Suggestion : que faut-il changer au calendrier NBA ?

Le 15 janv. 2013 à 18:39 par Jonathan

Un pays-continent à traverser de long en large toute l’année, des décalages horaires incessants,  jusqu’à 110 matchs pour les équipes finalistes…bref on est aux Etats Unis, où tout est vu en plus grand qu’ailleurs. Il n’y qu’ A.C. Green qui ne se pose pas la question de savoir si le rythme NBA est vraiment humain. “The Iron Man”, le joueur le plus solide de l’histoire de la ligue, n’aura manqué que 3 matchs sur 1192.  Mais c’est bien l’exception qui confirme la règle.

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A l’heure actuelle, c’est l’hécatombe,  24 franchises sur 30 ont un effectif diminué par les blessures. Difficile pour les coach de construire une réelle dynamique de groupe. Ces derniers doivent sans cesse se creuser la tête pour réadapter les systèmes, devant y intégrer parfois les doublures des doublures. Les organismes,  soumis à rude épreuve, doivent s’adapter à un jeu de plus en plus dur où aucun signe de fatigue ne doit être montré. Entorses, tendinites, fractures, dos, genou, cheville, tout y passe. Les blessures font partie intégrante du quotidien du joueur NBA. Des infrastructures médicales (IRM, scanner) sont installées dans l’enceinte de chaque salle, les “injury reports” sont suivis au même titre que les rumeurs de transferts ou les stats. On voit bien que l’aspect violent de ce sport est intégré et accepté par tous depuis longtemps.

Pour nous , fans de basketball égoïstes, étant tranquillement à l’abri des béquilles et  autres coups de coudes sur notre canapé, il serait presque impensable de voir notre dose de balle orange quotidienne diminuée. D’un autre côté, tristesse et compassion nous envahissent dès lors que nos stars préferées, sur un coup du sort et sous l’oeil froid des caméras, partent pour l’infirmerie. Pour certains, une faible majorité,  c’est grave et ceux-ci restent dans l’ombre l’espace d’une saison ou plus.
Michael Jordan pouvait se permettre de qualifier la saison régulière de “Bullshit”, mais rares sont les joueurs qui se plaignent ouvertement. Peu étonnant au pays de l’argent roi, car moins de matchs voudrait dire salaires revus à la baisse. Ce sont les coachs, à l’écoute de leurs joueurs, qui se saisissent de la problématique. Déja en 2007, Phil Jackson  déclarait “on ne peut plus continuer comme ça” souhaitant qu’on se penche sur la question.

Le lien entre les médias et le sport est au coeur de la problématique. Il faut que l’audimat soit bon, les stars se doivent d’être au rendez-vous, c’est le contrat. Soutenu dans sa démarche par Doc’ Rivers, Gregg Popovich  laissait se reposer son “Big Three” à la maison en fin de road-trip lors du match contre le Heat de Miami. Cet acte, fortement réprimandé par David Stern, constitue un symbole fort dans cette affaire. Quand des stars comme Bynum, Stoudemire, Granger, Rose,  Gasol ou Rubio sont “out” après avoir tiré sur la corde, cela crée un vide et peut-être un manque à “gagner” d’un point de vue commercial pour la ligue.
Alors que faut-il faire? Réduire le nombre de match, le nombre d’équipes, mieux partager les temps de jeu au sein d’une équipe… des arguments qui vont à contre-sens de la politique de David Stern. Ce dernier se doit de proposer un show d’exception à un public planétaire.

Il faut donc trouver un accord pour contenter les fans, diffuseurs et joueurs. En tout et pour tout, il faudrait une vingtaine de match en moins pour que le rythme soit vivable. En NFL, avec 16 matchs, la saison est bien plus ramassée. Le Foot US n’en demeure pas moins le sport le plus suivi au Etats-Unis, loin devant le basket-ball. La NCAA aussi, juste derrière le basket pro, prouve que l’audience est bonne malgré une saison plus légère. En NBA, on veut qualité et quantité. Mais il est fréquent de voir des équipes fatiguées et donc moins spectaculaires en fin de road-trip, qui vont jusqu’à perdre des matchs qui, sur le papier, étaient à leur avantage.
Par exemple serait-il inconcevable de faire un système à la Pro A, en rencontres allers-retours? Cela donnerait du 58 match par saison régulière, soit deux matchs par semaine par équipe. De quoi arriver frais en PlayOffs et limiter ainsi les pépins physique. Réduire le nombre d’équipes aussi. Créer une réelle “Pro B” en NBA avec un vrai niveau de jeu pourrait être envisageable. Un systême d’équipes qui montent et qui descendent ne pourrait que renforcer le prestige de la NBA. Les deux ligues béneficieraient dune bonne couverture médiatique pour le plaisir des fans de chaque franchise et de son boss. Une autre alternative mais encore à contre-courant de la pensée des dirigeants : mieux utiliser le banc, comme s’est essayé le coach Pop’ . Le public découvre parfois des pépites chez les remplaçants des remplacants. L’exemple de l’hécatombe dans la raquette des Lakers le confirme. Sans  Howard, Gasol et Hill, D’antoni est bien obligé d’aligner au moins un interieur. Et surprise, on découvre un joueur bourré de qualités nommé Earl Clark. Il aligne 22 points, 13 rebonds face à Duncan et les Spurs. Du coup le staff des Lakers lui offre autant de temps de jeu en un seul match que sur les deux premiers mois de la saison deux jours plus tard face au Thunder.

En conclusion, tout reste à faire, et les premiers à pouvoir faire bouger les choses sont les joueurs eux-même. Et en relais du syndicat des joueurs, c’est certainement la parole des plus grandes stars de la ligue, ceux qui font tourner la machine, qui aura le plus de poids. Avant 1954, le salaire moyen en NBA c’était 8000$ par…an. Le premier à réclamer de meilleurs conditions de travail était le légendaire Bob Cousy. Ce dernier créa le syndicat des joueurs, le NBPA. Mais par pitié, pas de nouveau lock-out ! Imaginez par exemple que le début de cette saison n’ai pas eu lieu… On aurait raté la magnifique série des Clippers, le gros mois de novembre de Nico’ Batum ou encore le triste parcours des Lakers. Attendons 2014 et l’arrivée du nouveau boss pour voir si la question l’interpelle…


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