Un TrashTalker de renom : Chuck Person fête ses 49 ans aujourd’hui

Le 27 juin 2013 à 13:42 par Bastien Fontanieu

Si le simple fait de souhaiter un joyeux anniversaire à un joueur qui ne passera probablement pas par notre site ne semble pas avoir vraiment de sens, on profitera quand même de l’occasion pour instruire nos chers lecteurs avec des personnalités reconnues dans l’histoire de la NBA.

Ainsi, comment ne pas mentionner Chuck Person quand l’ancienne mitraillette des Pacers fête ses 49 ans cette année ? Capable de défier n’importe qui lors de ses années professionnelles, ‘The Rifle’ était un shooteur pur et qui du coup adorait s’en prendre aux gros scoreurs de son époque. Ce fût le cas d’un certain Larry Bird, qui a eu quelques gouttes de transpiration lors de certaines confrontations électriques avant que la légende des Celtics finisse par l’emporter comme trop souvent.

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Une discussion magnifique entre les deux gaillards ci-dessous pour ceux qui n’aiment pas la langue de Shakespeare…

Chuck revient sur un match de Noël où il annonce qu’il part à la chasse pour chasser du pigeon (Bird = oiseau). Larry lui annonce alors en retour qu’il a un cadeau. Après avoir collé un énorme trois points dans le dernier quart, Bird regarde Person assis sur le banc et lui crie ‘Joyeux putain de Noël, Chuck !’

Chuck Person: “Je ne sais pas s’il se souvient mais mon premier match contre lui était à Terre Haute. Il m’a pris de côté et m’a dit ‘Ecoute mon grand, si tu veux jouer au basket tu dois jouer dur tous les soirs, sinon tu te feras ridiculiser. Surtout par moi.’ La première action où je reçois la balle il recule d’un bon mètre et me dis ‘vas-y rookie, tire.’ Depuis ces deux phrases, j’ai toujours joué un cran au-dessus contre Larry. Mais en NBA sur notre premier duel je crois qu’il finit à 40 points, 20 rebonds et 15 passes (rires), donc je savais qu’il fallait que je donne encore plus.”

Larry Bird: “Ce qu’il y avait de génial avec Chuck, c’était que quel que soit le match, PlayOffs, présaison ou saison régulière, il jouait dur chaque soir. Je crois qu’il a été le plus dur avec moi, mais c’était excitant. Dans cette Ligue, certains ne jouaient pas vraiment chaque rencontre donc vous pouviez les humilier. Mais c’était impossible contre Chuck car il se ramenait concentré quoi qu’il arrive.”

Le 5 Mai 1991 à Boston, Celtics et Pacers se retrouvent en PlayOffs pour un Game 5 décisif (système en 3 victoires à l’époque) après que chaque joueur donne l’avantage à sa franchise. La pression est au maximum, les deux hommes reviennent sur leur duel.

Chuck Person: “De façon évidente, je me suis dit dès le début de la série qu’on pourrait gagner si on arrivait à gagner un match ou deux au Garden. Le plus important était d’en prendre un, et c’est ce qu’on a fait. Mais après sur le Game 3 on a vraiment abusé et surtout moi je crois que je ne finis qu’à 6 points. Ensuite on domine le Game 4, donc on se sent bien en allant à Boston mais Larry n’était pas content et tout le public était derrière lui sans s’asseoir pendant tout le match. On s’est bien battu mais il a vraiment dominé cette série.”

Boston mène de 10 points après un quart, mais les Pacers égalisent à la pause. Dans le troisième, Larry s’arrache pour un ballon et tombe la face la première sur le parquet. Après de longues minutes de silence, Bird se relève et quitte le terrain pour soigner sa blessure.

Chuck Person: “Dès qu’il est tombé, coach Bob (Hill) a tout de suite pris un temps-mort et nous a dit, ‘Quand il reviendra, le public va se donner à fond, il va mettre ses tirs et ils vont tenter de faire un gros run : on doit tenir bon.’ Comme prévu, il revient, les fans délirent, mais il loupe ses premiers tirs ! Du coup même s’ils ont failli se détacher on a tenu bon et on est même revenu au score.”

Larry Bird: “Au début de la série, j’avais déjà tellement de soucis avec mon dos que je ne savais pas si je pourrais jouer chaque rencontre. Et quand je chute ainsi, je repars au vestiaire et j’hésite vraiment à y retourner. Le docteur vient me voir et me dit que ce n’est pas du tout une bonne idée, donc je me suis dit allez c’est partit (rires).”

82 à 79 pour les Pacers dans le troisième quart, Bird revient et la foule éclate dans un délire complet.

Chuck Person: “Quand il est revenu, on aurait dit Dieu. Il aurait pu se fracturer la mâchoire ou se casser quelque chose mais il a fait comme d’habitude, il a montré l’exemple et donné tout ce qu’il pouvait.”

Larry Bird: “Je me souviens que tout le monde hurlait et je n’arrêtais pas de demander quel était le score, quel était le score ! J’avais une énorme bosse sur le côté mais je me disais que ces prochaines minutes pourraient être mes dernières sur un terrain de basket.”

Les Celtics l’emporteront malgré une fin de match mémorable. Les deux grandes bouches se quittent sur une dernière bataille légendaire.

Et en bonus, en dessert :

“Je pense que personne n’est au-dessus de moi. Dès que je mets mes pieds sur un terrain, je pense que je suis le meilleur joueur au monde. Si je ne ressens plus cela, alors je devrais arrêter. Et pour que je puisse élever mon niveau de jeu au maximum, il faut que je sois celui que je suis naturellement. Plus naturel je serai, meilleur je pourrai devenir.”


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