Kenny “Sky” Walker : 49 ans aujourd’hui, un concours de dunk de légende

Le 18 août 2013 à 12:12 par Bastien Fontanieu

Avant le dress code et les histoires de fric, avant les super-teams entourées par des flics, la Ligue baignait dans une insouciance préservée par ses stars, qui donnait lieu à des histoires naturellement poignantes. Celle de Kenny Walker, vainqueur du Slam Dunk Contest 1989, en est une parmi tant d’autres. Story.

1989, New York City. Le hip hop est en plein boom, et la Grosse Pomme fournit les graines en illimité. LL Cool J pourrait limite se présenter aux élections présidentielles, la moitié des adolescents américains trainent dans la rue avec le combo flat top, chaine en or et boombox sur l’épaule. Kenny Walker, intérieur chez les Knicks, présente alors la même swag tout en y ajoutant un petit bouc et des shorts bien moulants.

1989, Houston Texas. George Bush père domine la bannière étoilée, les boots sont également à la mode et la Guerre Froide touche à sa fin. C’est dans ce contexte des plus folkloriques que Walker va être invité au Slam Dunk Contest de cette même année, en compétition avec quelques douceurs aériennes comme Clyde Drexler, Spudd Webb, Shelton Jones, Tim Perry, Jerome Kersey, Ron Harper et Chris Morris. Lointaines nous semblent donc ces années quand on voit les 4 chèvres qui tentent aujourd’hui de nous régaler chaque Samedi soir de Février.

ESSAI

Quelques jours avant la compétition, Walker fera ses valises en direction de Houston avec l’excitation de pouvoir se laisser aller devant des milliers de fans émerveillés, et la possibilité de ramener à New York un trophée des plus convoités à l’époque. Seulement, le conte de fée prendra fatalement fin, en quelques centièmes de secondes. Proche de sa famille et vérifiant que ceux de sa chair seront bien présent à Houston, il apprendra que son père est subitement décédé. Après quatre saisons exceptionnelles à l’Université de Kentucky (maillot retiré), et un début de carrière assez prometteur, ce qui devait être un couronnement spectaculaire devant le public texan se transformera en l’espace d’un instant en un cauchemar éveillé. Les larmes coulent et la rage prend place sous forme de violence. Il prendra alors même le téléphone pour prévenir les hautes-instances de la Ligue que son nom doit être retiré du concours, avant qu’une personne bien placée vienne le réconforter.

“Je n’allais pas y participer à cause des circonstances, mais ma mère m’a vraiment encouragé et m’a également rappelé que s’il était en vie il aurait voulu que j’y participe. C’est ce que j’ai fait.”

Et comment qu’il l’a fait. Soutenu par toute sa famille, la franchise des Knicks, ses fans et la ville de Houston, Walker mettra toute sa frustration, sa fierté pour son père et son amour dans ses dunks, qui mettront à terre le pauvre Clyde Drexler, pourtant pas en reste avec son concours. Un véritable hommage à son créateur, qui sera salué par tous les membres proches ou distants de la NBA.

“Dans la vie, si vous affrontez des moments sombres et difficiles, et que vous êtes capables de vous en sortir, alors tout est possible.”

La suite, personne ne la retiendra. Des piges à Washington, en Espagne, Italie et au Japon, un simple road trip pour venir conclure une carrière anecdotique comme nombreuses autres qui ont traversé la NBA. Suite à des soucis physiques, Walker dénouera ses lacets, posera le boombox et rasera la flat top en 1997. Mais ça, personne ne le retiendra non plus.

Ce qu’il faudra retenir de Kenny ‘Sky’ Walker, c’est ce concours de dunk exceptionnel, aux circonstances tragiques, qui aura offert aux fans de la balle orange et à la famille du joueur le plus beau pansement qui puisse exister pour un joueur de basket. S’il ne rejoindra pas son père jusqu’au ciel, il aura quand même touché les étoiles, et ce au moins pour un soir.

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