Nene hué, Coach Wittman vole à sa rescousse

Le 14 oct. 2013 à 18:46 par Leo

Voilà un événement qui aurait dû ravir les fans brésiliens autant que les joueurs des Wizards et des Bulls de Chicago, partis faire la promotion des valeurs communicatives et universelles de la NBA: samedi dernier, la troupe de Tom Thibodeau s’imposait sur le fil face aux Sorciers de la capitale américaine 83-81 à Rio de Janeiro, terre natale de l’intérieur Nene, ambassadeur de la capoeira et du carnaval au pays de l’Oncle Sam. Seulement, au lieu de recevoir plusieurs brassées de fleurs et d’applaudissements, des huées compulsives venues des tribunes de la HSBC Arena ont animé les moindres déplacements de leur “enfant du pays”, ternissant la joie des retrouvailles et de la fierté qui devaient être de mise ce soir-là. Une situation que l’entraîneur de Washington, Randy Wittman, n’a pas laissé sans réponse, défendant son joueur en détournant le viseur implacable d’un public remonté assistant au show…

Volontairement préservé durant l’intersaison, Nene avait fait le choix de ne pas rejoindre ses coéquipiers en sélection afin de se soigner complétement et d’aborder la nouvelle saison NBA d’un nouveau pied, frais et disposé à en découdre en vue de satisfaire le désir éminent d’une participation en Playoffs. A l’inverse, l’interprétation de cette annonce officielle par les fans de la NBA au Brésil a été tout autre, perçue comme une véritable trahison, une preuve évidente de lâcheté d’un joueur qui a préféré répondre aux appels de l’argent et de l’opulence plutôt que de se plier aux exigences nationales et patriotiques avec la Seleçao. Avec un brin d’incompréhension et de stupeur, Nene a livré un point de vue assez amer concernant les réactions nuisibles de la foule à son sujet.

“Je ne dois rien à personne. Tout ce que je fais possède une vraie explication derrière. J’ai connu des blessures, mon enfant est né, j’ai eu un bras cassé et tout ça ne change en rien mes plans. Je sais que Dieu a un plan pour moi. Des fois, les fans et la presse ne le comprennent pas.”

A cet aveu, Randy Wittman n’a pas manqué d’ajouter son grain de sel, comme pour mieux décharger son intérieur de 31 ans d’un poids aussi pesant et porteur de significations contrastées, désagréables à l’approche imminente de la reprise.

“Si les gens veulent siffler l’hymne national et ces choses-là, ils devraient me huer à la place. Car je pensais que Nene avait vraiment eu besoin de se reposer cet été pour mieux rétablir son corps. Il a souffert de douleurs plantaires et a quand même joué. Son corps avait besoin de se rétablir. Et lorsque vous jouez 100 matchs comme nous le faisons et que vous arrivez à un point de votre carrière où votre corps vous fait des tours, vous devez le laisser se remettre. C’est ce que je voulais qu’il fasse. Alors si le Brésil veut lui en vouloir, qu’il me siffle, mais pas lui.”

Quel paternaliste ce Randy Wittman ! En même temps, dans pareille situation, comment ne pas aller vers la neutralité et vouloir rétablir l’ordre sur tous les plans; vu le climat tendu et ombrageux persistant dans la capitale actuellement, il ne manquerait plus qu’aux Wizards un incident diplomatique pour commencer l’année sous les meilleures auspices.

Source texte : Washington Post / Source image : msn.foxsports.com