La Team USA sera-t-elle plus forte sans LeBron James ?

Le 21 août 2013 à 08:58 par Nathan

C’est pendant les Playoffs que la question s’est posée : participera-t-il aux JO 2016 ?

Réponse de Lebron :

« C’est beaucoup trop loin »

Ce genre de phrase, aux Etats-Unis, c’est comme un morceau de Miles Davis : c’est nouveau, et après, il fait 12 degrés dans la salle. Sous-entendu, de la part de James : « Lâche-moi la grappe, j’ai des titres à gagner moi, et en conséquence, j’ai des gens à faire taire ». Ça peut se comprendre, le bonhomme ayant participé trois fois aux Jeux Olympiques (il est d’ailleurs le seul dans cette situation avec Carmelo Anthony et David Robinson), gagnant deux fois l’or, et une fois le bronze. Si l’on compte en plus la médaille de bronze au Mondial en 2006, c’est sûr : le King est rassasié niveau compétition internationale. On sait aussi que le Nirvana, le Septième Ciel, la récompense suprême, synonyme de Hall of Fame et de maillot retiré, pour un basketteur (américain j’entends bien), c’est le titre NBA, et pas une énième médaille gagnée après une série de matchs remportés avec 25 points d’écart en compétition internationale.

ESSAI

Et quand Jerry Colangelo, le boss de Team USA, dit de Kevin Durant qu’il est « le visage du futur de Team USA », ce n’est sans doute pas seulement pour dire une banalité : LeBron James aura 31 ans lors des JO de Rio, Durant en aura 27. Peut-être est-ce aussi une manière de dire : le flambeau est d’ores et déjà passé. Le problème étant qu’à la manière de Magic et Bird il y a une vingtaine d’années, Kobe et Lebron étaient la colonne vertébrale de l’équipe, tant sur le plan de jeu que sur le plan mental. Qui, dans la famille NBA, ne respecte pas Kobe ? Qui, dans cette même famille, ne loue pas les qualités « all-around » de James ? Après que Kobe ait pris sa retraite internationale, c’est Lebron qui semble jeter l’éponge. Mais, dans le staff Team USA, on sait que cette perte est lourde de conséquence…

« Discrètement, c’était Lebron le leader [en 2008 et 2012]. Il était celui qui fédérait Kobe et les autres dans le groupe. Il laissait Jason Kidd et d’autres diriger au premier plan, mais c’était lui qui donnait le tempo et qui gardait le groupe soudé quand il le fallait » dévoile un membre du staff.

C’est incontestable : tout le monde s’accorde à dire que les services de James sont vitaux pour l’équipe d’élite créée par Coach Mike « K » Krzyzewski. Mais qu’on se rassure (ou pas, si vous n’êtes pas américain, mais un joueur pro susceptible de rencontrer Team USA en compétition), le rassemblement d’il y a quelques jours et le traditionnel “Blue-White Showcase” à Las Vegas nous montre que la troupe américaine reste une équipe quasi imbattable, sinon dans l’absolu, du moins sur le papier. Depuis la déroute de 2004 à Athènes, grâce à Colangelo aux manettes depuis 2005, Team USA est devenue une priorité pour les jeunes stars, une manière efficace de faire jouer la fibre patriotique en se frottant aux meilleurs. Tout le monde veut y être, car les meilleurs y sont. Mike Conley ne s’y trompe pas :

“Tout le monde montre beaucoup de respect les uns envers les autres, mais tous les gars se disent aussi : Mec, qu’est-ce-que je vaux contre celui-ci, et contre celui-là ? C’est une expérience unique !”

Revenons à la déclaration de Colangelo ; finalement, elle est peut-être lourde de sens : Durant est le pivot entre l’époque Kobe et l’époque James, soit. Mais quand, à Londres en 2012, aux yeux de la planète basket, le joueur ultime c’était LeBron, le boss c’était bien Bryant, le papa, le leader moral qui joue 12 minutes, mais qui prend la balle quand il veut. On peut penser qu’en 2016, si Lebron remet ça, ce type de rôle lui reviendra de droit. Et cela n’empêchera pas Durant d’être la nouvelle figure du joueur parfait, le « visage du futur ». Dans tous les cas, ne vous inquiétez pas (ou, encore une fois, inquiétez-vous) la relève est complète : avec 23 points et 7 passes en 19 minutes lors du Showcase opposant les 24 joueurs testés par Coach K et son staff, Kyrie Irving a gagné sans aucun doute sa place – ainsi que Anthony Davis, avec 22 points et 7 rebonds en 23 minutes.

Et puis si jamais James, Durant et d’autres ne peuvent plus jouer pour Team USA après le Mondial 2014 en Espagne ou à Rio en 2016, nul doute que le parcours des Etats-Unis restera, grâce à un réservoir incroyable de talents, un long fleuve tranquille ; n’est-ce pas, Harrison Barnes ?