[Management] Brown, Budenholzer, Vaughn, Williams : les Spurs sont partout

Le 14 août 2013 à 17:23 par Bastien Fontanieu

Brett Brown aux Sixers il y a quelques jours, Mike Budenholzer aux Hawks il y a quelques semaines : aucun doute, la maison Spurs tenue par R.C. Buford continue de développer ses cerveaux en coulisses avant de les laisser s’envoler de leurs propres ailes. Un mal pour un bien ?

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Depuis plusieurs années, la franchise texane crée de plus en plus d’intellos de la balle orange pour leur permettre de réaliser leurs rêves, que ce soit au coaching comme au management. Ainsi, ce sont à nouveau deux assistants qui ont récemment fait leurs bagages après la désillusion du mois de Juin en Finale, pour tenter d’écrire une nouvelle page plus personnelle, ailleurs. Brown et Budenholzer tenteront donc de prolonger la belle tradition de San Antonio dans des recoins moins titrés de la Ligue : le type d’au revoir qui ne doit pas forcément plaire à Gregg Popovich, mais dont les qualités en tant que coach ne sont plus à démontrer. Après tout, il s’agit aussi là d’un compliment des plus flatteurs, non ? Voir son ‘enfant’ partir, prêt à l’aventure !

Jacque Vaughn avait déjà bien appris en tant que meneur remplaçant de Tony Parker chez les blancs et noirs, avant de faire sa reconversion sur le strapontin situé derrière Coach Pop. Il ne lui aura pas fallu longtemps avant de tester sa palette offensive et défensive sur un banc, puisque c’est le Magic d’Orlando qui l’a recruté la saison passée. Mais qui aurait donc bien pu sélectionner quelqu’un sans la moindre expérience dans ce domaine, alors que d’autres entraineurs plus reconnus avaient déposé leur CV ? Rob Hennigan par exemple, General Manager de ce même Magic, qui a bossé dans les coulisses des Spurs pendant un bon bout de temps. L’équipe orpheline de Dwight Howard s’est alors créé un avenir des plus prometteurs en seulement quelques mois, avec une paire Tobias Harris – Nick Vucevic blindée dans la raquette, et une ligne arrière excitante en Mo Harkless et Victor Oladipo : le cauchemar de 2012 bel et bien passé, et ce avec mention vu le potentiel qui émane de ce groupe (Andrew Nicholson, Doron Lamb, Arron Afflalo).

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Ensuite, on ne reviendra pas sur la tragédie vécue par Mike Brown aux Lakers, maltraité par Mitch Kupchak et la famille Buss en partie, alors que Monsieur Patate avait tout de même emmené les Cavaliers de LeBron James en Finale, circa 2007. Face à qui avait-il justement rendu les armes ? Ces Spurs, dont il avait été l’assistant pendant plusieurs années. Brown a donc compté les minutes de la saison passée devant sa téloche, honte ultime en se faisant remplacer par Mike D’Antoni qui selon de sources proches ne vient PAS des bureaux de San Antonio, avant de se faire rappeler par les Cavs au printemps dernier, ces derniers en quête d’un coach d’expérience. Nul de doute que sa mentalité défensive fera de nouveau un carton à Cleveland, même si on aimerait voir un peu plus de variété dans l’attaque sous peine de se transformer en cirque mené par l’irrésistible Kyrie Irving.

L’épopée fantastique de Brown en Finale avait d’ailleurs été orchestrée par un certain Danny Ferry en coulisses, armant LeBron de petits coups de pokers même si on restera sceptiques par la suite concernant Wally Szczerbiak et Antawn Jamison. Ferry, qui avait gagné le titre de 2003 sous les commandes de Popovich, a donc ensuite fait ses premiers pas chez les Cavs, avant de retourner au bercail pour apprendre de ses erreurs aux côtés de Buford. Désormais au poste chez les Hawks, le nettoyage au karcher s’est fait à vitesse grand V, et ce en l’espace de quelques mois : Joe Johnson et son contrat mirobolant, Marvin Williams et son potentiel inexploité, Josh Smith et ses humeurs changeantes. Tous dehors, pour que la reconstruction se fasse proprement, à l’image des Spurs. Pièce centrale de cet effectif donc, Al Horford, qui devra instaurer avec son nouveau coach une mentalité de vainqueur et une discipline de fer. Quel coach ? Budenholzer, à la limite des fiançailles avec Popovich depuis des siècles, et responsable au passage de l’avènement du petit Kawhi Leonard. Pour la petite histoire, Pop était en effet amoureux de George Hill à l’époque, mais Bud le convaincra au final de réaliser un transfert de dernière minute pour recruter celui que beaucoup considèrent comme un futur All Star. Pas mal non ?

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On pourrait également parler de Sam Presti, auteur de la résurrection du Thunder avec la paire Durant-Westbrook, et qui s’était entouré de Rich Cho pour ses premiers pas même si ce dernier a préféré voir plus loin en devenant General Manager des Blazers puis des Bobcats aujourd’hui. Dell Demps, également de la maison Spurs et actuellement chez les Pelicans, forme une paire prometteuse cette saison avec Monty Williams au coaching, l’assistant de la Team USA pouvant compter sur un recrutement d’enfer afin de raccrocher les PlayOffs le plus tôt possible. Kevin Pritchard (Pacers) et Dennis Lindsey (Utah) ? Sans commentaire. Ils vous diront eux aussi que leurs premières notes ont été entendues chez Popovich et Buford. Une véritable entreprise de philosophie basketballistique, qui promettra un avenir brillant à ces équipes quand on voit ce que le Thunder est devenu avec un peu de patience, de chance et de savoir-faire, et une réputation renforcée dans le Texas.

Leur jeu est souvent décrit comme chiant, voir soporifique. Leur coach n’est pas souvent apprécié à sa juste valeur, et leur intérieur manque de charisme en comparaison avec les jeunes présents dans sa classe. Cependant, les Spurs gagnent avec régularité. Et ce modèle, écoeurant pour certains, en enchante d’autres. Voyons donc ce que les Magic, Hawks et Cavaliers vont donner dans les mois à venir, avant que d’autres cerveaux comme ceux d’Ime Udoka ou de Chip Engelland (coucou le tir extérieur de Tony et de Kawhi) prennent la fuite…


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