[Business] Salary Cap, Luxury Tax et Contrats.

Le 30 juin 2013 à 19:17 par Alexandre Martin

Demain, 1er Juillet, le marché des transferts ouvrira ses portes en NBA. Comme chaque année, bon nombre de joueurs vont changer de franchises soit parce qu’ils seront agents libres soit par le biais d’un échange. Cela crée beaucoup de mouvements sans compter qu’en plus, les rookies issus de la dernière draft débarquent également.

D’ailleurs, après cette draft assez folle et surprenante en ce qui concerne les choix des équipes ayant hérité de certains « top picks », on peut se demander ce que nous réservent les propriétaires et les GM des 30 franchises de la grande ligue. En juillet, les business men de la NBA sont aux aguêts, prêts à bondir sur une bonne opportunité afin d’équilibrer leurs rosters. Dans ce but, ils doivent jongler avec toutes les règles instaurées en NBA. Des règles de plus en plus nombreuses qui ont pour but d’encadrer les contrats des joueurs dans un souci d’équité entre les franchises.

Aujourd’hui, je vous propose de revenir sur le plafond du Salary Cap, le système de Luxury Tax et les différents contrats. Demain, il sera question des exceptions permettant aux franchises de dépasser les plafonds et des différentes options qui peuvent se glisser dans un contrat.

Salary Cap et Luxury Tax

Pour chaque franchise, le montant total des salaires versés aux joueurs annuellement est limité. Pour la saison 2013/2014, le Salary Cap sera de 58,5 millions. Chaque franchise a donc le droit de signer autant de joueurs qu’elle le veut, 15 au maximum, tant qu’elle ne dépasse pas le plafond salarial. Le montant de ce plafond est fonction des revenus de la NBA, il peut donc fluctuer d’année en année.
Un certain nombre d’exceptions permettent aux franchises de signer des joueurs même si, pour cela, elles doivent dépasser le Salary Cap. Mais si la NBA offre cette possibilité aux équipes d’un côté, elle n’oublie pas de taxer de l’autre côté.

Cette taxe est appelée la Luxury Tax. Comme le Salary Cap, elle est fonction des revenus de la NBA. La saison prochaine elle sera aux environs de 71 millions. En clair : toute équipe dont le montant des salaires dépasserait le plafond de la Luxury Tax, devra payer un impôt à la NBA. Un impôt qui, à partir de la saison prochaine sera calculé de manière beaucoup plus dissuasive que lors des saisons précédentes où la taxe était à peu près d’un dollar par dollar au-dessus du plafond de Luxury tax. Ce nouveau mode de calcul fait suite aux négociations qui avaient eu lieu lors du dernier Lock-Out.

Désormais, le mode de calcul de la taxe se fera de la manière suivante :

  • De 0 à 5M au dessus : 1,5 dollar par dollar au-dessus (Max : 7,5 millions sur cette tranche)
  • Entre 5 à 10M au-dessus : 1,75 dollar par dollar (Max:8,75 millions sur cette tranche)
  • Entre 10 et 15M au-dessus : 2,5 dollar par dollar (Max : 12,75 millions sur cette tranche)
  • Entre 15 et 20M au-dessus : 3,25 dollar par dollar (Max : 16,25 millions sur cette tranche)
  • Au delà de 20M au-dessus: 0,5 dollar de plus pour chaque palier

Pour illustrer le côté dissuasif de ce nouveau mode de calcul, prenons l’exemple de Miami. Le champion en titre va devoir s’acquitter d’un impôt de 13,4 millions car sa masse salariale de cette année est de 83,4 millions alors que le plafond de la Luxury tax était fixé à 70 millions pour la saison dernière. Si le Heat garde la même masse salariale pour la saison prochaine, il devra payer 24,75 millions dans un an au titre de la Luxury Tax soit pas loin du double ! On comprend un peu mieux pourquoi les Lakers, qui dépassent le plafond de Luxury Tax de presque 30 millions, veulent faire des économies sur les salaires…

Il est bien évident que ce système permet, aux gros marchés comme New York, Los Angeles et Miami ou aux franchises dont le propriétaire n’est pas à quelques millions près comme Dallas ou Brooklyn, de dépasser allègrement ces plafonds moyennant un gros chèque ce que les plus petits marchés ne peuvent se permettre. Ces petits marchés ont donc obtenu, lors du dernier Lock-Out une Luxury tax beaucoup plus onéreuse mais certains propriétaires continuent de militer pour un « Hard cap », un plafond qui serait « infranchissable » par opposition au plafond d’aujourd’hui qu’ils qualifient de « soft cap ».

Les Contrats

Il a deux grandes catégories de contrats : le contrats « rookie » et les contrats « vétérans ». La durée maximum de ces contrats est de 5 ans avec un principe d’augmentation annuelle (entre 4,5 et 7,5% maximum).

  • Les contrats rookie :

Les contrats rookie ont une durée maximale de 4 ans qui peut parfois être allongée d’une année selon certaines options. La rémunération des rookies est fonction de leur classement à la draft. Les différences sont assez conséquentes puisqu’un numéro un de draft gagne environ 5 fois plus que le 30ème. Ensuite, ces salaires augmentent de 4,5% par an pendant les trois premières saisons. Lors de la 4ème année qui est optionnelle, les salaires augmentent plus pour les joueurs les moins bien draftés ce qui permet de rééquilibrer les salaires entre les rookies et également à une franchise de proposer un bon salaire en 4ème année à un jeune qui n’aurait pas été choisi très haut dans la draft mais qui aurait montré depuis des aptitudes justifiant une belle augmentation de salaire.

  • Les contrats vétérans :

Une fois sorti de son contrat de rookie, un joueur signe un contrat de vétéran. Les montants minimum et maximum des rémunérations dans ces contrats évoluent en fonction du nombre d’années que le joueur a passé dans la ligue.
Le salaire minimum est de 473 000 dollars par an pour un joueur effectuant sa première année dans la ligue et peut aller jusqu’à 1,35 millions l’année à partir de 10 ans d’ancienneté. Le salaire maximum est de 13,65 millions par an pour un joueur qui est entre sa première et sa sixième année en NBA, de 16,4 millions par an pour un joueur qui est entre sa 7ème et sa 9ème année et d’un peu plus de 19 millions à partir de la 10ème année d’ancienneté dans la ligue. Ces montants ne sont qu’indicatifs car les franchises disposent d’une marge concernant ces salaires. En effet une franchise peut offrir jusqu’à 105% du montant de la dernière année du contrat précédent. C’est comme ça que Dwight Howard qui a gagné 19,5 millions cette année peut prétendre démarrer son prochain contrat avec un salaire de 20,5 millions la première année.

Toujours dans un souci d’égalité et de la fidélité à la franchise avec laquelle le joueur a un contrat, la NBA a mis en place quelques règles avantageant la franchise qui possède le contrat d’un joueur au moment des négociations de renouvellement ou si le contrat du joueur arrive à sa fin. La hausse annuelle maximale est donc de 7,5%. Mais en cas de changement de franchise en fin de contrat, cette hausse ne peut être au maximum que de 4,5% par an et le contrat ne pourra pas excéder 4 ans. Ceci peut inciter fortement un joueur pouvant prétendre au salaire maximum à signer dans son équipe de départ quand il se retrouve agent libre.
Dwight Howard, Chris Paul ou même Josh Smith vont être dans ce cas à partir de demain. Prenons l’exemple de Josh Smith qui semble vouloir partir d’Atlanta. L’ailier des Hawks sort d’une saison à 13,2 millions. Il a 9 années d’ancienneté et peut donc être payé 16,4 millions dès la première année de son contrat. Mais s’il reste en Géorgie, ce contrat sera beaucoup plus juteux pour Smith que n’importe où ailleurs en NBA.

Avec les Hawks : montant total perçu (sur 5 ans avec 7,5% d’augmentation par an) : 95,25 millions.

Avec toute autre franchise : montant total perçu (sur 4 ans avec 4,5% d’augmentation par an) : 70,17 millions.

Une différence de plus de 25 millions de dollars pour le compte en banque de J-Smoove. C’est clairement non-négligeable et nul doute que ça va faire réfléchir l’ailier fort. Dans le cas de Dwight Howard, la différence serait de plus de 30 millions entre un contrat aux Lakers et un contrat dans une autre franchise. Les équipes que le pivot Angelino va rencontrer lors de sa prochaine tournée devront être très persuasives…

Voilà un sérieux argument pour toute équipe qui souhaite garder un de ses gros joueurs arrivant en fin de contrat. L’année dernière, Deron Williams, par exemple, a signé chez les Nets un contrat de 95 millions sur 5 ans qu’il n’aurait pu signer ailleurs.
Rendez-vous demain pour le détail et toutes les explications concernant les différentes exceptions qui permettent d’exploser de dépasser le Salary Cap et les options qui permettent de donner de la souplesse aux contrats.