[Débrief] Game 7 : double cerise sur le gâteau pour le Heat

Le 21 juin 2013 à 13:55 par Bastien Fontanieu

On avait demandé un feu d’artifice pour clore cette superbe série entre Spurs et Heat, les joueurs ont fait leur maximum pour qu’on ne soit pas déçus. Portée par un LeBron James au sommet de son art, la franchise désormais triple championne en sept ans se pose directement dans les livres d’histoire avec une possible dynastie à confirmer. Tous aux abris.

De Shane Battier à Dwyane Wade en passant par Chris Bosh, Erik Spoelstra et surtout un certain LeBron James, chaque membre du Heat est passé sous le feu des critiques ces dernières années pour de multiples raisons. Leur attitude, la façon dont cette équipe a été créée, un jeu des fois trop tourné sur l’isolation : tout argument était suffisamment stable pour pouvoir déverser un flot de haine irrémédiable sur ces Heatles à l’arrogance déployée. Était-ce seulement justifié ? La nature du sport et son mariage houleux avec les médias font que la passion se décuple, et les critiques s’en ressentent. Mais s’agissait-il vraiment de haine injustifiée ou de possibles jugements solidement fondés sur un groupe qui joue de son image ?

Quoi qu’il en soit, une vérité éclate aujourd’hui sur la scène de la NBA, face à laquelle peu de gens peuvent oser s’opposer : le Miami Heat est la meilleure équipe de la Ligue, et LeBron James le meilleur joueur au monde. Un constat inévitable, logique, contestable certes mais à respecter tant les hommes de Pat Riley ont su dominer la NBA depuis cette fameuse défaite de Juin 2011 contre les Mavericks de Dirk Nowitzki. Le Heat ne pratiquera certainement pas le plus beau basket que l’on n’ai jamais vu, son opposant texan étant directement le premier à proposer soir après soir ce qui se fait de jeux en terme de discipline, de cohésion collective, et de soutien dans le jeu. Mais des fois au basket, il ne suffit pas de faire la bonne passe au bon moment et poser un écran les pieds bien alignés dans le plancher. Non. Des fois au basket, et surtout dans une NBA dirigée de main de maître par ses stars, il suffit d’un héros dominant, capable de soulever une équipe par lui-même pour décider de l’issue d’un match de façon individuelle.

Et à ce petit jeu-là, c’est LeBron James qui peut aujourd’hui garder le sourire et son bandeau sur le trône du sport à la balle orange. Le natif de l’Ohio n’est pas qu’un fantastique joueur de basket au talent indéniable, c’est également désormais un double champion et quadruple MVP qui ne cesse de faire taire année après année les douteux, multipliés dès le moindre signe de faiblesse. Oui, il lui reste une grande marge de progression à réaliser, dans sa capacité à proposer des matchs comme celui d’hier à répétition, ou être patient et discipliné dans les dernières minutes d’une rencontre. Oui, LeBron James a fait le boulot dans le dernier quart du Game 6 et les derniers tirs de ce Game 7 pour sceller la victoire du Heat. Non, ce n’est pas assez. Non, LeBron James pourrait n’avoir qu’une bague après avoir perdu la balle au poste contre Tony Parker ce Mardi, avant que Kawhi Leonard puis Ray Allen ne maintiennent le Heat au-dessus de l’eau. Non, LeBron James ne peut pas jouer comme au Game 3, au Game 5 et laisser son équipe couler sous ses yeux. Non, LeBron James ne peut pas accepter de laisser le fantôme de 2011 revenir à répétition comme il l’a fait tout au long de cette série. Est-ce dur ? Bien évidemment. Est-ce justifié ? Forcément.

C’est hélas le tarif forfaitaire à payer quand on possède un corps de rêve allié à des qualités naturelles de basketteur. Tout comme les fans du Heat, qui doivent comprendre que les critiques continueront à fuser de par la nature du sport de nos jours, ceux des Spurs doivent accepter que la défaite est possible face à une équipe au jeu diamétralement opposé. Les puristes diront que les texans auraient dû gagner cette finale. Les ophtalmologistes vous diront que c’est Miami. Mais le bilan est là, et on ne peut le contester : après avoir dominé la saison régulière avec notamment 27 victoires consécutives afin de sécuriser l’avantage du terrain à domicile tout au long des phases finales, LeBron James a porté son Heat sur ses larges épaules afin d’offrir à sa franchise une seconde bague, certainement pas la dernière vu l’état de la compétition en face. Les Spurs, comme l’ont fait remarqué chaque joueur de Miami, ont proposé le meilleur challenge à ce terrible Heat depuis des mois. Meilleur que les Mavs de 2011 ? L’effectif n’avait pas la même couleur. Mais concernant la saison prochaine, l’autoroute est toute tracée pour LeBron James.

Le plus grand talent de notre génération ne pourra jamais empêcher les comparaisons avec Michael Jordan, débat futile puisque les deux joueurs sont dans des registres complètement différents. Mais il doit encore progresser et accepter tout autant que ses fans les hordes de critiques qui arriveront pour tenter de le mettre à terre. Pour le moment, l’heure est à la fête. Le roi de notre sport est au sommet de son art, et le meilleur reste à venir. Profitons donc de sa grandeur et de sa présence pour continuer à l’aduler, le critiquer, le traiter de tous les noms comme le regarder bouche fermée. Quant au Heat, prenez garde : les portes sont grandes ouvertes pour un triplé historique.


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