[Analyse Vidéo] Ballet aérien à Motown

Le 08 déc. 2012 à 13:38 par Bastien Fontanieu

Aujourd’hui, c’est à Detroit que nous nous déplacerons, dans ce nouvel épisode des Analyses Vidéos TrashTalk ! Les Pistons, qui recevaient Phoenix le 28 Novembre dernier, ont tout simplement écrasé les Suns en l’emportant 117 à 77.

Detroit, qui montait en régime depuis quelques semaines après un catastrophique début de saison, savait les risques encourus en recevant au Palace d’Auburn Hills une équipe de Phoenix elle aussi en forme, avec trois victoires sur quatre matchs avant ce déplacement. Si la rencontre a mis du temps avant de se transformer en boucherie, ce sont des erreurs défensives comme celle que nous allons aujourd’hui analyser qui ont fait exploser le groupe de l’Arizona. Mauvaise communication, rotations oubliées, le genre de petits détails qui vous font vite péter un câble et qui ont créé un invraisemblable 62-33 en seconde mi-temps pour les locaux, saupoudré de 4 fautes techniques dans les sept premières minutes suivant la pause pour les visiteurs. Pourquoi une telle débandade? Explications.

> Au moment où nous commençons cette analyse, le score est serré et Phoenix tient la route. A 24 partout au début du second quart-temps, Rodney Stuckey (1) se retrouve balle en main, défendu par Sebastian Telfair. Il reçoit alors un écran de Kyle Singler (2), dont le défenseur (P.J. Tucker, numéro 17) fait le nécessaire en laissant traîner la jambe pour ralentir la prise d’écran du porteur de balle. De l’autre côté de l’action se situent Charlie Villanueva (4) défendu par Luis Scola, et Corey Maggette (5), oublié par Michael Beasley en ligne de fond. Le joueur le plus important de l’action? Andre Drummond en tête de raquette (3), défendu par Jermaine O’Neal, et qui va se déplacer vers Rodney Stuckey. Dans quel but? Nous allons le voir tout de suite.

> Se rapprochant doucement de son meneur, Drummond doit alors attendre l’astuce qui va complètement dérégler la défense des visiteurs. En effet, Singler, qui devait poser un écran assez long sur son meneur pour le libérer, va finalement poser un demi-écran : suffisamment long pour créer le contact avec Telfair et le ralentir, mais assez court pour tout de suite se loger dans le corner gauche du terrain, en face de son banc comme la flèche l’indique. L’effet créé ? Son défenseur (Tucker) va alors littéralement rentrer dans son propre coéquipier, le ralentissant encore plus pour suivre un Rodney Stuckey qui a déjà bien négocié le demi-écran de Singler en prenant un virage large. Pendant ce temps-là, Jermaine O’Neal, qui voit l’action se dérouler, ne veut pas laisser Singler seul dans le corner, et se pose donc à l’extérieur de la raquette pour venir en aide si besoin est, laissant la raquette totalement vide. Du coup, Corey Maggette, qui pensait couper, va finalement arrêter con cut juste avant la raquette, pour garder Beasley près de lui et l’empêcher de venir en aide dans la raquette.

> Très heureux de s’être déjà mangé un écran de la part de Kyle Singler et de se faire rentrer dedans par son propre coéquipier, Telfair va maintenant avoir droit à un écran LCD 36 pouces de la part d’un des joueurs les plus physiques de la NBA, à 19 ans seulement. Drummond, les deux pieds bien enfoncés dans le sol, pose un véritable mur sur Telfair, qui ne peut pas suivre Stuckey. Ce dernier se régale de l’espace créé par son pivot, et file tout droit dans la raquette, où son jeu en pénétration est toujours aussi efficace : alerte maximale à Phoenix. Que faire ? Luis Scola ne peut pas venir aider, car il laisserait Charlie Villanueva (39% de loin sur la saison) dans un fauteuil derrière l’arc. Michael Beasley, un peu perdu en défense à la base, voit son joueur reculer à trois-points et n’ose pas venir aider au milieu de la raquette, par peur de laisser Maggette seul lui aussi. Comble de l’excellence défensive, Tucker tourne le dos à l’action en rattrapant Singler, et ne voit pas le merdier dans lequel il laisse ses coéquipiers. Jermaine O’Neal est alors laissé seul dans le naufrage, et va devoir faire un choix. Laisser Stuckey mettre son lay-up ou venir en aide et du coup espérer que ses coéquipiers viendront aider sur Drummond? Le vétéran choisit la deuxième option.

> Pendant que Telfair ramasse ses dents et tente de retrouver la vue, Stuckey a bien fait son boulot en agressant la raquette des Suns, et voit O’Neal venir en aide. Un régal pour Drummond, qui lève discrètement la main afin d’indiquer à son meneur que la fusée va bientôt décoller s’il souhaite deux points faciles. Tucker, dont nous vantions les qualités défensives précédemment (sic), devrait venir en aide sur Drummond et bloquer sa route pour un alley oop ou un rebond offensif (comme la flèche l’indique), quitte à laisser Singler dans son corner : la passe de Stuckey à Singler est trop difficile à réaliser, et Telfair peut à la limite venir en aide. Au lieu de ça, il fait feinte de venir en aide, laissant ainsi à Drummond le plaisir de sauter jusqu’au plafond dans quelques secondes.

> Stuckey attends alors jusqu’au dernier moment pour lancer la balle en l’air, pour être sûr que ni Jermaine O’Neal ni P.J. Tucker ne viendront en aide. Drummond ne fait que ce qui lui est demandé : sauter tel un kangourou et catapulter la balle dans le panier des visiteurs. Cinq Suns regardent le phénomène s’envoler, et personne ne communique en défense. Résultat des courses, le navire de l’Arizona se prendra une défaite de 40 points suite à des erreurs défensives similaires tout au long du match, et la paire Drummond/Stuckey ne jouera que 24 minutes vu l’écart entre les deux équipes. Ci-dessous la vidéo en vitesse réelle pour tout comprendre !

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