SOS Coachs en danger

Le 13 nov. 2013 à 19:25 par Alexandre Martin

Les équipes NBA n’ont encore joué qu’une huitaine de matchs mais, déjà, certains coachs ont une grosse pression sur les épaules. La pression du résultat pour les uns, la pression de satisfaire au moins les dirigeants à défaut des fans pour les autres. En NBA, tout peut aller très vite et ce ne serait pas la première fois qu’un (ou des) coach(s) se ferait(ent) virer dès le mois de novembre.

Ceci dit, parmi les entraîneurs considérés, dans la suite de cet article, comme mis en danger par le début de saison raté de leur équipe – ou par leur incapacité à faire gagner leur équipe – tous ne sont pas dans la même situation. Certains ont plus de crédit que d’autres mais doivent se méfier et redresser la barre rapidement. Les autres, eux, me semblent déjà très très mal partis pour espérer garder leurs postes et il va être difficile d’empêcher leurs dirigeants de ne pas les virer à coups de pieds remercier avant…aller Noël au maximum. Voici donc les 4 coachs qui me paraissent le plus en danger après 2 semaines de saison régulière en fonction de leurs résultats, de leur statut au sein de la franchise, de l’ambiance générale dans l’équipe ainsi que du jeu proposé sur le parquet.

Ils doivent faire mieux sinon…

Randy Wittman. Bilan actuel : 2 victoires – 5 défaites.

Le coach des Wizards n’avait déjà pas franchement convaincu l’an dernier mais il avait une excuse en béton armé : John Wall avait raté les deux premiers mois de compétition. Effectivement, l’absence du Franchise Player suivie de son retour à coup de grosses performances avait un peu caché le piètre qualité du coaching de Wittman. Tout le monde se disait : “oh bah oui c’est clair, avec Jean Mur, les Wizards seraient allés en playoffs. Dur pour eux…”. Peut-être ou peut-être pas quand on voit les Wizards jouer, en ce début de saison. Leur attaque fonctionne plutôt bien (105 points marqués par match, 6ème de la ligue) notamment parce qu’elle réunit deux gros talents offensifs à l’arrière (Wall et Beal) et plusieurs joueurs assez techniques comme Nene, Gortat voire Seraphin (quand il glane quelques minutes). Leur défense, en revanche, est l’avant-dernière de la ligue avec 106,8 points encaissés par rencontre. C’est beaucoup, beaucoup trop pour une équipe qui veut prétendre à une place en playoffs à l’est.

Wittman

On sent que Wittman a du mal à gérer le niveau d’implication mentale de ses joueurs, cela se répercute directement sur les phases défensives et ça empêche les hommes de DC de tuer un match quand ils le peuvent comme il y a deux jours à OKC… Donc, malgré un léger regain de forme (2 victoires) après les 3 défaites initiales, on ne peut pas dire que les Wizards exploitent pleinement leur potentiel et on peut légitimement se questionner quand à leur réelle capacité à aller en playoffs. Ils viennent de perdre à Dallas hier, ils vont enchaîner ce soir par une nouvelle défaite un match périlleux face aux Spurs. Leur bilan qui est très moyen pour l’instant pourrait devenir mauvais et ceci pourrait bien être fatal à Randy Wittman plus vite qu’on ne le pense.

Brian Shaw. Bilan actuel : 2 victoires – 4 défaites. 

Je sens que certains vont bondir en lisant que je place déjà Brian Shaw dans les coachs possiblement en danger car il vient à peine de débuter sa carrière en tant que Head Coach. Mais franchement, quand on prend en compte le fait que les dirigeants de Denver ont viré le Coach de l’année il y a quelques mois, après une saison à 57 victoires mais certes des playoffs ratés, on peut se demander combien de temps ils vont garder un jeune entraîneur dont les débuts sont loin d’être convaincants aussi bien en termes de résultats qu’en termes de jeu. Non ?
Alors oui, c’est vrai Danilo Gallinari et Wilson Chandler n’ont pas encore joué cette saison et ils sont des éléments importants pour les pépites. Oui, Javale McGee va être indisponible pour un bon moment et quoi qu’on en dise le chouchou de Shaq est un joueur très utile dans le dispositif des Nuggets. Tous ces éléments sont des circonstances atténuantes pour Brian Shaw mais seulement atténuantes car celui qu’on annonçait comme un grand du coaching (il est à l’origine de l’explosion de Paul George parait-il…) peine à mettre en place ne serait-ce qu’un semblant de jeu au sein de ses Nuggets. Les rotations ne sont pas claires, les systèmes non plus. Shaw n’a pas encore vraiment établi de hiérarchie dans son effectif. c’est bien simple, à part Ty Lawson, aucun joueur ne peut être assuré d’être dans le 5 de départ ou de jouer plus de 25 minutes.

SHAW

Cette façon de gérer l’effectif semble avoir pour effet principal que les joueurs de Denver sont perdus. Des joueurs qui ne savent pas à quoi s’attendre ont plus de mal à se concentrer, que ce soit à l’entraînement ou en match. A noter qu’il est plus dur également de bien se préparer pour un joueur qui ne sait pas avec qui il sera aligné sur le parquet. C’est une question de cohésion d’équipe. Une question fondamentale en basket que Shaw ne semble pas vraiment maîtriser. Denver a gagné son deuxième match de la saison avant-hier mais contre les très faibles Jazz donc c’est bien d’avoir pris la victoire mais ce n’est pas vraiment significatif. Les Nuggets reçoivent ce soir des Lakers qui sont un peu mieux que ce qu’on leur prédisait en l’absence de Kobe. Un match important pour B.Shaw et ses pépites.

On cherche déjà leurs remplaçants

Tyrone Corbin. Bilan actuel : 0 victoires – 8 défaites.

8 matchs, 8 défaites pour Utah depuis le début de la saison. Un VRAI bilan de coach en grand danger. Un coach dont l’équipe avait failli se qualifier en playoffs l’année dernière avant de se faire coiffer au poteau par les Lakers. Cet été, le Jazz avait annoncé qu’il continuait la reconstruction. le problème c’est que là c’est plutôt de la déconstruction que nous fait Corbin. Gordon Hayward a beau se démener dans tous les sens, le jeu du Jazz ne ressemble à rien ! Plus mauvaise attaque de NBA en ce début de saison avec à peine 87 points marqués par match. Une preuve que le jeu offensif de Utah est assez… inoffensif ! L’équipe, dans son ensemble, ne délivre que 17 passes décisives par match signe de la pauvreté du Jazz sur le plan collectif et tactique car, au jazz, il n’y a pas de Carmelo Anthony, de Kobe Bryant ou de James Harden, des joueurs qui gardent la balle et joue pour eux mêmes parce qu’ils sont des gros scoreurs. Non, au Jazz, on sent que ces joueurs essaient mais il sont souvent l’air perdu pendant les matchs.

Corbin

Par trois fois, ils ont mené de plus de 10 points dans des troisièmes quart-temps sans pour autant être capable d’aller au bout et gagner la rencontre ! Là, évidemment, on se demande : “Mais que fait Tyrone Corbin ? Que dit-il à ses joueurs pour qu’ils s’écroulent aussi facilement en laissant l’adversaire revenir ?”
Comme, en plus, Utah encaisse un peu plus de 100 points par match, le calcul est vite fait : -13 ! C’est l’écart moyen concédé par les hommes de Corbin depuis le début de saison. Les dirigeants vont-ils supporter ça encore longtemps ? J’en doute. Sont-ils déjà en train de négocier, de tâter le terrain avec Karl Malone ou un autre pour qu’il reprenne bientôt les rênes de l’effectif ? Tout à fait possible…

Mike Woodson. Bilan actuel : 2 victoires – 4 défaites.

Parlons déjà de la défense des Knicks qui est loin d’être mauvaise en ce début de saison (moins de 98 points encaissés en moyenne, 10ème de la ligue). Woodson a toujours su organiser ces équipes, recadrer ses joueurs afin que le collectif défende bien. Il ne s’en tire pas mal du tout à ce niveau-là depuis qu’il est au Knicks. Seulement voilà, Tyson Chandler va être absent pour environ 6 semaines et, sans le grand pivot barbu, avec Andrea Bargnani dans le rôle de l’intimidateur, la défense new yorkaise va prendre l’eau de tous les côtés pourrait bien être beaucoup plus perméable et cela pourrait bien ne pas faire les affaires de Coach Woodson. On ne peut pas juger sur la dernière sortie des Knicks. Melo et sa bande ont pris une énorme fessée devant leur public mais c’était face aux Spurs, l’une des équipes les plus dure à défendre de la ligue. Ce n’est pas là-dessus qu’on peut “tomber” sur Mike Woodson même si le manque d’envie et combativité des new yorkais sur ce match peut en partie être imputé à leur coach.
En revanche, d’un point de vue offensif, là on touche presque le fond du côté de Big Apple. Mouvement de balle proche du néant, même chose pour le jeu sans ballon. Les défauts de l’an dernier n’ont pas été gommés. Carmelo Anthony joue toujours autant en isolation, Felton est toujours aussi irrégulier au shoot et la menace intérieurs est inexistante. Vous allez me dire que ce n’est pas que la faute du coach. Pas faux mais pas complètement vrai non plus, loin de là. Woodson est à la tête des Knicks depuis en gros un an et demi et New York joue toujours le même jeu stéréotypé, prévisible.

Woodson

Un jeu qui fait des Knicks l’une des plus mauvaises attaques de la ligue avec seulement 93 points marqués par match (25ème sur 30). Et là, sur ce point, Mike Woodson est LE principal fautif. le basket pratiqué par son équipe est d’un très faible niveau collectif quand on voit les joueurs de qualité qui composent le roster, on ne peut s’empêcher de penser que Woody a tout ce qu’il faut pour mettre en place des systèmes, convaincre ses joueurs de mieux faire tourner et ainsi augmenter le pouvoir offensif de ces Knicks trop “Melo-dépendants”. Encaisser 98 points en moyenne ce n’est pas si mal mais si on n’en marque que 93… Ce n’est pas que j’appelle un rythme de prétendant aux premières places de l’Est. D’ailleurs avec leur bilan actuel, les Knicks sont positionnés dans la bas du classement de leur conférence et ce n’est pas forcément le déplacement de cette nuit chez les Hawks de la triplette Teague-Millsap-Horford qui va permettre à la “Melo Team” de remonter. Tout peut bouger très vite avec James Dolan. Mike Woodson est sur la sellette.

Ces 4 coachs sont en danger à des degrés qui varient, bien évidemment, en fonction de leur ancienneté au club, de leur passif ou des attentes de leurs dirigeants. Tyrone Corbin et son bilan catastrophique ou Mike Woodson qui doit faire face à la pression du Madison Square Garden sont les deux entraîneurs qui, à mon avis, peuvent parfaitement ne plus être en place dès le début 2014 voire avant si leurs résultats ne s’améliorent pas raidement. Le SOS est lancé ! Nous avons des coachs en détresse…