calendrier sera forcément là pour mettre des bâtons dans leurs roues, mais on peut voir qu’au fur et à mesure que les saisons passent, la dominante reste la même : un grand coach n’est pas un bonus pour tenter de remporter un titre, c’est la première pierre à poser avant même que l’effectif ne soit imaginé. Et ça, les Clippers l’ont bien compris…

Mike Brown, Jason Kidd, Mike Woodson, Scott Brooks, Mike D’Antoni, Vinny Del Negro, la liste est longue et encore on en oublie un paquet. Tous ont un palmarès qui pourrait rendre jaloux les Jacques Vaughn, Monty Williams et autres Nate McMillan, mais pourtant leur incapacité à développer certains aspects de leur coaching, notamment l’autorité et l’identité à créer au sein de leur franchise, les empêche d’aller aussi loin qu’ils l’aimeraient. Regardez donc quelles équipes possèdent un grand coach capable d’imposer sa vision du basket et vous obtiendrez la plupart du temps les futurs vainqueurs des Finales NBA. A bon entendeur…


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