Avez-vous déjà vu : LeBron James mené 3 à 2 sur une série de Playoffs ?

Le 18 juin 2013 à 08:07 par Bastien Fontanieu

C’était le 8 Juin dernier. 2012, pas 2013. L’heure était une nouvelle fois aux blagues de comptoir dans les quatre coins de la planète basket, sur l’incapacité du King à élever son niveau de jeu dans les moments importants, sur sa faiblesse quand le compte à rebours effleure le chiffre zéro. LeBron James, orphelin du moindre titre et mis en péril par des Celtics solidaires et couillus comme jamais, se rendait à Boston avec pour mission de devoir l’emporter dans le Garden avant de retourner à la maison, l’oeil vissé sur un possible Game 7. Le reste, tout le monde le sait : c’est l’histoire.

Si le contexte actuel est complètement différent de ce que proposaient Doc Rivers et ses hommes l’an passé, la possibilité que le MVP sorte un match…de MVP reste toute aussi importante ce soir. En effet, LeBron n’a pas encore proposé de performance de cyborg dont lui seul a le secret face aux Spurs : est-ce seulement possible lorsqu’on affronte un tacticien comme Gregg Popovich ? Il semble en effet peu probable que le slave aux interviews légendaires laisse l’animal réaliser le match de sa vie ce soir s’il sent d’entrée que le gonze a les mains chaudes. Hack-a-James ? Double-team ? Seules quelques heures nous séparent des réponses à ces questions mais une chose est sûre, et contre laquelle LeBron ne peut rien faire : bien que l’effectif du Heat soit homogène et impressionnant, la nature de la NBA post-2000 fera que cette défaite reposera entièrement sur les épaules du natif de l’Ohio s’il échoue devant son public ce Mardi.

Est-ce injuste ? Possiblement. Mais s’agit-il là du passeport obligatoire pour passer du statut de superstar à légende ? Bien évidemment. En ayant atomisé les Celtics en cette nuit du 8 Juin 2012, LeBron est passé, le temps d’un soir, de la catégorie des Bird et Magic à celle d’un certain Michael Jordan. Non pas que le duo des années 80 soit moins bon que Sa Majesté, loin de là, mais la nature des propos tenus par les médias actuels et le jeu du ‘Who’s the next Michael Jordan?’ répété depuis bientôt 15 ans pousse à la hiérarchisation systématique des joueurs, et ce par époque. Et en ayant réalisé une performance…jordanesque il y a un an, le King a mis à terre tous ses opposants pour écarter Boston de sa route et manger le Thunder d’une seule bouchée, le poussant de façon automatique dans le ring face à MJ.

Qui ne se souvient pas du jeune LBJ, arborant le numéro 23 à Cleveland avec la fierté d’un héros local et l’arrogance d’un adolescent prêt à tout dévaliser sur son passage ? Qui ne se souvient pas de ce fameux ‘Chosen One’ tatoué dans son dos, à la fois cicatrice indélébile et coup du sort ineffaçable à l’approche de sa popularité maximale ? Qui a oublié ce fameux jeté de poudre devant la table de marque, encore un signe de cette génération idolâtre de la légende des Bulls, mais inévitablement comparée à ce dernier lorsque le talent est bien trop évident ? LeBron James est face à son destin ce soir. Toutes ces blagues, ces moqueries, ces longues soirées d’été 2011 où Dallas triomphait devant chez lui, ces heures sans pouvoir dormir : toutes ces peines ont abreuvé sa soif de vaincre pour la voir triompher l’an passé. Mais dans quelques heures, LeBron n’aura pas le choix, sous peine de retrouver ce sentiment de solitude, d’incompréhension et de rejet exprimé par toute une horde de fans impatients de voir le plus grand talent de notre génération échouer.

Il ne reste donc qu’une chose à faire pour Monsieur James ce soir : réaliser une nouvelle performance dantesque face à ces Spurs plus expérimentés que jamais, pour créer une nouvelle page formidable dans son histoire et nous proposer un Game 7 aux allures de Seigneur des Anneaux, bataille ultime et finale entre la Comté et le Mordor, les blancs contre les noirs, le bien contre le mal. Maintenant, quelle équipe est sous le joug de Sauron… C’est à vous de juger…

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