Prédiction du Pélican : et si Anthony Davis était déjà le nouveau Kevin Garnett ?

Le 03 sept. 2013 à 16:03 par Bastien Fontanieu

Entré en NBA il y a exactement 14 mois par la grande porte de la Draft, Anthony Davis a connu une première année assez mouvementée chez les pros. Blessures, adaptation à un nouveau rythme, attentes à justifier : un parcours semé d’embûches mais au final plutôt positif. Du coup, avec une première saison dans les chaussettes, une question s’impose aujourd’hui : et si Anthony Davis était déjà le nouveau Kevin Garnett ?

Avant de commencer toute comparaison détaillée qui pourrait hérisser les poils des fans des Nets des Celtics, il convient de mettre à disposition les critères qui concernent les deux joueurs, et l’éventail de caractéristiques sur lesquels nous nous pencherons. Par exemple, le simple fait de déclarer en ce début de mois de Septembre que Davis, ou n’importe quel autre joueur de la Ligue, puisse se considérer au même niveau d’intensité que l’ex-tour de contrôle de Boston nous rapproche davantage du satanisme que des couloirs d’ESPN. Nous nous retrouvons également dans la même disposition quand on se penche sur notre art de prédilection, le trashtalking, moteur 100% écologique qui aura alimenté la machine du bon vieux KG depuis 1995 : Anthony Davis tient davantage de Tim Duncan que du Big Ticket dans ce domaine.

Essai

Tim Duncan justement, qui nous vient en aide dans ce comparatif puisqu’on pourrait dors et déjà se demander pourquoi ne pas avoir pris la légende des Spurs (ou même Bill Russell pendant qu’on y est, qui faisait partie à l’époque des possibles comparaisons) comme miroir de Davis plutôt que Garnett ? Les raisons sont simples. Déjà, on ne vas pas se mentir, la première est statistique. En effet, si l’intérieur des Spurs a joué nettement plus que Davis pour sa première saison (près de 10 minutes de plus), il nous semble difficile d’imaginer que ce dernier aurait pu proposer la même avalanche de chiffres chez les Hornets que celle donnée par Duncan dans le Texas après seulement quelques mois chez les grands. Jugez par vous-même : 21 points, 12 rebonds, 3 passes et 2 contres pour TD contre 13 points, 8 rebonds et 2 contres pour AD. Deuxièmement, et au-delà donc de cette raclée numérique, c’est aussi le rôle donné à Davis par le très bon Monty Williams qui a rapproché le rookie du profil de Garnett dans les pronostics de carrière, quand on voit la trajectoire qui a été suivie par ce dernier. Phénomène de lycée, plus inattendu qu’attendu, ses premiers mois chez les Wolves montreront des qualités athlétiques exceptionnelles et une polyvalence rare, au lieu d’en faire dès ses premiers jours la pièce maitresse d’une attaque placée comme Gregg Popovich a osé le faire avec son rookie. Dans les chiffres comme dans son utilisation donc : on efface directement Tim Duncan et on se redirige vers KG.

“Ce gamin est long… Franchement il me fait passer pour un nain je te jure. C’est une bête de la nature, il va être très bon. Ce gamin va être très bon.” Kevin Garnett, 18 Janvier 2013.

Maintenant, comment oser comparer un futur Hall of Famer, respecté par tous, adulé dans certaines régions du monde et surtout du côté de Boston, à un rookie qui a tout juste proposé un combo saison correcte + possible évolution intéressante ? Ce culot, qui caractérise notre plateforme, représente justement la beauté que peuvent apporter les progrès visibles chez un jeune basketteur, comme cette pratique totalement inutile mais tellement enivrante qui consiste à trouver le futur untel : futur Jordan, futur Magic, futur Bird, futur McGee, tous viennent marquer une page de l’histoire de leur sport et poussent les fans à comparer le moindre talent à un de ses prédécesseurs. Seulement, Davis présente tellement de points communs avec Garnett, dans son corps longiligne et absent des moindres muscles au premier coup d’oeil, sa polyvalence des deux côtés du terrain si jeune, sa capacité à progresser de jour et jour comme s’il était normal d’affirmer dès cette saison que le gamin proposera prochainement un double-double quotidien avoisinant les fameux 20/10 de Garnett. Trop, beaucoup trop de ressemblances nous empêchent d’éviter cette énième comparaison. Et nous forcent par la même occasion de les lier pour les prochaines années.

Essai

Car les attentes resteront immenses pour le coup, quand on se voit être comparé à une légende du jeu après seulement 8 mois dans les vestiaires des grand. Gagnera-t-il un titre avant sa 12ème saison professionnelle ? Restera-t-il loyal à sa franchise, même s’il se fait régulièrement bousculer au premier tour des PlayOffs ? Finira-t-il incontestable MVP d’une saison régulière, comme Garnett a su le montrer en 2004 aux côtés de Sprewell et Cassell ? Dès maintenant, le trajet est superposé sur celui de celui qu’on appelait autrefois Da Kid : retournant la Ligue dès sa deuxième saison en proposant un duo dévastateur avec Stephon Marbury, Anthony Davis pourra surfer sur sa propre vague dans quelques semaines en héritant cet été de l’excellent Jrue Holiday, déjà All Star malgré son jeune âge. Marbury, alors concentré sur le basket et affolant les défenses adverses, composait avec KG ce que beaucoup appelaient le ‘tandem de l’an 2000’, sorte de version ancienne du Thunder avec Westbrook et Durant, où tout le monde voyait ces deux gamins détruire la compétition main dans la main. Si leur aventure dans le Minnesota fût écourtée pour des raisons financières, Garnett continuera à progresser et s’aidera de joueurs corrects pour se bâtir une carrière légendaire. Mieux encore : en 1997, KG grattait même une participation en PlayOffs, vécue comme un véritable exploit du côté du Minnesota : Davis pourra-t-il proposer le même cadeau à ses Pelicans au printemps 2014 ?

Essai

Bill Russell, Marcus Camby, Tim Duncan, Tyson Chandler, Antonio McDyess : les comparaisons furent nombreuses. Oui, Anthony Davis sera Anthony Davis. Et Kevin Garnett restera Kevin Garnett. Ces phrases ô combien dérisoires nous permettent simplement de rappeler que le chemin que parcourra le produit de Kentucky lui sera propre. Mais en proposant dès ses premiers mois un visage si familier, si proche de celui qui nous a bercé aux portes de l’an 2000, Davis s’est également attiré une comparaison possiblement lourde de conséquences : un Hall of Famer actuellement en construction sous nos yeux ? A suivre dès cette saison…