[Preview] Game 1 : Quand la jeunesse part à l’abordage du MSG

Le 05 mai 2013 à 10:48 par Benoît Carlier

À peine le temps de prendre une douche que Knicks et Pacers doivent déjà reprendre la route dans leur quête du titre suprême. Le repos est remis à plus tard, la faute à une qualification simultanée des deux franchises. Vendredi soir, New York et Indiana étaient allés s’imposer respectivement sur le parquet de Boston et à Atlanta. Les deux clubs partent donc à égalité du point de vue de la fatigue, mais qu’en est-il du jeu et des forces en présence ?

Les Knicks débuteront avec un premier avantage, celui de recevoir lors d’un éventuel Game 7 décisif. Un atout non négligeable dans une série qui s’annonce d’ores et déjà longue et pleine de rebondissements. Si l’on s’intéresse aux quatre affrontements de saison régulière entre les deux équipes, on s’aperçoit alors que les débats sont souvent serrés – à trois reprises l’écart était inférieur ou égal à dix point – et finissent toujours pas pencher pour les locaux. Un premier avertissement pour les Pacers qui auront à l’emporter ‘on the way’ s’ils veulent continuer leur aventure. Et la tâche s’annonce ardue pour un groupe qui peine à s’imposer à l’extérieur et devra prendre d’assaut la plus mythique des enceintes outre-Atlantique ; le Madison Square Garden, ou MSG pour les intimes.

Des effectifs antinomiques mais un niveau de jeu très proche

Cette série nous propose ce qu’il se fait de mieux à l’Est puisque New York et Indiana ne sont rien d’autre que les seed 2 et 3 de leur conférence. Mais si les deux équipes tournent bien, elles présentent pourtant de nombreuses différences, à commencer par l’âge. D’un côté, l’effectif new-yorkais est le plus vieux de la Ligue et ne compte dans ses rangs qu’un seul joueur n’ayant pas encore atteint 27 ans en la personne d’Iman Shumpert, à peine majeur du haut de ses 22 piges. À l’inverse, avec ses 32 balais, David West est l’unique élément des Pacers à avoir connu l’avant 1987. Un écart d’âge et d’expérience qui risque de peser dans la balance aux moments les plus chauds de la série. Ce raisonnement paraît plausible, seulement voilà, Indiana avait déjà franchi un tour de PlayOffs l’an passé face à Orlando et n’a finalement rien à envier au passé récent des Knicks qui viennent de franchir un premier tour pour la première fois depuis 2000. Une éternité. Cette année là justement, c’est Reggie Miller qui menait Indiana à la victoire, pour mettre fin au rêve de la Big Apple de Pat Ewing au stade des demi-finales de conférence justement. Un affrontement d’anthologie devenu culte avec pas moins de six rencontres en huit saisons et en point d’orgue la série de 1995 où Miller et les siens étaient venus l’emporter au MSG au bout du suspense dans un Game 7 étouffant (95-93, voir photo). Un trait d’histoire qui l’on espère bien évidemment voir se prolonger dès ce soir, comme un passage de relais entre deux générations dorées.

Les clés du match

New York se présente comme une équipe offensive et capable de marquer dans toutes les positions à l’image de Melo, son artificier vedette. Mais le meilleur scoreur de la Ligue cette saison – devant LeBron et Durant entre autres – abuse parfois de l’attaque en isolation et devra faire face à la défense tenace d’Indianapolis. Frank Vogel a éduqué ses hommes à bonne école, en faisant la seconde forteresse du championnat juste derrière Memphis, avec 90,7 points concédés par match en moyenne. Cette attitude a permis aux Pacers de limiter les spécialistes dans leur série face aux Hawks. Pour preuve, la gâchette Kyle Korver a été contenue à un discret 12/34 derrière l’arc. L’avantage penchera donc vers l’équipe parvenant à maîtriser le tempo de la rencontre afin de prendre l’avantage des deux côtés du parquet.

Outre cet aspect de jeu, Roy Hibbert, Tyler Hansbrough, Jeff Pendergraph, sans oublier notre ami Ian Mahinmi pourront profiter d’un avantage de taille non négligeable à l’intérieur. Avis aux Mac Gayver new-yorkais, la peinture jaune sera verrouillée les soirs de match. En l’absence d’Amar’e Stoudemire, c’est Tyson Chandler et Papy Martin qui tiendront la raquette côté Knicks. Certains nous rétorqueront que le small ball est à la mode en ce moment, mais n’est pas Heat qui veut. Vous serez prévenus, il y aura chantier sous les paniers ! « Attention, peinture fraiche »

Check à l’infirmerie

Indiana souffre de l’absence de son leader et All-Star Danny Granger depuis le début de la saison mais Paul George a su endosser le rôle de franchise player au bon moment pour limiter tout phénomène de manque post-Granger.

Côté Knicks, la maison de retraîte l’ambulance est un peu plus remplie. À l’heure du Game 1, deux grands noms manquent à l’appel. Il s’agit de Steve Novak, très bon face aux Celtics mais touché au dos lors du cinquième match, au point de ne pas prendre part au Game 6. Il est déjà annoncé forfait pour le match de ce soir et devrait faire son retour dès mardi. Le second absent, se dénomme Amar’e Stoudemire. Gêné depuis de longs mois maintenant au genou, il serait annoncé de retour pour le Game 3. On attend de voir, mais son arrivée ferait le plus grand bien au secteur intérieur des Knicks.

Le duel du match 

Sans conteste, Il faudra se tourner vers le poste 3 pour assister à la match-up la plus attendue de cette série. D’un côté, le 6 fois All-Star et meilleur scoreur NBA cette saison, Carmelo Anthony, de l’autre le neo All-Star d’Indy fort défenseur sur l’homme, Paul George. On le sait, les PlayOffs permettent souvent à des hommes de l’ombre de se faire un nom dans la grande Ligue, mais l’affrontement qui s’annonce entre les deux franchise players sera magnifique. Ils influencent directement le cours d’une match que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Les deux hommes ont en effet connu des passages à vide au premier tour des PlayOffs, mais ils ont globalement assumé leurs responsabilités pour permettre à leur équipe respective de décrocher un ticket pour les demis. Ce duel n’est pas à limiter à un affrontement attaque/défense puisque Paul George pourrait aussi poser des problèmes à Melo de l’autre côté du terrain si celui-ci ne prend pas la peine défendre sérieusement. Auteur d’un triple-double lors du Game 1 face à Atlanta, George est un joueur complet qui sait noircir la feuille de stat’. Attention toutefois pour Indiana, de ne pas se faire surprendre. Anthony risque fort de switcher entre le poste 3 et 4, et se retrouverait ainsi face à l’expérimenté David West. Ce décalage pourrait être utilisé par Mike Woodson pour désorganiser la défense des Pacers. Melo dispose d’un avantage de vitesse sur D.West et assez de taille pour aller à la lutte au rebond. Ce positionnement lui assurerait des points faciles si l’envie lui prenait de délaisser un peu les shoots extérieurs pour attaquer le cercle.

Les cinq de départ

Indiana Pacers : George Hill – Lance Stephenson, Paul George – David West, Roy Hibbert.
New York Knicks : Raymond Felton – Pablo Prigioni, Iman Shumpert – Carmelo Anthony, Tyson Chandler.

La conf’ 

[quote]Frank Vogel a confiance en son effectif avant d’affronter l’ogre new-yorkais. « C’est une grande équipe. Au cours des derniers mois ils ont mieux joué que n’importe quelle autre équipe en NBA ou presque. Ça sera une série difficile et nous devrons décrocher une victoire chez eux pour l’emporter. Mais nous nous sentons bien, et nous sommes prêts à affronter n’importe quelle équipe. »[/quote]

[quote]Après son échec en finale de conférence avec Denver en 2009, Melo rêve de quelque chose de plus grand encore avec ce groupe des Knicks. « En ce qui concerne mon état d’esprit, je n’ai encore rien accompli. Nous n’avons encore rien accompli. Oui, c’était quelque chose de spécial que de remporter ce premier tour face aux Celtics, mais c’était aussi notre objectif au début de la saison. Nous avons toujours senti que nous avions une équipe qui était capable de faire quelque chose de spécial et il ne faut pas nous arrêter en si bon chemin. »[/quote]

Pronostic

Les Knicks se sont faits peur lors de leur dernier match au Garden, concédant une défaite qui relançait les C’s dans la série. On les voit mal reproduire une telle erreur ce soir, qui plus est pour débuter la série. Victoire des Knicks de 8 points, avant que les Pacers ne se soient adaptés et jouent crânement leurs chances dès le Game 2.

Calendrier de la série

Game 1 : Dimanche 5 mai, Indiana @ New York à 21h30.
Game 2 : Mardi 7 mai, Indiana @ New York, à 1h.
Game 3 : Samedi 11 mai, New York @ Indiana, à 2h.
Game 4 : New York @ Indiana, à déterminer.
Game 5* Indiana @ New York, à déterminer.
Game 6* New York @ Indiana, à déterminer.
Game 7* Indiana @ New York, à déterminer.
* : si nécessaire

Sources : Indy Star, Yahoo ! Sport.